Le site du magazine Le Point a mis en ligne vendredi dernier un bref entretien avec Bruno Gollnisch. Le Vice-président du FN et candidat à la succession de Jean-Marie Le Pen a répondu aux questions de Ségolène Gros de Larquier. Nous reproduisons celui-ci in extenso tel qu’il figure sur Le Point.fr
Le Point.fr : Que pensez-vous de ce futur organigramme pour le parti frontiste, version Marine Le Pen ?
Bruno Gollnisch : J’ai le calme des vieilles troupes. Apparemment, ce schéma n’est pas un faux, vu les réactions qu’il suscite. Et l’auteur, que l’on présente comme un simple militant frontiste, semble très bien connaître le FN.
De mon côté, je préparerai les organigrammes d’un bureau exécutif et d’un bureau politique, mais pour le moment aucune décision n’est prise. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de le tuer. Mais notez, je vous prie, que je n’entends pas tuer mon adversaire…
En tout cas, le concept d’un shadow cabinet m’intéresse. Si je suis président du FN, Marine Le Pen ferait une très bonne ministre de la Justice ou de l’Intérieur. Mais ce contre-gouvernement ne sera pas fictif et ne consistera pas à donner un os à ronger à ma concurrente.
On reproche souvent au parti frontiste d’être protestataire sans aptitude réelle à exercer le pouvoir : j’entends prouver le contraire.
Le Point.fr : Dans le JDD, Jean-Marie Le Pen vous présente comme « le candidat des dissidents » contre sa fille Marine, garante de « l’orthodoxie »…
BG : Je ne suis pas le candidat des dissidents puisque, moi-même, je n’ai pas fait acte de dissidence ! Il y a une mauvaise compréhension de ce que je suis. On me fait un grief excessif !
On m’accuse de vouloir réintégrer d’anciens cadres du FN alors que je ne sais même pas si ces derniers veulent revenir ! Et puis il existe au FN des procédures qu’il faut de toutes les façons respecter.
Moi, je suis quelqu’un de cohérent. J’estime que le pardon mutuel des offenses est moralement louable et politiquement utile. Je trouve étonnant que l’on me reproche d’ouvrir la porte aux ‘dissidents‘ alors que le parti a tendu la main à d’anciens partisans de Bruno Mégret qui sont aujourd’hui proches de Marine Le Pen.
Le Point.fr : Votre candidature semble avoir le soutien de Minute ou encore Rivarol…
BG : Eh bien ! je préfère qu’ils soient en ma faveur plutôt que contre moi ! En revanche, l’argument du conflit d’intérêts selon lequel la fille du directeur de la rédaction de Minute est ma propre attachée de presse ne tient pas. Si j’avais voulu participer à une opération de déstabilisation de Marine Le Pen – ce qui n’est pas dans mes intentions -, je ne serais pas passé par Minute !
Le Point.fr : Marine Le Pen part grande favorite dans la course à la présidence du parti…
BG : Mon élection à la tête du FN est possible : il n’y a qu’à regarder les réactions que mes déclarations suscitent. Et puis consultez mon agenda ! [Bruno Gollnisch égrène ses déplacements en province prévus sur les deux prochaines semaines]… Petit bonhomme pas mort ! Jean-Marie Le Pen me reprochait de ne pas avoir la niaque ! Eh bien ! si je l’avais, qu’est-ce que cela serait !