Les lecteurs de ce blog sont parfaitement au courant de l’idéologie xénomaniaque qui irrigue les officines, les structures de l’Europe de Bruxelles et qui trouvent une large audience dans les travées du parlement. A cette aune, le choix opéré des trois films nominés pour recevoir le prix cinématographique décerné par les parlementaires, le lux prize 2010, en dit long sur les obsessions immigrationnistes et le masochisme morbide des sectateurs de l’euromondialisme.
« Akadimia Palatonos », du grec Filippos Tistos, narre le quotidien d’un raciste grec marchand de journaux qui, avec ses amis du même tonneau, déteste les Albanais. Jusqu’au jour où il voit sa mère sénile tomber dans les bras d’un immigré albanais et qu’elle l’appelle son « fils ». Ma maman serait elle albanaise ? Ma maman a-t-elle couché avec un Albanais ? Suis-je moi-même Albanais ? Dois-je me détester moi-même ? Et si en fait les Albanais étaient gentils ? Questions existentielles d’une profondeur abyssale qui méritent à coup sûr qu’on y regarde à deux fois.
« Die Fremde », film « allemand » de Feo Aladag est le récit de la crise identitaire d’une turco-allemande déchirée entre ses deux patries qui quitte Istanbul et un mariage forcé pour regagner Berlin avec son fils. Soyez rassuré, on y dénonce avec force, le racisme et l’intolérance. Pas un mot cependant sur les ravages de la peste, du choléra, du sida, de la guerre, du réchauffement climatique et de la faim dans le monde. C’est presque louche, mais avec les Allemands, on le sait, il faut rester vigilant…
« Illégal », réalisé par le belge Olivier Masset-Depasse évoque, à la façon d’un documentaire, le fascisme des centres de rétention administratif en Belgique pour les immigrés clandestins, à travers le cas, forcément poignant, d’une femme qui lutte pour ne pas être séparée de son fils. Cette œuvre majeure, déjà primée au dernier Festival de Cannes et au Festival du film francophone d’Angoulême a été comme de juste « prénominée (sic) pour représenter la Belgique aux prochains Oscars ». Le Ministre de la justice belge, ému jusqu’aux larmes après avoir vu « Illégal », a suggéré que le film soit choisi comme point de départ d’un débat portant sur l’immigration et sur les moyens de faire reculer le racisme. Rien de tel qu’une bonne histoire belge pour être pris au sérieux.
Les parlementaires européens invités à visionner les films en question, sont donc confrontés à un choix cornélien : comment voter pour l’un plutôt que pour l’autre, sans tomber sous l’accusation d’être moins attentifs qui au sort des Albanais, qui au sort des Turcs, qui au sort des clandestins incarcérés en Belgique ?
Pour lutter vraiment contre l’intolérance, nous proposons que les trois merveilles cinématographiques en questions soient désignées gagnantes ex aequo. Et pour faire bonne mesure qu’elles soient diffusées simultanément, à une heure de grande écoute, sur toutes les chaînes de télévision en Europe. Ce qui ne doit pas empêcher, naturellement que ses chefs d’œuvre soient visionnées obligatoirement dans les cinémas par tous les enfants en âge d’aller à l’école. Les mots d’excuse signés des parents seront examinés à la loupe.