Bruno Gollnisch était hier à Toulouse où il a été accueilli par le Secrétaire départemental Serge Laroze, la tête de liste du FN aux dernières régionales, Frédéric Cabrolier qui a quitté le comité de soutien de Marine pour rallier sa candidature, et par près de 250 adhérents. La veille, Marine était à Bordeaux où elle avait vu un peu grand. La salle de 400 personnes réservée pour son passage a accueilli un peu moins de 200 personnes. Les aléas d’une tournée ! Dans la ville rose, Bruno a développé une nouvelle fois ses propositions pour le FN et sa stratégie de rassemblement du camp national, préalable au ralliement des électeurs déçus, de la droite sociale à la gauche patriotique. Il a rappelé aussi sa fidélité inébranlable à nos convictions, sa capacité de résistance au politiquement correct mais aussi à l’adversité dans les urnes, lui qui n’a jamais déserté le terrain, pratiqué le nomadisme électoral pour partir à la recherche de terres plus « juteuses » en suffrages.
A Bordeaux, relayant une partie du discours officiel des medias et de la grande presse, Marine a dit ses « inquiétudes » face à la volonté de rassemblement de l’opposition nationale populaire et sociale défendue par Bruno. Pour Marine, Bruno voudrait donc faire entrer « au sein de la famille nationale » rapporte l’AFP, « toute une série de groupuscules » « qui se radicalisent dans la parole et dans les actes, des zozos provocateurs, caricaturaux et anachroniques ».
Une exégèse des voeux de Bruno qui nous apparaît inexacte, tout autant qu’une vision que nous estimons pour le coup également très caricaturale des différentes petites formations et associations de la droite nationale, qui ne sont pas toutes composées de « zozos provocateurs »… et au sein desquelles Marine a d’ailleurs pioché quelques uns de ses soutiens.
Bruno, fidèle à la ligne unitaire qui est la sienne depuis le début de sa campagne, qu’atteste d’ailleurs l’ensemble de son parcours politique et de ses actions au sein du FN, a rappelé également à Toulouse (photo) son souhait, sans ambiguïté, de travailler avec Marine, en bonne intelligence et dans un climat de camaraderie militante, à la tête du Mouvement national.
Dans son dernier numéro –édition du 25 novembre, l’hebdomadaire Le Point a publié dans sa rubrique « Confidentiel », une « brève », intitulée « Et si c’était Gollnisch ? » qui pointe d’ailleurs implicitement la complémentarité du ticket Bruno-Marine.
« Médiatique, désignée par son père, explique Le Point, Marine Le Pen est-elle pour autant assurée d’être élue présidente du FN par les militants lors du congrès de Tours en janvier ? Une source proche de Jean-Marie Le Pen affirme que le rapport de forces entre les deux candidat serait en fait très incertain . Le recentrage de Marine Le Pen séduirait les électeurs du FN, tandis que la posture traditionnelle de Gollnisch flatte le conservatisme des militants. Si ce dernier l’emportait, celle-là pourrait toutefois être la candidate du FN ».
Dans un article publié aujourd’hui sur son site, et qui n’est pas exempt de commentaires oiseux, de perfidies et d’approximations, l’hebdomadaire Marianne s’arrête sur l’ éventuel « affaiblissement du FN » qu’entrainerait le « duel (Marine)Le Pen-Gollnisch ».
« Pourquoi donc avoir organisé une confrontation aussi risquée qui peut desservir les uns comme les autres ? est-il indiqué. Bruno Gollnisch avoue qu’il se serait contenté de son côté, d’une répartition des rôles intelligente, offrant à Marine Le Pen, bête médiatique reconnue même par ses adversaires, la candidature en 2012 tandis qu’il aurait obtenu la tête du Front National. Las, son adversaire, en quête d’une légitimité qu’elle a eu du mal à gagner en tant que fille de , n’a pas voulu d’un tel Yalta. Il lui faut maintenant assumer les risques et les incertitudes d’une bataille qui n’est pas si confortable. Ainsi sa campagne pour la peine de mort contre les trafiquants de drogue visait-elle sans doute à rassurer les plus traditionnels des militants du Front ».
«Elle risque de brouiller l’image de Marine la moderne et de déconcerter ses adversaires mais aussi ses partisans et les journalistes qu’elle a jusqu’alors séduits. On comprend pourquoi Marine Le Pen compte les jours qui la séparent de la fin d’une campagne devenue à risques ».
Les frontistes comprennent surtout qu’il est hors de question de saboter les grandes opportunités qui s’offrent à l’opposition nationale pour des querelles d’égos, à l’heure où tous nos constats sont, hélas, confirmés par la terrible dégradation de notre société et le long déclin de notre pays.
Les adversaires de notre famille politique en seront pour leurs frais, ce n’est pas Bruno Gollnisch qui brisera l’élan, l’unité et les espoirs suscités par le FN au sein du pays réel.