Que la France entretienne des relations diplomatiques avec la dictature chinoise est dans l’ordre des choses ; que le taux de croissance de ce pays excite la convoitise commerciale de nos grands groupes est tout autant compréhensible. Pas de sentiments dans les « affaires », les actionnaires se contrefichent que le miracle économique chinois repose sur les 200 à 300 millions de mindong, paysans migrants devenus ouvriers-esclaves dans les fabriques et usines des villes, pauvres bougres privés de résidence, des droits élémentaires à l’éducation et à la santé… C’est avec ces sous-citoyens là que nos mondialistes ultra libre échangistes de l’UMPS et de Bruxelles mettent en concurrence nos ouvriers français et européens… Mais que l’UMP, formation politique censée incarner des valeurs et un projet politique noue officiellement des liens avec le Parti communiste chinois (PCC), parti unique totalitaire qui a sur les mains le sang de dizaines de millions de suppliciés, voilà qui est proprement aberrant et monstrueux
C’est le prédécesseur de Jean-François Copé à la tête du parti sarkozyste, le frère Xavier Bertrand, qui avait signé le 22 octobre 2009 un mémorandum avec le Parti communiste chinois. Quinze jours après avoir pris sa succession, M. Copé était à Pékin le 1er décembre flanqué de Jean-Pierre Raffarin. Le nouveau secrétaire général du parti présidentiel a pu s’entretenir avec deux membres du comité permanent du bureau politique, l’instance suprême du PCC et a été reçu par le vice-ministre Chen Fengxiang, numéro deux dans la hiérarchie du « département international » du parti.
Le Figaro rapportait que « c’est la cinquième fois que Copé vient en Chine. Raffarin, lui, en est à sa cinquième visite… de l’année. Le meilleur ami français des Chinois est tout disposé à mettre son réseau (à son) service (…).Ce sont les autorités de Pékin qui lui ont demandé de lui amener Jean-François Copé, qu’elles ont apparemment repéré depuis plusieurs années. »
« Repéré » pour sa faculté à se coucher devant les puissants certainement puisqu’il ne faudra pas compter sur M Copé pour évoquer les méthodes de l’oligarchie au pouvoir, la répression, la corruption des cadres communistes, la misère des campagnes qui entraînent des dizaines de milliers de révoltes par an plus ou moins médiatisées.
Selon M. Copé, « un accord de principe » a été noué pour «faire vivre la relation par des rendez-vous réguliers, notamment au niveau des clubs et des think-tanks. Il a été invité à revenir en Chine avec une délégation UMP en 2011. Tous ces échanges devraient nourrir la plate-forme du candidat Sarkozy ».À plus longue échéance, Copé entend aussi faire de l’UMP le moteur d’une relation à trois entre l’Europe, la Chine et les États-Unis, au niveau des partis au pouvoir».
Quand bien même, cet objectif serait rendu possible grâce au génie de M Copé, qui foin de realpolitik accepte en fait plus prosaïquement d’être instrumentalisé par Pékin pour asseoir sa propre dimension internationale, depuis quand la diplomatie française passe-t-elle par les bons offices d’un chef de parti ? Le sarkozysme n’a pas fini de nous surprendre désagréablement.
Rappelons que lorsque ce mémorandum fut signé entre l’UMP et les apparatchiks communistes au pouvoir, seuls les députés Lionnel Luca qui avait décidé de se mettre en « grève passive », Yves Nicolin , Dominique Tian et Jacques Remiller avaient officiellement protesté. Mais rassurez vous personne n’a rendu sa carte d’adhérent, faut pas pousser non plus et d’ailleurs ils ont avalé bien d’autres couleuvres…