« L’économie verte », et la « croissance » de la même couleur sont devenues ces derniers mois une des marottes des médias et des collectivités locales. Les Conseillers régionaux frontistes sont bien placés pour constater à quel point les exécutifs de gauche relayent avec enthousiasme les mots d’ordre et les impératifs les plus fumeux de la mouvance écolo-bobo. Comme le résume le Bulletin d’André Noël « la ruineuse idéologie écologiste », qui n’a rien à voir avec la véritable écologie environnementale défendue historiquement par la droite nationale, « a remplacé la barbare utopie communiste » . « Elles ont en commun d’annoncer des lendemains qui chantent » .
Alors, il est vrai que le Boston Consulting Group a chiffré l’an dernier à 600 000 le nombre « d’emplois verts » créés ou sauvés grâce aux mesures du Grenelle en France. Un optimisme amendé par de nombreux économistes…
Intervenant devant la Caisse des dépôts le 8 décembre dernier, dans le cadre d’un séminaire organisé par l’OCDE, Tristan Klein, membre du Conseil d’analyse stratégique, estimait pour sa part que « la croissance verte est un mécanisme de destruction créatrice ». « Il y aura bien des créations mais aussi des destructions dans certaines filières industrielles de la vieille économie (…). La croissance verte ne va pas faire naître des dizaines de milliers de nouveaux métiers mais va plutôt engendrer des mutations des métiers traditionnels » a-t-il averti.
Au même moment, une étude menée, à la demande du gouvernement, par six économistes de la direction générale du Trésor et publiée le 9 décembre, affirme que la hausse d’activité générée par l’économie verte pourrait créer entre 200 000 et 250 000 emplois supplémentaires jusqu’en 2020. Etude qui « (prend) en compte des effets macroéconomiques (permettant) de donner un éclairage plus complet de l’impact du Grenelle que certaines études examinant uniquement les effets directs».
D’ores et déjà, et « en attendant rapporte André Noël, il va falloir faire des efforts, payer davantage de taxes, réduire notre consommation, etc. », toutes choses dont les pays émergents, eux, se moquent, « ils l’ont fait savoir à Copenhague (…). » Et surtout, à y regarder de plus près, les résultats de ladite étude ne vont pas dans le sens du vent progressiste.
A tel point que « ne pouvant contester la compétence de ses propres experts, le ministère de l’Ecologie s’est empressé d’affirmer que les conclusions du document n’engageaient pas le gouvernement ! »
« Evaluant les effets des investissements programmés dans les domaines des transports, du bâtiment et des énergies renouvelables, cette étude montre que l’impact sera favorable sur le PIB, (produit intérieur brut) et sur l’emploi au début de la prochaine décennie, mais que, au-delà de 2020, « le contrecoup financier des mesures relatives au Grenelle pèsera durablement sur l’activité et l’emploi ».
« Si bien que les gains obtenus seront totalement annulés au bout de dix ans ! Selon les économistes du Trésor, le Grenelle, dans l’hypothèse où il serait intégralement mis en œuvre – ce qui ne sera pas le cas puisqu’il y a renoncement à la taxe carbone – nécessiterait un surcroît d’investissements considérable: environ 450 milliards € à dépenser principalement durant la décennie en cours et pour le financement duquel le gouvernement n’a pas le premier sou. Faudra-t-il donc emprunter pour cela aussi ? »
« Le surcroît d’activité serait dès lors compris entre 0,4 % et 0,5 % de PIB la première année, avec la création de 23 000 à 31 000 emplois. Un pic serait ensuite assez vite atteint, en termes d’activité comme d’emplois. « Jusqu’en 2020, les effets multiplicateurs des investissements dominent l’impact négatif du financement de leur coût sur l’économie. »
« A cette échéance, quel que soit le prix du pétrole, le Grenelle aurait encore un effet bénéfique sur le PIB,avec un gain ramené néanmoins entre 0,4 et 0,8 point. Et ensuite ? Le net ralentissement puis l’arrêt des investissements, la hausse des prix et celle des prélèvements obligatoires nécessaires au financement des investissements annulent les gains économiques après 2020.
Dès l’année suivante, les impacts sur le PIB et l’emploi deviennent même négatifs ! Et ce, quelles que soient les hypothèses émises sur le prix de l’énergie, et même en incluant les gains de productivité.
Selon le scénario des économistes, le point bas serait atteint en 2023, avec un PIB dégradé de 0,5 à 0,7 point, ce qui correspond à la suppression de 140 000 à 180 000 emplois » par rapport à un scénario sans mise en oeuvre du Grenelle.
« Au-delà de 2050, l’économie retrouve son sentier de référence », l’impact macroéconomique du Grenelle de l’environnement devenant neutre. Dans le détail : l’effet du programme d’infrastructures de transport, particulièrement coûteux pour les finances publiques, apporterait 0,5 point de croissance et 60 000 emplois supplémentaires à un horizon de cinq ans, mais cet effet positif « disparaîtrait avant dix ans.
A un horizon de vingt ans, 50 000 emplois seraient détruits. Si l’impact sur le PIB devait disparaître à partir de 2035, les pertes d’emplois ne devraient se résorber que très lentement et s’éteindre avec les dernières dépenses publiques » prévues pour… 2079 ! ».
Nous sommes prévenus sur la réalité et les effets de ce beau conte pour grands enfants, cette fameuse croissance verte, égalitaire, fraternelle, propre sur elle, citoyenne vertueuse et créatrice de richesse…