Quelques journaux, à l’instar de La Tribune, ont évoqué la publication au Journal Officiel fin décembre du document de la Commission nationale des comptes de campagne et de financements politiques (CNCCFP). Informations financières qui démontrent de manière particulièrement éclairantes que le FN est bien le parent pauvre d’un Système dans lequel 296 formations politiques ( !) ont déposé des comptes en 2009…
Le rapport du CNCCFP « met en évidence le poids des aides de l’État (dans les finances des partis politiques), qui constituent 39 % du total. Il pointe aussi la variété des structures de financement : alors que la contribution des élus est une source majeure de fonds pour le PS et le PCF, l’UMP engrange près de neuf fois moins par ce biais. » « L’UMP, en revanche, reçoit d’importants dons de personnes physiques par rapport au PS, qui en perçoit 16 fois moins ».
Le FN dans la mauvaise passe financière qu’il traverse depuis les lourdes conséquences de l’échec des législatives de 2007, et dans l’attente de la vente de son siège de Saint-Cloud, a pu compter sur la générosité des nationaux : « en 2008, les dons représentaient 3% des recettes. En 2009, la part explose à 25%. »
Un phénomène inverse pour un PS : les dons adressés rue de Solferino sont passés de 1,6 million à moins de 500 000 euros, soit un peu moins de 1% de ses recettes.
En 2009 c’est le PS qui dépensé le plus : « 55 millions d’euros, contre 43,8 millions pour l‘UMP. Le Parti communiste suit de près avec 30,5 millions d’euros. Le FN a déclaré 5 millions d’euros de dépenses ; les Verts, 6,1 millions, et le Modem, 5,7 millions. » Démonstration parfaite qu’un parti sans électeurs comme le PC, mais bénéficiant du soutien direct ou indirect de l’UMPS, est largement convié à venir se goberger à la table des seigneurs de l’Etablissement et aux frais des manants de contribuables.
On comprend mieux la volonté des partis de l’Etablissement de maintenir le FN en dehors de « l’arc républicain » par une politique de « cordon sanitaire », et le refus de l’instauration de la proportionnelle au vu du magot amassé par ces derniers. L’ostracisme qui frappe le Mouvement national répond (aussi) à des considérations très triviales, camouflées derrière les belles envolées lyriques sur la « démocratie en danger » et les « valeurs »…
« Parmi les grands partis souligne encore La Tribune, seuls le FN et le Modem sont déficitaires, de 863 000 et 94 000 euros respectivement ». Un Front National qui a cependant d’ores et déjà réussi à redresser la barre si l’on se souvient que le déficit enregistré en 2008 était de 2,5 millions d’euros.
« Le détail des dépenses montre par ailleurs que (l’UMP) s’est montré très dispendieux en propagande et communication, avec 8,85 millions d’euros dépensés, dont 5,4 millions d’euros au titre des dépenses de presse, publication, télévision, espaces publicitaires . Le PS y a consacré 3,4 millions et 1,7 million. L’UMP bat aussi à plate couture le PS en termes de dépenses de loyers (4,9 millions, contre 1,4 million) et de frais de voyage et de déplacement (2,9 millions, contre 1,5 million). En revanche, le PS présente des charges de personnel plus lourdes (17, 3 millions), contre 10,8 millions pour l’UMP. »
Un parti sarkozyste est-il encore rapporté qui montre « son adresse au jeu des « micropartis », ces formations politiques créées pour contourner l’interdiction pour un particulier de donner plus de 7 600 euros à une formation politique. (L’UMP) a ainsi reçu 140.600 euros d’autres partis, contre 14.000 pour le PS. »
Tête haute, mains propres et poches vides, l’opposition nationale ne peut compter que sur le soutien de ses amis… et d’un pays réel qui doit comprendre que le vote FN est un très bon investissement, sa (seule) garantie d’une solide « assurance vie ».