Le porte-parole du gouvernement français François Baroin a déclaré aujourd’hui sur France Info que les Français n’ayant « pas d’urgence ou d’ardente obligation à rester sur le territoire égyptien » devaient revenir « dans les meilleurs délais », suite aux violents affrontements de la nuit dernière entre pro et anti-Moubarak en Egypte. Une situation en Egypte lourde de menaces, puisque les Frères Musulmans, qui jouiraient selon divers analyses convergentes du soutien de 70% des Egyptiens, sont les mieux placés pour arriver à terme au pouvoir, même s’ils savent (tactiquement et très habilement) faire profil bas depuis le début des affrontements…Vox populi, vox dei?
Sur son blog, le journaliste Georges Malbrunot cite « les craintes » d’un « expert occidental au Caire » « sur l’avenir du face-à-face entre l’opposition et le régime égyptien. Mohammed al Baradeï n’a ni réseau, ni légitimité. C’est un peu Jack Lang utilisant les médias et rêvant d’acquérir une stature nationale. Mais si Baradeï n’a pas grand monde derrière lui, et que d’autres le poussent à y aller, qui va gouverner ? Les Frères musulmans qui sont en embuscade, en attendant leur heure ».
« Et ce vieux routier du Moyen-Orient d’enchaîner : « regardez bien ce qui se passe autour des prisons. Durant le week-end, les Frères ont attaqué un immense centre pénitentiaire sur la route d’Alexandrie. Les islamistes ont mené une opération très professionnelle à l’aide d’un camion-bélier. Ils sont parvenus à faire sortir de nombreux membres de la confrérie, qui étaient en attente de jugement. C’est inquiétant. Hier matin qui tiraient autour de chez moi : des repris de justice ».
Les appels précipités des chancelleries occidentales au départ immédiat de Moubarak reposent donc sur un pari, la capacité de l’armée à contenir les prétentions des Frères musulmans.
La conception de la branche égyptienne de ce parti de « barbus », qui militent pour une stricte application de la charia, de ce que doit être la politique étrangère de leur pays, n’est pourtant pas pour rassurer Washington et Tel-Aviv. Pékin pendant ce temps, compte les points…