A l’occasion de l’examen du projet de loi sur l’immigration, déjà voté en première lecture par les députés de la majorité en octobre, l’alliance des sénateurs de gauche et des centristes a eu raison hier de la volonté gouvernementale de déchoir de leur nationalité française, obtenue depuis moins de dix ans, les meurtriers de représentants de l’autorité de l’Etat. Une mesure rejetée par à 182 voix (contre 156), que Bruno Gollnisch souhaitait plus largement étendre à l’ensemble des français de papier tuant un de nos compatriotes. Le reste du texte sera examiné la semaine prochaine avec en ligne de mire le régime des clandestins lors de leur rétention.
Sur Europe 1, le centriste Jean Arthuis a entretenu a dessein la confusion des genres en déclarant qu’ « il ne faut pas confondre immigration et délinquance. Il est important de respecter l’égalité des Français devant la loi », concédant tout juste vaguement qu’il fallait « peut-être être plus exigeant avant d’octroyer la nationalité française »…sans remettre bien évidemment en cause le droit du sol et une politique d’immigration de peuplement sur laquelle prospère une paupérisation sociale, économique et des troubles identitaires liés au déracinement, qui favorisent le développement de la criminalité.
Prenant la parole au Sénat au nom des centristes, Nathalie Goulet a repris l’argument récurrent éructé par l’ensemble du lobby immigrationniste, du trotskyste Olivier Besancenot à l’UMP Etienne Pinte, selon lequel c’est le « régime de Vichy qui a inventé la dénaturalisation ». Pathétique.
Le sénateur PS David Assouline a tenté de faire peur dans les chaumières du Système en rappelant avec des trémolos dans la voix que c’est le FN qui propose que la déchéance de nationalité puisse être étendue aux personnes condamnées à plus de six mois de prison ferme. « Une fois que vous aurez légitimé cette idée dans le droit, d’autres pourront plus facilement aller plus loin », a-t-il menacé.
Au-delà de ses manœuvres politiciennes, il est bon de rappeler que ce raidissement législatif, initié par l’UMP depuis le discours de Grenoble du chef de l’Etat, a principalement pour but d’éviter la fuite massive des électeurs qui ont voté Sarkozy en 2007 vers le Front National.
Dans cette optique, la direction du parti sarkozyste a d’ores et déjà prévu de fournir ce mois-ci à ses candidats aux cantonales un argumentaire pour « contrer le discours frontiste » selon deux axes principaux. Le premier insiste sur le fait que la défense de la laïcité républicaine n’est pas un « monopole » de Marine le Pen, le second affirme que ses arguments économiques, notamment sur la sortie de la France, énoncée en douze points, de la zone euro, ne tiennent pas la route.
Au pouvoir depuis presque dix ans, l’UMP en est encore à promettre de s’attaquer aux maux que dénonce le FN, problèmes que l’UMP aurait tout intérêt à résoudre, ce qu’elle ne fait pas. Est-il encore nécessaire de se demander pourquoi ?
A défaut, les sarkozystes s’escriment à contenir le FN en modifiant la règle du jeu électoral à l’occasion des cantonales des 20 et 27 mars. Le Front National n’a certes aucun conseiller général sortant, mais le seuil pour se maintenir au second tour a été porté de 10 à 12,5% des électeurs inscrits…
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