Diabolisé, marginalisé, insulté, privé sciemment de toute représentation à l’Assemblée nationale, le Front National n’en est pas moins depuis son émergence électorale une composante centrale de la vie politique française. Une opposition nationale qui tel un aiguillon planté dans les flancs du système empêche vaille que vaille ce dernier de liquider totalement les derniers pans de notre identité et souveraineté nationales. Un Mouvement qui par sa seule présence freine autant que faire se peu la course de notre nation vers l’abîme mondialiste. Une nouvelle manifestation de cet état de fait a été mise en lumière par les derniers propos de Claude Guéant, à l’heure ou la droite aux affaires s’inquiète particulièrement d’une probable déferlante de la Vague bleu marine dans les urnes en 2012.
Le nouveau ministre de l’intérieur a ainsi déclaré vendredi sur TF1 son souhait de réduire l’immigration dite légale, le nombre d’immigrés non européens autorisé à s’installer sur notre territoire devant passer « dans un premier temps de 200 000 à 180 000. »
M. Guéant a affirmé qu’il convenait de « réguler l’immigration, de lutter contre l’immigration irrégulière et de réguler l’immigration régulière ». Reprenant le constat opéré par Nicolas Sarkozy en novembre dernier, il a assuré que « l’intégration est en panne » dans notre pays.
Fort du constat tiré des statistiques officielles, chiffres cités par le FN mais que nos politiques s’interdisent généralement d’évoquer, Claude Guéant a relevé qu’un quart des étrangers non Européens qui se trouvent en France sont des demandeurs d’emploi, pratiquement trois fois plus que le taux de chômage communément admis.
Il a souligné également en filigrane ce que le Front National ne cesse de répéter, à savoir que la poursuite de l’immigration obère dans les faits toute possibilité d’assimilation. Et ce, au nom du principe bien connu qui veut qu’au-delà d’un certain pourcentage de population allogène présent sur un territoire donné, le repli communautaire est inéluctable.
« La question de l’immigration, a-t-il ainsi ajouté, c’est la question de la capacité de notre pays à intégrer les étrangers. Les étrangers qui sont admis à séjourner sur notre territoire doivent être bien accueillis, doivent trouver du travail. Et les Français doivent se sentir avec eux dans une relation paisible, c’est ça l’intégration ».
Le ministre de l’Intérieur a dans la foulée dénoncé « les prières de rue (qui) sont une manifestation qui trouble nos concitoyens et en plus, constitue une véritable entorse au principe de laïcité ».
On jugera cependant que si cette (très petite) réduction annoncée des titres de séjour va dans le bon sens, elle relève largement une nouvelle fois de l’effet d’annonce, puisque elle ne s’accompagne pas d’une vraie refonte de la politique migratoire. Celle-ci passerait par une remise en cause d’une toute autre ampleur du volume de l’immigration légale, des pompes aspirantes de l’immigration que sont le regroupement familial, le droit du sol, et les avantages économiques octroyés aux migrants.
Jean-Marie Le Pen le notait dans France Soir, la prise en compte du problème migratoire par l’UMP est aussi tardive que peu crédible : « Savez-vous qu’il y a des villes en France qui sont déjà majoritairement étrangères ? indiquait le président d’honneur du FN. Roubaix, 60 % d’immigrés maghrébins ! Si vous attendez le jour où ça brûle pour en prendre conscience, il sera un peu tard.»
«Vous avez vu les foules en Egypte, en Tunisie, en Syrie ? Le jour où vous avez une foule comme ça qui descendra les Champs-Elysées ! Ce n’est rien, pour eux, à la limite, d’avoir 300 000 personnes. Qui les arrêtera ? Et s’ils descendent les Champs-Elysées, ce ne sera pas pour faire joujou. »