En adepte du double langage, la droite « libérale » a toujours deux fers au feu. Claude Guéant indiquait ces derniers jours son souhait de limiter les quotas d’immigrés légaux désireux de venir s’installer sur notre sol –voir notre article publié hier. Dans le même temps, d’autres figures influentes gravitant dans l’orbite de l’Elysée ont tenu à rassurer les tenants de la disparition des identités nationales. A l’instar de la gauche immigrationniste et de ses relais syndicaux et associatifs, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a mis en garde contre les dangers « d’un pays qui se ferme » et plaidé pour une immigration « raisonnable ». «Je ne crois pas qu’il faille faire de l’immigration légale liée au travail un problème (…). Restons un pays ouvert, qui accueille de nouvelles cultures et profite du métissage », a-t-elle insisté, soulignant que « face à la montée du populisme », « le plus grand danger, serait de se refermer.»
Comprendre la nécessité de poursuivre une immigration qui tire les salaires des travailleurs français vers le bas, pour la plus grande satisfaction des amis de Mme Parisot…
Mais les cénacles mondialistes n’ont pas trop de souci à se faire : preuve du décalage entre le discours électoraliste sarkozyste affichant la fermeté dans ce domaine et la réalité, d’après des statistiques de France Terre d’Asile (FTA) et de l’Office français de l’immigration (Ofii), l’immigration légale en France a augmenté en 2010 d’environ 10,6 % en un an, pour s’établir à 188 780 arrivants « légaux ».
Ce chiffre englobe l’immigration familiale (81 100 personnes, 4 % de plus qu’en 2009), l’immigration professionnelle (31 500 personnes, stable), le droit d’asile (10 340, stable) et les étudiants (65 840 personnes, en augmentation de 28,5%).
Venant également contredire M Guéant entonnant l’air du « je vous ai compris » en direction de l’électorat national en pointant les ratés d’une intégration « en panne », les medias n’ont pas manqué d’insister sur le décalage entre les propos du ministre de l’Intérieur et le rapport remis la semaine dernière au Premier ministre par le très influent député sarkozyste et président du Haut conseil à l’intégration (HCI), Patrick Gaubert. Ce militant historique de la Licra et adversaire de toujours du FN a estimé que « l’intégration à la française, ça marche. »
Même son de cloche de Dominique Paillé, président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration – et ex-porte-parole de l’UMP: « Ces gens-là qui nous arrivent et qui séjournent chez nous s’imprègnent petit à petit et avec beaucoup de réalisme des valeurs qui sont les nôtres (…). Ils font des efforts lorsqu’ils signent un contrat d’accueil à l’intégration (…) et c’est pour ça que je dis que ça marche. »
Selon des chiffres du HCI rapporte l’Afp « 11,5 millions d’immigrés ou enfants d’immigrés résident en France, soit 19 % de la population et près de 180 000 personnes arrivent dans l’Hexagone chaque année ».
A cette aune il est intéressant de relire l’enquête publié par le Figaro magazine le 26 octobre 1985 réalisé par Jean Raspail et Gérard-François Dumont, alors président de l’Institut de démographie politique, intitulé « Serons nous encore français dans trente ans ? ».
Les projections démographiques présentées alors ont été confirmées, le chiffre de 12 780 000 immigrés présents sur le sol national en 2015 étant alors avancé, chiffre ne prenant pas en compte les citoyens français de souche non européenne devenu français par la grâce du droit du sol.
L’auteur du « Camp des Saints » notait ainsi qu’en 2015, « si rien n’est venu d’ici là inverser le cours des choses, la France n’est plus une nation au sens où l’entendait Renan (Le souvenir des grandes choses que nous avons faites ensemble…). Elle ne mérite plus ce nom. Elle n’est plus qu’un espace géographique ». Ce constat est hélas totalement exact dans de nombreux quartiers et enclaves de notre territoire.
En 2015 prédisait encore Jean Raspail il ya vingt six ans, « l’assimilation n’a pas été possible, de par le nombre même des immigrés non européens face à une communauté nationale dévitalisée. On peut seulement considérer que les différentes ethnies autres qu’africaine set maghrébines (il y a aussi les chinois, les Tamouls, les Pakistanais, etc.) accepteront un minimum de valeurs et de discipline intégratives, c’est-à-dire qui procèdent de la vie purement matérielle et du fonctionnement des services publics essentiels, retournant pour le reste à leur propre enracinement culturel. Mais il s’agit d’une hypothèse optimiste, aux composantes fragiles. Un équilibre qui peut être rompu à chaque instant…. »