Pour une fois, le Parlement européen fait preuve d’un peu de courage. Lors du vote de son rapport sur l’étiquetage alimentaire, la commission de l’environnement du PE a adopté un amendement imposant d’indiquer sur les emballages de viande si l’animal avait été abattu sans étourdissement. Cet amendement avait été rejeté en session plénière en première lecture à une très courte majorité. Les députés du Front National avaient voté en sa faveur et le feront à nouveau lors de la seconde lecture.
Contrairement à ce que commencent à claironner certains, il ne s’agit pas d’interdire l’abattage rituel, mais bel et bien de permettre au consommateur de choisir en toute connaissance de cause, de la même manière qu’avec l’indication des lieux de provenance de la viande, ils peuvent choisir d’acheter des produits locaux.
Il ne s’agit pas non plus d’interdire à ceux qui y tiennent de manger casher ou hallal, mais de permettre à ceux qui ne le veulent pas de ne pas acheter à leur insu un produit conforme à des convictions religieuses qu’ils ne partagent pas et abattus selon des procédés qu’ils réprouvent. Or, on sait qu’en France, selon les espèces, entre 28 et 62 % des bêtes sont abattues selon un rite religieux, bien plus que les besoins des communautés concernées.
Entre défense des intérêts de l’industrie alimentaire désireuse d’unifier les filières pour faire des économies, et l’octroi d’un financement déguisé à certaines religions, payé par l’ensemble des consommateurs, la pitoyable campagne des députés de l’UMP contre cet amendement doit être connue des Français.