Les problèmes engendrés par l’immigration massive sont l’objet de débats récurrents en Suisse depuis maintenant plusieurs années, come l’illustrent l’émergence électorale de l’Union démocratique du centre (UDC) et les résultats de différentes « votations ». Dans une récente intervention, Martin Baltisser, Secrétaire général UDC, a réagi à l’arrivée à échéance, dimanche prochain, du contingentement de l’immigration en provenance des nouveaux Etats membres de l’UE – Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie et Hongrie . « Il n’est pas besoin d’être prophète pour comprendre que cette situation ne conduira certainement pas à une baisse de l’immigration ».
« A partir de ce jour, note-t-il les ressortissants de ces pays pourront s’établir librement en Suisse et y travailler s’ils ont un contrat de travail ou s’ils se déclarent comme indépendants. Ainsi, l’immigration deviendra encore moins contrôlable pour la Suisse. Il est donc capital que les éléments de contrôle restant à disposition demeurent disponibles ».
M Baltisser vise ici sans les nommer, le problème des Roms, insistant sur le fait que « la possibilité de prolonger la limitation de la libre circulation avec la Roumanie et la Bulgarie fait partie de ces instruments ».
« A moyen et à long terme, conclut-il la Suisse doit retrouver sa capacité d’agir face à l’immigration. La libre circulation des personnes avec l’UE en est la clé. Cette discussion s’est heureusement élargie aujourd’hui alors que l’UDC a été longtemps seule à mettre en garde contre les effets nuisibles d’une immigration incontrôlée ».
Si l’analyse de l’UDC n’est pas pour surprendre, le coup de tonnerre dans la Confédération helvétique vient du récent positionnement sur la question des flux migratoires des écologistes. Le 19 avril, lors de la session spéciale des Chambres fédérales, des parlementaires verts ont ainsi fustigé l’afflux en Suisse de trop nombreux immigrés.
L’association Écologie et Population (Ecopop) s’apprête de son côté à lancer un referendum d’initiative populaire pour limiter l’immigration à 0,2% de la population, afin de réduire l’impact environnemental de la croissance démographique. «Nous ne voulons pas que l’extrême droite soit la seule à s’occuper de la politique migratoire», a déclaré Albert Fritsch, son porte-parole, a relevé Le Figaro le 20 avril.
Et le quotidien de citer également Andreas Ladner, politologue à l’Institut de hautes études en administration publique (Lausanne), qui explique que «l’immigration touche aussi l’électorat de gauche, qui s’inquiète de la montée des loyers ou de la baisse des salaires, due à la concurrence de la main-d’œuvre étrangère».
La montée au créneau des défenseurs de l’environnement s’inscrit aussi dans le cadre de la prédiction du président de l’UDC), Toni Brunner, qui a confié à l’hebdomadaire alémanique Sonntag que «si l’immigration se poursuit au même rythme qu’actuellement -la Suisse devrait compter environ 10 millions d’habitants en 2035 contre 7,6 millions aujourd’hui- nous ne pourrons pas éviter la construction de nouvelles centrales nucléaires.»
Ecologistes suisses qui, comme les théoriciens environnementalistes américains, s’inquiètent donc plus largement des effets de la surpopulation dans les pays du sud et « émergents ». Explosion démographique qui contribue très largement à la hausse continue des nuisances industrielles et chimiques, à la destruction des écosystèmes, de la biodiversité (pollutions irréversibles des sols et sous-sols, des cours d’eau, des océans, déforestation, disparition des espèces animales, des ressources halieutiques…)
Une « vision du monde » qui n’est apparemment pas partagée par l’écologiste estampillé TF1, Nicolas Hulot, ou par ses amis de EELV, aux obsessions immigrationnistes bien connues, pour lesquels « l’espèce occidentale » doit désormais céder la place…