Pour sa première allocution concluant le traditionnel défilé du 1er mai, hommage frontiste “à Jeanne d’Arc et aux travailleurs français”, Marine Le Pen a creusé son sillon, positionnant le FN comme le premier défenseur de notre souveraineté nationale mise à mal par l’hégémonie de l’idéologie euromondialiste sur notre classe politique. Un discours de contestation globale de l’Europe de Bruxelles et placé sous le signe de la défense des libertés, de la « France libre ». « Le mot liberté a été ainsi prononcé pas moins de 77 fois (contre six mentions pour Jeanne d’Arc et trois pour le terme “travailleur(s)” a pointé Abel Mestre sur son blog rattaché au quotidien Le Monde. Les drapeaux bleu blanc rouge qui ornaient les cortèges étaient ainsi concurrencés par « des drapeaux inédits de couleur bleue avaient où “liberté” était inscrit en blanc. Ce terme a même gagné, cette année, les slogans officiels » -« Le social c’est le Front national », « Ni droite, ni gauche, Front National », Marine Présidente »…- avec un “France, Marine, Liberté” scandé à de nombreuses reprises » est-il encore indiqué. En l’occurrence, un slogan qui n’a rien de neuf puisque il fait simplement écho au « France, Le Pen, Liberté » qui retentit depuis 25 ans dans les défilés et réunions frontistes…
Rassemblement du 1er mai qui comme chaque année, a donné lieu à la sempiternelle querelle des chiffres : 3200 participants contre 2000 l’année dernière selon la police, 20 000 contre 8000 en 2010 selon la direction du FN
Place des Pyramides, à la tribune sur laquelle avait pris place exclusivement les membres du Bureau exécutif et des militants du FNJ –ce qui explique l’absence de Bruno Gollnisch qui a écouté le discours au milieu des militants- la présidente du FN a rendu un hommage appuyé à la geste johannique. Elle a rappelé que « la célébration de Jeanne est une fête nationale républicaine », « Jeanne d’Arc étant autant une sainte catholique qu’une héroïne nationale » en qui s’incarne « l’esprit de résistance à la servitude, la résistance à l’oppression et à la collaboration avec les ennemis de la souveraineté. »
La référence à la « République » n’a pas été oubliée par la présidente du FN : « Je m’inscris dans les combats historiques pour la liberté, les combats de millions d’anonymes qui sont tombés pour elle, de Bouvines au Chemin des Dames, les combats des grands destins républicains, de Victor Schœlcher à Charles De Gaulle, les combats de tous ceux qui ont toujours défendu la liberté en dépit des pressions, en dépit des sirènes du renoncement ! » a exposé Marine Le Pen dénonçant encore dans la France de 1940, « le pacifisme », « l’illusion de la paix quitte à la payer au prix de la servitude », « un étrange renoncement, qui a conduit certains Français à une indigne collaboration avec l’envahisseur. »
Citant aussi bien Robespierre que Périclès, Péguy que Condorcet, Marine Le Pen a martelé que « la France doit s’affranchir d’une Union Européenne qui n’a eu de cesse de nous affaiblir et de réduire nos libertés. Les instances supranationales qui ont fait tant de mal au monde, au premier rang desquelles le FMI, ne feront plus la loi en France ».
S’appuyant sur les analyses récentes d’économistes de premier plan, la candidate du FN a dénoncé une nouvelle fois une « zone euro » « complètement isolée dans le monde, à l’écart de la croissance mondiale, en s’étant enfermée dans une politique absurde, une politique suicidaire. La France reviendra dans le jeu des Nations grâce à la liberté monétaire ! »
A la défense stricto censu du monde ouvrier victime du capitalisme financier auquel Jean-Marie Le Pen, à cette même tribune l’année dernière, avait consacré un passage remarqué, la présidente du FN a ajouté l’obligation de « (libérer) nos PME, nos artisans, nos commerçants des pesanteurs administratives et fiscales qui brident leur créativité et étouffent la vie économique ».
Une catégorie socioprofessionnelle qui est aussi une de celle qui plébiscite le plus le Front National…mais qui avait déserté massivement dans les urnes (dans des proportions encore plus importante que les ouvriers) notre Mouvement en 2007 au profit du vote Sarkozy et UMP…
Dénonçant le communautarisme, une immigration armée de réserve du capitalisme et “esclavage des temps modernes“, Marine Le Pen a donné également sa conviction que la presse aussi devra être libérée de la dictature de la bien-pensance et de la pression des intérêts politiques ou financiers.
« Quelle est votre liberté », a déclaré la présidente du FN à l’adresse du « quatrième pouvoir, vous qui n’osez vous soulever contre ce nouveau maccarthysme en tremblant d’être après Elisabeth Lévy, Robert Ménard, Eric Zemmour, Philippe Cohen, Natacha Polony, Luc Ferry ou Ivan Rioufol, le prochain sur la liste, victimes des petits torquemadas des temps modernes qui sont pourtant vos confrères ! »
Fustigeant, « les pseudos-experts », « les nouveaux prêtres de la mondialisation », en fait les « experts du chaos », Marine Le Pen a demandé aux Français, dans la perspective de la présidentielle de 2012, « de (l)’aider et d’aider le peuple français à se choisir un nouveau destin, un vrai destin, à repousser les passions tristes, et à construire ensemble un avenir français ! »