En mars dernier, Claude Guéant indiquait dans les colonnes du Monde qu’un gouvernement doit travailler en fonction de ce qu’il estime être nécessaire et il doit être à l’écoute de la population ». « Les Français ont le sentiment que les flux (migratoires) non maîtrisés changent leur environnement. Ils ne sont pas xénophobes. Ils veulent que la France reste la France. » Depuis, M. Guéant poursuit l’offensive commanditée par Nicolas Sarkozy pour reconquérir l’électorat national à coup d’annonces tonitruantes. Certes, il ne promet pas l’arrêt de l’immigration, mais la réduction des flux migratoires légaux de 200 000 à 180 000 personnes par an. Pas vraiment révolutionnaire ni à la mesure des enjeux, mais c’est encore de trop pour certain.
Invité hier de Radio J, Jean-Louis Debré, ancien président de l’Assemblée actuellement à la tête du Conseil constitutionnel a fait entendre sa « différence » , plus exactement s’est fait le porte-parole d’un sentiment très largement partagé à « droite », au sein des dirigeants de l’UMP, même si la poussée du FN les invitent au silence ou à un discours contraire.
«Il faut accepter l’immigration légale » a ainsi déclaré M Debré, « conformément à la tradition française. Et nous avons besoin d’immigration. La France a toujours été une terre d’asile, d’accueil, c’est notre tradition, notre honneur. Simplement, il faut que les hommes et les femmes qui viennent sur notre territoire respectent les lois de la République ».
Les propos de M. Debré font écho à ceux du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, qui a estimé hier au Grand Jury/RTL/Le Figaro que le danger était à chercher du côté des défenseurs des travailleurs français, pourtant victimes d’une immigration voulue par le patronat pour peser à la baisse sur les salaires.
M. Thibault a ainsi affirmé que le FN qui n’est « pas un parti comme les autres » -quelle lucidité !-, « offre un cadeau majestueux (sic) au patronat avec sa ligne politique principale qui consiste à opposer les travailleurs français de souche aux autres travailleurs ». Le Front National affirme-t-il, « offre une division au patronat et c’est dans ce sens qu’il est un des alliés principaux du patronat pour maintenir le système en place ».
« Plus il y a de présence syndicale dans les entreprises, moins il y a de prise au vote FN » a encore déclaré le leader de la CGT qui a sonné l’ouverture de la chasse…aux syndicalistes membres du FN.
Ce jusqu’au-boutisme idéologique de la CGT, mais aussi des autres centrales syndicales campant clairement sur la même ligne antinationale, participe aussi largement d’une nécessité « alimentaire ». Chacun peut constater en effet que si le « travailleur de souche » déserte les syndicats établis, ces derniers ne sauvent encore les apparences que grâce aux bataillons immigrés.