Explication de vote de Bruno Gollnisch (11 mai 2011)
Je voudrais rappeler à notre collègue de gauche, M. Murphy, que Karl Marx était en faveur du libre-échange avec l’Inde. Et je voudrais aussi rappeler à nos collègues libéraux, et notamment à M. Rohde, que, s’il était en faveur du libre-échange, c’était à cause des effets destructeurs du libre-échange parce que, disait-il, il importe peu que la bourgeoisie britannique soit mue par des intérêts abjects, il faut que la société indienne soit détruite pour hâter l’avènement de la révolution mondiale.
Eh bien moi, je crois qu’il ne faut pas, dans ce domaine, être dogmatique. Le libre-échange systématique n’est pas nécessairement bénéfique. Il peut être une bonne chose quand les conditions de la concurrence sont égales.
C’est à peu près le cas dans beaucoup de domaines avec le Japon, mais je reconnais le droit du Japon, par exemple, à protéger le marché du riz, à protéger ses riziculteurs, à conférer à ses producteurs un prix supérieur aux cours mondiaux et à ne pas vouloir d’importations massives qui détruiraient complètement sa paysannerie, de la même façon que je reconnais à nos économies le droit de protéger certains secteurs de leur activité.
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas voté la résolution majoritaire. J’aurais préféré d’autres résolutions qui me paraissaient plus adéquates. Il faut équilibrer les conditions de la concurrence, mais dans des secteurs qui soient bien précisés.