Comment pouvait il en être autrement, Martine Aubry a appelé au respect de la présomption d’innocence dans cette affaire Strauss-Kahn et évoqué « un coup de tonnerre ». L’expression avait été utilisée une seule fois auparavant, lors de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002… Même langage d’un François Hollande apprenant la «terrible nouvelle», et de Ségolène Royal évoquant une «nouvelle bouleversante». Déclarations baignant dans la même hypocrisie générale que celles de leurs homologues de « droite »…
Interrogée sur BFM TV, Marine Le Pen a tranché avec la langue de bois en précisant que cette nouvelle « ne l’avait pas fait tomber de sa chaise »… « Je crois que sa candidature vient d’enregistrer aujourd’hui un coup d’arrêt, d’autant que la parole va se libérer et démontrer que Monsieur Strauss-Kahn a semble-t-il un comportement depuis de nombreuses années connu de tous, caché par tous parce que c’est un petit peu le système en France »…
« Mais a-t-elle ajouté, cette relation pathologique qu’entretient M. Strauss-Kahn va probablement faire l’objet d’un certain nombre de révélations ». « S’il est avéré qu’il est coupable des faits très graves dont il est inculpé aujourd’hui, c’est une bonne nouvelle pour la France et les Français », a conclu Marine Le Pen.
Relevons encore que la déflagration engendrée par cette affaire ressuscite aussi une « théorie du complot » dont on ignorait qu’elle appartienne à la culture socialiste... Les réseaux Strauss-kahniens se sont empressés, via les réseaux sociaux de propager l’idée d’un traquenard –monté par la CIA ? Les services secrets français ? L’UMP ? Les « fascistes » opposés à la toute puissance du FMI ? Les barbus ?- visant à faire chuter DSK.
Michèle Sabban, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, vieille collaboratrice de M Strauss-Kahn a fait son petit effet sur les plateaux en évoquant un « complot international » visant au premier chef à déstabiliser le FMI. « Complot » envisageable a confirmé François Pupponi, député-maire socialiste de Sarcelles ou encore une grande caution morale comme Bernard Tapie…
Même son de cloche du ministre de la Coopération, Henri de Raincourt et surtout de la cheftaine du groupuscule baptisé Parti chrétien démocrate, Christine Boutin : « Je pense vraisemblablement qu’on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu’il y est tombé ». « Il peut y avoir beaucoup beaucoup d’origines à ce piège (…) Ça peut venir du FMI, ça peut aussi venir de la droite française, ça peut venir de la gauche française ».
Et Mme Boutin de poursuivre, nous laisserons aux adeptes de la psychanalyse le soin de décrypter l’inconscient que révèle les mots qu’elle utilise : « Ça me semble tellement énorme cette affaire ! On sait qu’il est assez vigoureux, si je puis m’exprimer ainsi, mais qu’il se fasse prendre comme ça me semble ahurissant ».
Ce qui est surtout « ahurissant » c’est que pas une seule de ses grandes consciences n’a eu une pensée pour la victime de cette affaire, dont rien ne permet a priori de douter du témoignage, à savoir la femme de chambre qui a déposé plainte contre DSK.
Ahurissant aussi la déclaration du député PS de l’Essonne Manuel Valls qui a affirmé sur RTL que les images de Dominique Strauss-Kahn sortant menotté du commissariat de Harlem était d’ « une cruauté insoutenable ».
Ce qui est insoutenable M. Valls, c’est la situation des SDF et des huit millions de pauvres vivant dans notre pays, c’est l’idéologie mondialiste d’un patron du FMI qui donne des leçons de morale au monde entier en imposant ses cures d’austérité. Est-ce désormais trop difficile à comprendre par un socialiste ?