Dans un communiqué publié hier, il a été officiellement annoncé, conformément aux statuts du FN, que « Le bureau politique du Front National réuni à Nanterre le lundi 16 mai 2011, à l’unanimité apporte son soutien à la candidature de sa Présidente Marine Le Pen à la Présidence de la République ». Une officialisation qui intervient dans un climat de discrédit croissant de la classe politique plombée par son incapacité à sortir la France de la spirale du déclin, mais aussi par l’affaire Strauss-Kahn.
Le quotidien Les Echos cite aujourd’hui le directeur du Cevipof, Pascal Perrineau qui estime que Marine Le Pen, à la lumière de cette actualité, a « l’occasion de renforcer sa dynamique électorale, car c’est toujours l’extrême droite qui profite d’une crise de confiance dans le politique. »
Et ce citer le « violent réquisitoire » de la présidente du FN contre « les comportements déplacés et récurrents de DSK à l’égard des femmes. […] Il faut que les Français sachent que c’est un secret de polichinelle dans la vie politique française. »
Par ailleurs un autre communiqué du FN a précisé le souhait de réserver « un tiers des circonscriptions » aux législatives « à des personnalités qui rejoindraient le grand rassemblement patriotique », c’est-à-dire, par définition, à des candidats qui ne sont pas membres du FN, le but étant de « créer un bloc patriotique et républicain ».
Le JDD.fr cite le vice-président du FN, Louis Aliot, qui explique que « cette plateforme de patriotes sera soutenue par le FN mais ne s’appellera pas FN . Encore une fois, Marine Le Pen prend ses distances avec la « marque FN » lancée par son prédécesseur » croit savoir le JDD…qui oublie ( ?) qu’aux législatives de 1986, c’est sous les couleurs du Front National- Rassemblement national que le mouvement de Jean-Marie Le Pen s’était lancé dans la bataille en s’ouvrant déjà à des personnalités extérieures au FN.
« L’objectif indique encore cet article est de s’entourer de nouveaux sympathisants dans une élection qui demande de nombreux candidats (577 places à pourvoir à l’Assemblée nationale).(…) Cette stratégie de recherche de soutiens à l’extérieur s’avère quelque fois payante, comme lors de l’annonce faite il y a une semaine de l’avocat Gilbert Collard, se déclarant « mariniste« . D’autres noms émergent, assure Louis Aliot, laissant présager de nouveaux ralliements. »
Dans Libération, Me Collard confiait à propos de Marine Le Pen qu’«elle a pris des positions qui me conviennent. Sa condamnation du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, qu’elle dise que la Shoah est la pire des choses, cela me met à l’aise. Après, ça devient une question de position politique. Marine est vachement moderne, ce n’est pas la fille de la guerre d’Indochine ou de la guerre d’Algérie. Je suis contre la diabolisation et s’il y a quelque chose qui m’exaspère, c’est le délit de généalogie la concernant.»