Jean-Gilles Malliarakis le remarquait fort justement cette semaine, « Le président du FMI, s’il a joué un rôle de coulisse, plutôt trouble en épaulant la politique, périlleuse pour son pays, de Georges Papandréou, ne bénéficie ni de la puissance personnelle qu’on lui prête à Paris, ni de la notoriété que lui accordent les médias de l’Hexagone. Si la culpabilité du personnage était démontrée, il pourrait tout juste ambitionner de rejoindre en prison un autre expert financier nommé Madoff ».
Andrea Massari pour le site Polemia a livré pour sa part cette semaine un des articles les plus pertinents sur l’affaire DSK en pointant « la campagne de manipulation médiatique de l’opinion », conduite par les communicants strauss-kahniens d’Euro-RSCG. « C’est la seule magie de la communication qui a fait de DSK le deus ex machina d’une hypothétique sortie de crise économique. Et il n’y a que les Français qui croyaient cela. A New York, on l’a vu, DSK n’a pas la célébrité que les Français lui prêtent…»
En effet, «comment un homme qui incarnait la superclasse et la finance mondiales aurait-il pu gagner les suffrages des militants socialistes dont beaucoup continuent d’appartenir à la fonction publique ? Comment un homme qui avait imposé le plan de rigueur de la Grèce et salué le modèle tunisien de Ben Ali aurait-il pu rassembler les suffrages de la gauche militante ? De même, il est étonnant que le PS, parti féminin et parti féministe, ait pu envisager de se donner à un homme porté au harcèlement agressif envers les femmes, selon un registre plus proche de la prédation que de la séduction. »
Pourtant, l’oligarque cosmopolite « caracolait dans les sondages grâce à son image de sauveur économique de la planète ». Et « c’est l’agence de communication Euro-RSCG (groupe Bolloré) qui était à la manœuvre. Cette agence a obtenu la communication du FMI pour l’Europe et l’Afrique. En pratique elle a contribué à imposer en France l’image de super DSK ».
« Le métier d’Euro-RSCG est de faire passer aux patrons de presse et aux médias les messages politiques des gros annonceurs. Or beaucoup d’entre eux jugeaient le patron du FMI comme le meilleur candidat à la présidentielle française du point de vue de la finance et des multinationales. On est ici en plein mélange des genres entre la presse, la publicité, les affaires et la politique. »
« Outre Stéphane Fouks, le patron d’Euro-RSCG, trois personnes semblent avoir travaillé quasiment à plein temps (et à très gros salaires et « faux frais ») pour DSK : Ramzi Khiroun (l’homme à la Porsche Panamera), Gilles Finchestein (une plume de DSK) et Anne Hommel (attachée de presse). Ce sont eux qui sont aujourd’hui soupçonnés d’avoir lancé la thèse du « complot » pour tenter de protéger DSK. »
« La moralité, sinon la légalité, de toutes ces pratiques est plus que douteuse est-il relevé, sachant qu’ « en France, les règles du financement politique excluent le financement d’une campagne politique par les entreprises privées comme par les Etats étrangers ou les organisations internationales. De même une entreprise n’a pas le droit de servir gratuitement les ambitions d’un homme en abusant de ses biens sociaux. La promotion nationale de DSK entrait-elle dans le marché international passé par le FMI avec Euro-RSCG ? Et sous quelles conditions ? »
« Qui au final règlera les factures de la pré-campagne des primaires de DSK ? Le FMI, le PS ou Anne Sinclair ? »
A charge maintenant pour le PS ajouterons-nous, Strauss-Kahn sur la touche, de donner l’illusion d’un affrontement de fond avec Nicolas Sarkozy, l’autre visage du parti global mondialiste, afin de contrer la montée en puissance de l’opposition nationale. Car au final, il importe que les Français payent jusqu’au bout la facture du mondialisme.
Nous voyons bien en effet se mettre en place un discours médiatique consistant à expliquer d’ores et déjà que cette affaire DSK « ne profitera pas » au FN, comme tendrait à le prouver un sondage indiquant qu’une majorité de Français juge toujours possible une victoire de la gauche en 2012. à l’appui de cette démonstration sont citées deux enquêtes d’opinion par les chroniqueurs et autres éditorialistes.
L’une Opinionway pour Le Figaro, l’autre Ipsos-Logica pour Le Monde, expliquent que, sauf en cas de candidature Royal, Marine Le Pen serait éliminée dès le premier tour. Avec pour résultat final, pronostiquent les « experts », l’échec annoncé de la politique d’ouverture de la présidente du FN, son incapacité à attirer les ralliements envisagés dans la perspective des élections législatives, faute d’une dynamique électorale suffisante en 2012.
On ne s’étonnera pas pour notre part que les électeurs socialistes, orphelins de DSK, ne se reportent pas dans la foulée sur le vote Marine, de même que cette mobilisation de l’électorat de gauche, dont le parti « de référence » occupe le devant de l’actualité depuis une semaine, est somme toute dans l’ordre des choses.
Bref, gardons la tête froide, près de 300 jours nous séparent encore du premier tour de la présidentielle…
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