Les députés UMP criaient victoire hier, persuadés d’avoir fait plier le gouvernement dans l’affaire de la suppression des panneaux indiquant les radars, mesure annoncée qui avait soulevé la colère des automobilistes –voir notre article publié hier. L’archétype de la très mauvaise idée à quelques mois d’une présidentielle avaient plaidé de nombreux députés sarkozystes, soucieux d’une exaspération poussant les électeurs dans les bras du FN, le conducteur lambda supportant moins que jamais en cette période de crise d’être matraqué financièrement.
Pataras : les députés avaient mal compris ! François Fillon soucieux de ne pas apparaitre encore une fois comme celui sur lequel tout le monde s’essuie les pieds, humilié en permanence par tous ses « amis » de l’UMP, Jean-François Copé en tête, a donc déclaré hier devant le Conseil des ministres que « le gouvernement ne reculera en rien ni sur les objectifs ni sur les moyens. Les panneaux de radar continueront d’être supprimés ». Le gouvernement sera « sans faiblesse et sans faille ».
François Baroin, porte-parole du gouvernement, a immédiatement embrayé : « Certains parlementaires ont, certainement de bonne foi, compris qu’onremplacerait les panneaux avertisseurs par des radars pédagogiques. Il n’en est absolument rien. » « Voilà, les choses sont claires et sans ambiguïté », a renchéri le conseiller spécial du chef de l’Etat, Henri Guaino,.
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a adressé un télégramme sibyllin aux préfets leur demandant d’organiser des réunions de concertation, « dans les plus brefs délais », avec des élus et des associations d’usagers et de victimes.
Yannick Favennec, député UMP deMayenne, était au nombre des soixante-treize signataires de la lettre à François Fillon qui demandait de revenir sur la suppression de ces panneaux annonciateurs. Il a étalé son amertume sur son blog : « Mardi, on avait compris que Guéant suspendait l’enlèvement des panneaux annonçant les radars fixes, en attendant une concertation. Hier, on nous accuse de ne pas avoir compris. On nous prend pour des cons. »
« Il faut que le gouvernement entende les députés. » ajoute-t-il, « le démontage des panneaux coûtera autour de 4,5 millions d’euros ». Auxquels il faut ajouter l’installation des radars pédagogiques.
De son côté, le Syndicat Indépendant de la Police Nationale (SIPN) a rappelé dans un communiqué la nécessité de « réprimer les comportements dangereux ». « Mais il faut aussi garder des chiffres en tête :
« -Nombre de morts par suicides : 11 000
-Nombre de morts par maladies nosocomiales (contractées à l’hopital ) 11 000
-Nombre de morts par accidents domestiques , à la maison : 20 000
-Nombre de morts sur les routes : moins de 4000. »
« Il est étonnant que nous n’entendions parler que des morts sur les routes de France alors qu’il y a 5 fois plus demorts par accidents domestiques ! Est-ce parce que la répression dans ce domaine RAPPORTE de l’argent à l’Etat transformant les policiers non plus en anges gardiens et arbitres mais en percepteurs déguisés ? »
Ce communiqué souligne également que « l’interdiction programmée des avertisseurs de radars par GPS va conduire à des fermetures d’entreprises, à du chômage, et sera en plus difficilement applicable car nous ne voyons pas comment les policiers pourront contrôler si d’aventure, l’automobiliste vache à lait et culpabilisé a cette application dans son téléphone dernière génération . »
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