La violence des dénégations du ministère de l’Intérieur et de la réaction de 70 députés UMP de la majorité prouvent que le rapport de la Cour des comptes a touché un point très sensible. Il n’est pas question ici des 36 000 euros des notes de restaurants et frais de déplacement indus, selon Médiapart, qu’aurait perçu Dominique Baudis alors qu’il était président de l’Institut du monde arabe. Il en aurait remboursé une partie et en plus c’est un homme formidable qui se contenterait peut être de se « soigner » un peu trop bien, la preuve il était présent la semaine dernière au Havre à l’université d’été de la Licra… Non, la raison de l’indignation de la droite, qui dénonce la politisation d’une Cour à la tête de laquelle le socialiste Didier Migaud a été nommé…par Nicolas Sarkozy, c’est le rapport de 250 pages publié jeudi sur la gestion des forces de sécurité, policiers et gendarmes.
Au terme de l’enquête menée dans une cinquantaine de villes de PACA, de Rhône-Alpes et d’Ile–de-France, les Sages de la Cour des comptes mettent sérieusement à mal une propagande sarkozyste déjà passablement démonétisée.
Le rapport relève ainsi que le recul des « atteintes aux biens » durant la période 2002-2010 trouve sa source dans celui très sensible des vols d’autos et de dégradations de biens privé ; c’est-à-dire pour une large part grâce aux propres efforts de sécurisation de leurs biens entrepris par les Français et à la prudence qu’ils ont développé.
Mais dans le même temps, la Cour enregistre une « hausse » des « violences aux personnes ».Or, cette « exigence d’une plus grande efficacité de la lutte contre la délinquance », leitmotiv sarkozyste depuis neuf ans, « doit être satisfaite » depuis 2009 « avec des moyens en diminution » et une « hausse des dépenses de rémunérations ».
Les Sages s’inquiètent aussi du « rôle grandissant des polices municipales » (+35% sur la période analysée) et sont aussi implacables quand ils se penchent sur l’organisation et la gestion des effectifs de Sécurité Publique. Ils pointent la « coûteuse et complexe organisation du temps de travail dans la police » et le « peu de latitude pour (…) l’accumulation des heures à récupérer ». En 2009, 30% du « potentiel théorique » de la SP étaient « indisponibles pour cause de congés, repos, maladies et autres absences ».
La Cour note aussi qu’ « en 2009 la reprise à la hausse de la délinquance a été évitée en grande partie par le refus des services d’enregistrer des plaintes » de victimes d’escroqueries. Enfin, la Cour comptabilise une baisse de 5,3% depuis le 1er janvier 2003 du nombre de policiers, de 25% pour leurs budgets de fonctionnement.
Plus précisément, nous le relevions il y a peu, ce sont 19 000 postes de policiers et gendarmes qui ont été supprimés depuis 2005. Baisse des effectifs particulièrement sensible en PACA indique ce rapport, comme on l’a vu encore ces dernières heures à Marseille où une bande des quartiers Nord a pu tranquillement bloquer un TER, à hauteur d’une « cité sensible », afin de s’attaquer au contenu d’un train de marchandises.
Ajoutons encore qu’au-delà même des conclusions de la Cour des comptes, le bilan du mois d’avril de l’Observatoire national de la délinquance (OND), qui en toute hypothèse n’est pas noyautée par des socialistes, indiquait que les « violences contre les personnes » ont augmenté de 2,43% entre mai 2010 et avril 2011. Dans la même période les « violences crapuleuses » ont progressé de 6,3%, les « homicides » de 4,81%, les « tentatives d’homicides » de 16,3%, les « cambriolages » de 3,69% …
Bruno Gollnisch constate plus largement que ce rapport de la Cour des comptes comme les statistiques de l’OND, ne font que confirmer la réalité de l’explosion de la délinquance telle qu’elle est perçue par les Français. Le député européen FN s’en faisait l’écho dernièrement, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur en 2002, toujours selon les chiffres officiels, les violences contre les personnes ont augmenté de 35% !
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