Le binôme RPR-UDF avait remporté les élections législatives de 1986 sur la base d’une « plateforme » électorale, d’un programme qui était largement un copié-collé, atténué certes, du programme frontiste. Les 35 députés FN siégeant alors à l’assemblée par la grâce du scrutin proportionnel n’ont pas manqué lors de cette brève mandature (1986-1988) de soumettre à leurs collègues des amendements tirés de ce fameux programme… que les parlementaires de « droite » ont rejeté systématiquement. Les idées du FN sont utiles pour se faire élire mais pas question de les appliquer vraiment une fois aux commandes… Cette anecdote, rapportée par Bruno Gollnisch lors de son passage sur RMC le 8 août, au cours duquel il a été interrogé sur une actualité chargée, est à garder en mémoire. Notamment au moment ou le gouvernement claironne une réduction de la liste des métiers dits « en tension » , ouverts aux étrangers qui passe de 30 à 14.
Une mesure choc visant implicitement à réduire les flux migratoires : « la priorité, c’est de proposer du travail aux personnes demandeuses d’emploi en France, qu’elles soient françaises ou non », a affirmé le ministre de l’Intérieur Claude Guéant. Même son de cloche du ministre du Travail, Xavier Bertrand, qui explique que la priorité est de « former des demandeurs d’emploi » en France pour occuper les postes en souffrance .
Le gouvernement découvre enfin la lune, à savoir qu’un pays qui compte des millions de chômeurs doit peut être en effet mettre la pédale douce sur l’immigration, même « choisie » selon le vocable sarkozyste…mieux vaut tard que jamais diront les optimistes. Sauf qu’il s’agit encore ici d’une mesure poudre aux yeux sachant que comme le rapporte très justement une dépêche de l’Afp « « l’immigration légale de travail est ténue et se limite à quelque 20.000 étrangers par an, dont une bonne partie est déjà présente sur le territoire, notamment des étudiants. »
Gouverner c’est prévoir, c’est être capable d’ anticiper pour protéger également les générations futures : faire baisser l’immigration et même mieux, inverser les flux migratoires comme la situation sociale, économique et identitaire de notre pays l’exigerait, consisterait à mettre un terme au regroupement familial, a réformer notre code de la nationalité. Bref à s’attaquer réellement aux pompes aspirantes de l’immigration, et non à brandir des mesures cosmétiques en espérant rabattre dans ses filets des voix nationales à moins d’un an de la présidentielle.
Une immigration qui a été ces dernières semaines au centre des préocupations, que ce soit indirectement avec le geste fou de l’auteur du carnage que l’on sait en Norvège, où en Angleterre avec les violentes émeutes déclenchées par des gangs immigrés, qui ont ravagé pendant plusieurs jours les quartiers pluriels de plusieurs villes anglaises.
Ce drame norvégien, expliqué par Laurent Ozon comme une conséquence plus ou moins directe de l’explosion de l’immigration massive dans ce pays, a suscité beaucoup de remous –voir nos récents articles. Nommé au Bureau Politique du Front National au lendemain du congrès de Tours, membre de la Commission d’investiture, en charge du Comité d’Action Présidentielle (CAP) Ecologie, Délégué national à la Formation, M. Ozon expliquait aux journalistes de Marianne en février dernier avoir rejoint le FN pour Marine Le Pen -« Si ce n’était pas Marine, je n’y serai pas ».
Pour autant, Laurent Ozon a annoncé hier sa démission du FN, estimant notamment ne pas avoir bénéficié du soutien des instances dirigeantes frontistes lors de la polémique déclenchée par son analyse de ce terrible fait divers. Marine Le Pen avait précisé que celle-ci reflétait les idées d’une personne, et non du FN qu’elle préside –voir notre article en date du 26 juillet.
Pour expliquer son départ, M. Ozon a déclaré que « le FN s’est donné pour objectif de prendre le pouvoir. Et pour prendre le pouvoir, il faut peut-être pouvoir éviter d’aborder un certain nombre de sujets. C’est une stratégie, on verra ce qu’elle donne. Je pense que face à la brutalité de la situation dans laquelle nous nous trouvons tous, on ne peut pas régler un problème si on n’a pas fait un diagnostic correct et si on n’a pas la liberté de pouvoir s’exprimer dessus. »
Liberté d’expression dont ne se prive pourtant pas un Jean-Marie Le Pen qui a évoqué sur son blog à l’occasion de ce drame les failles de l’Etat norvégien -pointées également par Marine le Pen-, mais aussi « le danger de l’immigration massive », un « phénomène mondial ».
Bruno Gollnisch, sur RMC, a été tout aussi clair :« ou bien a-t-il expliqué on dit que ce tueur est un dément intégral , un paranoïaque et on ne peut faire aucune analyse politique, ou bien on essaye de faire une analyse politique de la situation et à ce moment là on peut analyser la difficulté de la Norvège à juguler cette violence, l’état d’impréparation de la police. »
« Il est certain » a-t-il encore indiqué, évoquant aussi les émeutes qui ont embrasé l’Angleterre, que « le multiculturalisme, le brassage des peuples imposé (…) génère de la violence d’une partie des migrants qui ne se sont pas adaptés à la société dans laquelle il se trouve », « société occidentale » par ailleurs « assez décadente », « qui n’ose plus imposer son mode de vie. »
Si l’on ajoute à cela, «le déracinement culturel, moral, familial » a encore expliqué Bruno Gollnisch, les ingrédients d’un cocktail extrêment dangereux sont réunis, lequel peut créer par contrecoup une violence en retour de certains indigènes européens, au moment ou « beaucoup d’européens sont victimes de migrants qui ne sont pas intégrés. »
Et le député européen de relever que « les droites nationales désireuses de résoudre ce problème pacifiquement » jouent un rôle positif en limitant cette violence des autochtones, car offrant une perspective de débouché politique à cette crise. On mesure aussi à cette aune l’importance vitale que représente un succés de la candidature de Marine Le Pen en 2012
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