« Si décisifs sont les problèmes de population qu’ils tirent de terribles revanches, souvent fatales, sur les sociétés qui s’obstinent à les ignorer ». Cette réflexion du démographe Alfred Sauvy, est plus que jamais d’actualité. Les médias s’en sont fait l’écho hier, l’Institut national d’Etudes démographiques (Ined) vient d’indiquer que selon ses travaux (menés parallèlement avec ceux des Nations Unies et dela Banque Mondiale) nous sommes désormais 7 milliards d’habitants sur terre contre six milliards en 1999 ; probablement 8 milliards de terriens en 2025, 9 à 10 milliards dans un siècle…Un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Le Figaro rappelait jeudi que « pour franchir en 1800 le cap du milliard, l’humanité a mis sept millions d’années » et qu’aujourd’hui, « sans surprise, l’Afrique compte nombre de pays aux plus forts taux de fécondité. Le Niger arrive en tête avec une moyenne de 7 enfants par femme. À titre de comparaison, le taux de fécondité moyen dans le monde est de 2,5, et est dans l’Union européenne de 1,6 ». Les progrès scientifiques, de la médecine et de l’hygiène apportés au monde dès la fin du XIXème siècle principalement par l’expansion coloniale européenne, expliquent ce bond prodigieux, se traduisant par une baisse phénoménale de la mortalité infantile et l’allongement de la durée de la vie.
Gilles Pison, directeur de recherches à l’Ined rapporte dans Le Parisien que « dans moins d’un siècle un habitant sur trois vivra en Afrique, contre un sur sept aujourd’hui. » Avec bien évidemment de fortes disparités selon le degré de développement, « un être humain qui vivait 25 ans en moyenne sous Napoléon » note encore le quotidien, vit désormais en moyenne 68 ans. »
« Dans moins de dix ans, résume Le Parisien , la Chine sera dépassée, par l’Inde qui enregistre tous les ans près de 28 millions de naissances, contre 16,3 millions pourla Chine. En 2050 le classement des pays les plus peuplés devrait être sensiblement modifié avec l’Inde en tête (1,69 milliard) devant une Chine moins peuplée (1,31) et le Nigeria qui, avec 433 millions d’habitants, passera devant les Etats-Unis (423). Le Pakistan se hissera à la cinquième place devant l’Indonésie tandis que le Bangladesh accèdera à la septième place devant le Brésil. L’Union européenne (27 pays) compte actuellement 502,2 millions d’habitants mais n’en comptera guère plus (513) en 2050, alors que la France (métropole) atteindra 72 millions »…de « Français » ?
En termes de vieillissement de la population le Japon est aujourd’hui en tête avec 23% de 65 ans et plus, devant l’Allemagne (21%). Dans les faits il naît chaque année plus d’enfants au Nigéria qu’en Europe. Un hiver démographique du monde européen, déjà analysé dans les années 70 par Pierre Chaunu, au détour de trois ouvrages chocs, « De l’histoire à la prospective », « Dans le refus de la vie » (1975) et La peste blanche (1976) dans lesquels il pronostiquait ce déclin démographique du « monde blanc », qu’il mettait directement en lien avec le nombre élevé d’avortements, constat d’évidence que ne manque pas souvent de rappeler Bruno Gollnisch.
« La planète peut-elle nourrir tout le monde ? » s’interroge encore Le Parisien relayant l’inquiétude générale devant les conséquences environnementales, souvent terribles, de cette explosion démographique au sujet de laquelle le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss –souvent lu de travers par les « antiracistes » qui s’en réclament-, mettait déjà en garde ses contemporains. « Nourrir bientôt 9 ou 10 milliards d’humains est un défi à notre portée. Physiquement, on ne manque pas de place » affirme Gilles Pison, la survie de l’espèce dépendra donc surtout de nos modes de vie. » « Car si les bientôt 3 milliards de Chinois et d’Indiens se mettent à consommer comme des Américains, notre bonne vieille planète aura bien du mal à tenir le choc. »
Au-delà du problème de l’épuisement des ressources halieutiques, de celui de la superficie des terres cultivables, a priori existantes mais dont l’extension menace la préservation de la biodiversité, chacun sait que pour obtenir les rendements nécessaires, et indirectement pour l’élevage de bêtes à viande, il faut de l’eau, des engrais, des pesticides de l‘énergie. Toutes choses qui ne sont ni inoffensives, ni inépuisables. Le lien entre agriculture intensive et érosion des sols, accélérant parfois la désertification n’est plus à démontrer dans un certain nombre de pays émergents. De même les engrais, pesticides chimiques, déchets divers polluent chaque jour un peu plus la qualité de l’eau, de l’air, des sols.
A ces défis prométhéens, se pose tout aussi directement pour la vieille Europe celui d’une immigration en provenance du continent africain, en proie à la misère, aux guerres, aux catastrophes climatiques, aux famines. Immigration découlant très largement de cette explosion démographique qui est le problème numéro un du continent africain…et par ricochet le nôtre. Le site Polemia rapportait ainsi en juin 2009 une communication du démographe Philippe Bourcier de Carbon sur ce thème, notant que « (le) face à face de l’Europe (y compris la Fédération de Russie) ou de l’Union européenne avec l’Afrique subsaharienne peut donc se résumer ainsi en ce début du XXIe siècle :
– La zone la plus urbaine de la planète fait à présent face à la zone la plus rurale.
– La zone la plus riche de la planète fait à présent face à la zone la plus pauvre.
– La zone la plus stérile de la planète fait à présent face à la zone la plus féconde.
– La zone où la vie est la plus longue fait à présent face à celle où elle est la plus courte.
– La zone la plus âgée de la planète fait à présent face à celle où elle est la plus jeune.
– La zone où le nombre des décès excède celui des naissances fait face à celle où la croissance naturelle de la population est la plus rapide. »
« Les flux d’immigrants (réguliers et irréguliers) dans les pays de l’Union en provenance de l’Afrique subsaharienne était il encore noté, sont aujourd’hui essentiellement composés de jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans et plus de 40% de ces flux sont désormais constitués de jeunes femmes de ces tranches d’âge. Les effectifs de ces jeunes adultes âgés de 20 à 40 ans sont donc appelés à doubler d’ici à 2040 en Afrique subsaharienne, passant de 250 millions à 500 millions en trente ans. »
« Cela signifie – toutes choses égales par ailleurs, en particulier si la probabilité d’émigrer dans l’Union reste ce qu’elle est aujourd’hui – que la pression migratoire des jeunes adultes en provenance de l’Afrique subsaharienne sur les frontières de l’Union est appelée à doubler au cours des trois prochaines décennies », affirme M. Bourcier de Carbon. Encore faut-il ne pas cacher cette réalité là à nos compatriotes, car pour citer encore une fois Alfred Sauvy, « bien informés, les hommes sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets… »
La prophétie du « Camp des saints » se réalisera-t-elle ? La question essentielle, vitale que doive se poser les Français, les Européens, qui engage leur avenir bien plus que les actuelles péripéties boursières, est donc de savoir quelles sont les formations politiques qui sont les mieux à même de faire face avec courage, lucidité, et pragmatisme à cette question dont dépend largement la survie de notre civilisation. Nous avons la réponse.
Chapuis dit
Je pense que la population de la planète s’autodétruira quand elle aura atteint un seuil critique où la promiscuité deviendra telle que les pandémies ne pourront plus être enrayées. Petit exemple : la peste au XVIème siecle.
Seul, peut-être, un petit groupe aux anticorps universels survivra dans un coin de la terre et la Nature reprenant le dessus effacera les traces de la présence humaine sur l’ensemble de la terre.
C’est ainsi qu’on voyait la fin d’un monde et non du monde dans certains collèges, tout en n’écartant pas l’hypothèse d’anteriorités de ce phénomène.
Car bien entendu on ne pensait pas qu’il fut possible de limiter la natalité sauf à rendre la copulation duloureuse.