Le site de la radio « La voix de la Russie » relevait le 21 août qu’en Europe, « le nombre d’immigrés augmente graduellement en modifiant l’image de la société européenne. L’identité des Européens est menacée par d’autres cultures, religions, mode de vie importés par les immigrés. Les migrants finissent pas exiger le respect de leurs droit ce qui n’arrange pas une grande partie de la société européenne. (…) Les révolutions en Tunisie et en Egypte, la catastrophe humanitaire en Somalie et enfin – l’ingérence armée des Européens dans la guerre civiles en Libye ont entraîné un brusque afflux d’immigrés illégaux d’Afrique en Europe. Près de deux mille illégaux maghrébins et subsahariens débarquent dimanche 14 août à Lampedusa située entre l’Afrique et la Sicile. Les experts estiment à juste titre que le rapprochement de l’opposition libyenne soutenue par l’aviation de l’OTAN de Tripoli et d’éventuels combats cruels pour la crise de la capitale promettent l’afflux de réfugiés, notamment libyens, à Lampedusa ou sur le littoral italien. »
De tout cela il n’était pas question dans l’entretien accordé cette semaine au Point par Bernard-Henry Lévy, on n’est jamais mieux servi que par soi même, au sujet de l’actualité libyenne. Le faux « philosophe » et vrai imposteur intellectuel saute sur l’occasion pour rappeler avec la modestie qui le caractérise le rôle essentiel joué par sa petite personne. Doué pour le cinéma, l’auteur inoubliable du « jour et la nuit », confie qu’il a su indiquer aux militaires les choix stratégiques à opérer (« l’ouverture d’un second front ») pour vaincre les forces fidèles à Kadhafi. Heureusement que les nuls de l’Otan, nos militaires et Nicolas Sarkozy ont pu bénéficier de ses lumières…
Encore plus drôle (ou pathétique au choix), notre Moshe Dayan d’opérette est interrogé sur ce qu’il estime avoir été « les motivations du président français » pour intervenir en Libye. Réponse de BHL : « Je ne sais pas. Sans doute se rattraper du fiasco tunisien. Mais aussi pour éviter un bain de sang. Cette dernière question a été la plus déterminante. »
Sans sombrer dans le cynisme, l’explication de cette guerre au nom des considérations humanitaires du chef de l’Etat est assez abracadabrantesque. Comme le relevait Yves Bonnet, ancien patron de la DST sur le plateau de C dans l’air sur France 5 mercredi, le conflit en Libye ce n’est pas « la guerre 14 », et a fait très peu de victimes pour une guerre civile. Pour mémoire, les affrontements en République Démocratique du Congo au milieu des années 90, firent trois millions de morts… sans que quiconque n’intervienne.
Il est en effet plus juste de faire remarquer que Kadhafi a payé sans doute aussi dans cette affaire le fait d’avoir « baladé » et humilié Sarkozy qui l’avait reçu en grande pompe en 2007 à Paris. Le commanditaire de l’attentat du vol 772 d’UTA en 1989, qui avait coûté la vie à 54 de nos compatriotes, avait en effet promis de signer des contrats avec des groupes français pour un montant de 18 milliards d’euros…qui n’ont jamais été finalisés par le pouvoir libyen.
Enfin, derrière les belles déclarations humanistes, sur la « démocratie », « le droit des peuples », « la liberté », « la lutte contre la tyrannie » etc., se livre aussi une guerre pour le pétrole que nous avons déjà évoqué dans des articles précédents, et dans laquelle les intérêts de Total et de British Petroleum (BP) n’ont pas été oubliés. En bon businessman, à défaut d’autre chose, il serait surprenant que ce genre de détails aient échappé à M. Lévy.
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