Loin de la petite France étriquée, isolée, repliée, racornie, pétocharde, archaïque, sans influence ni ambition de l’UMPS, Marine Le Pen a présenté de belle manière son « plan de vigueur », son projet présidentiel à « L’Equinoxe » ce samedi à Paris. Un projet fouillé, cohérent, précis -à consulter sur le site du FN et de Marine- , que la candidate national a détaillé, en présence de Bruno Gollnisch, devant plus d’un millier de sympathisants, cadres et dirigeants frontistes. Même le quotidien Le Monde en a convenu, il s’agit « d’un projet global, qui balaie aussi bien les questions attendues de sécurité, de laïcité, d’économie, de réindustrialisation, que d’autres plus inhabituelles. Ainsi, le projet aborde par exemple les questions d’écologie, tout comme l’enseignement supérieur, la recherche ou encore les retraites et la dépendance. »
Nul besoin d’avoir lu Carl Schmitt pour savoir que l’essence du politique consiste à désigner l’adversaire. Et Marine a posé clairement les termes de l’alternative que nous proposons à nos compatriotes face à « des hommes (…) arrogants (qui) ont pensé (…) qu’ils pouvaient s’échapper du réel pour créer un monde exclusivement virtuel, où leur œuvre serait l’avènement d’un homme nouveau coupé de ses racines, nomade, jetable esclave de l’ordre marchand. Ce monde rêvé et théorisé par Jacques Attali, où il annonçait avec une joie non dissimulée l’émergence d’un hyper-empire où des hyper-nomades dirigeront un empire hors sol. Et bien ils l’ont fait ! ».
Face à cette idéologie mortifère, le Mouvement national est porteur d’ « une autre vision de l’homme, une autre vision de l’économie », plaçant « les intérêts des Français avant tout, par-dessus tout. Contre les intérêts des marchés financiers, avant les intérêts des autres peuples y compris européens ».
Une volonté qui tranche avec la personnalité même de celui que Nicolas Sarkozy a chargé de la synthèse de son projet présidentiel, à savoir (l’ex villepiniste ?) ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Invité de l’émission de Laurent Ruquier diffusée sur France 2 samedi soir, il a pris soin de préciser que le programme sarkozyste refusait d’un bloc toute mesure prônée par le FN qui serait en contradiction avec les immortels principes mondialistes.
Invité du Forum Radio J dimanche, M. Le Maire s’est voulu « réaliste » et a ajouté que « ce qui (l’a) frappé dans le discours de Mme Le Pen (samedi), c’est qu’on retrouve toutes les vieilles obsessions de son père, toutes les vieilles obsessions traditionnelles du Front National, avec la crainte de l’étranger, le rejet de l’Europe, la sortie de l’euro (…). »
Sur son blog, le gaulliste souverainiste Laurent Pinsolle notait déjà il y a quelque mois, que ce ministre qui se définit lui aussi comme « gaulliste », « fait parfois la bonne analyse et semble indiquer la bonne direction, mais dans les faits, rien ou presque ne change (…). Le ministre se contente d’être un infirmier des agriculteurs, prodiguant mots réconfortants et financements exceptionnels pour leur permettre de continuer à travailler. Mais jamais il n’a véritablement initié une réforme qui permettrait de changer la donne. »
« Tout se passe poursuit-il, comme s’il était incapable de penser en dehors du cadre qu’on lui donne, se bornant à gérer à la marge les immenses problèmes de l’agriculture française. S’il dénonce les fruits et légumes importés d’Amérique du Sud ou d’Asie, il ne prend pas de mesures pour mettre fin à ses importations. S’il dénonce les prix trop bas de certains produits, il n’a pas remis en place des prix de soutien… (…) Le problème de Bruno Le Maire est sans doute qu’il est trop un technocrate se limitant à gérer ses dossiers (…). Il n’est pas un vrai politique capable de remettre en cause le cadre établi pour en construire un nouveau. »
Un constat que l’on peut étendre à l’ensemble du gouvernement, ce que Bruno Gollnisch a rappelé, invité jeudi soir à Arnas au cœur du pays beaujolais par Christophe Boudot, pour la première (un grand succès) des réunions de circonscriptions de la campagne des législatives 2012 dans le Rhône. Le dirigeant frontiste a dénoncé la complicité active de l’UMP avec les technocrates européens et la bureaucratie bruxelloise qui paralysent notre société, avec les effets pervers et désastreux que l’on sait, notamment pour notre filière agricole et viticole.
Il y a plus de trente ans, Guillaume Faye, dans son « Nouveau discours à la nation européenne », faisait déjà le procès du « réalisme » des politiciens de l’Etablissement, qu’il opposait au volontarisme de ceux qui luttent contre le déclin de notre pays, de notre civilisation . La défense du réel, n’est pas en effet le réalisme des démagogues …
« La fausse sagesse des réalistes écrivait-il, habillée d’une compétence et d’un savoir imaginaires, est bien la plaie de notre époque. Rien de plus pratique pour ne pas agir et ne pas exercer sa décision, sa volonté, son choix que d’évoquer la sagesse, la prudence, la compétence, que de laisser faire le temps. Or le temps joue toujours contre l’homme (…). Le réalisme : grand argument des irréalistes et des faussaires (…). Seuls les vaincus sont réalistes, mais au fond d’eux-mêmes, ils savent bien que le réalisme en politique, ce n’est que le mot poli pour lâcheté. »
Une réflexion qui n’a pas pris une ride et qui expose parfaitement tout l’enjeu des débats actuels… et la nécessité de voter Marine et FN en 2012 !
thierry dit
Au vu des programmes des partis politiques passés et présents qui ont participé et participent toujours au démantèlement de la France, le programme de Marine qui vise à remettre les français dans l’action politique positive est très intéressant. Et pourquoi pas une femme à la tête de l’état français ?