Bien sûr, avec le PS, les mesures gadgets, démagogiques et trompeuses sont vite dégainées. Pierre Moscovici, a annoncé hier après le premier conseil des ministres, qu’une charte de déontologie a été signée par les membres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Au terme de celle-ci, ministres et secrétaires d’Etat acceptent de baisser leur propre rémunération de 30 %.
Mais dans les faits, ce gouvernement plus pléthorique que le précédent aura une masse salariale bien plus importante (34 ministres au lieu de 22 sous Fillon) et un nombre également plus élevé de secrétaires d’Etat que de ministres. Selon RTL, le Gouvernement Ayrault coûtera aux contribuables une somme équivalente au gouvernement Fillon mais selon RMC il coutera même plus cher, environ 70.000 € par mois de plus que le gouvernement sortant.
Quant à la baisse de 30 % du salaire du Président, ladite baisse confère toujours à M. Hollande une rétribution bien supérieure à celle dont bénéficiait un président de la République avant 2007…
Mais nous sommes là dans l’écume, dans des mesures bien évidemment sans incidences sur nos déficits publics notamment. Bien plus problématique sont les signaux radicalement contradictoires envoyés avec la nomination de l’ultra libre échangiste européiste Pierre Moscovici comme ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur et du héraut de la démondialisation et d’un certain protectionnisme, Arnaud Montebourg, qui dirigera un nouveau ministère, celui du « Redressement productif ».
Comme l’a souligné très justement jeudi Marine Le Pen sur RTL, si M. Montebourg est sincère le clash avec M Moscovici est inévitable tant les options politiques défendues (sur la place publiques du moins) entre les deux hommes sont irréconciliables…
Pour autant il est vrai que les deux hommes (Arnaud Montebourg en 2000, Pierre Moscovici en 1996), sont passés aussi, comme Nathalie Kosciusko-Morizet d’ailleurs et plusieurs hauts responsables des médias, des présidents d’entreprises, etc., par les séminaires de la French American Fondation. Il s’agit d’une des fondations privées américaines les plus puissantes en France, dont le but est «d’améliorer les relations, promouvoir le dialogue et renforcer les liens entre la France et les Etats-Unis». Et notamment de former des personnalités afro-maghrébines dans un optique pro américaine et Nouvel ordre mondial.
Relevons aussi qu’au moins huit membres du gouvernement Ayrault sont passés par le Club Le Siècle qui comme le rappelait Emmanuel Ratier regroupe « les principaux hommes politiques (de l’UMPS), patrons de journaux et présentateurs de télévision, grands hommes d’affaires et financiers. Ils représentent la quintessence du pouvoir oligarchique français, concentrant entre leurs mains l’essentiel du pouvoir et sans doute près de 90% du PIB français. »
Ainsi outre Jean-François Copé et Martine Aubry , le président de la République François Hollande les nouveaux ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères), Pierre Moscovici (Economie, finances, commerce extérieur), Manuel Valls (Intérieur) , Michel Sapin (Travail, emploi, formation professionnelle), Vincent Peillon (Education) , Jean-Yves Le Drian (Défense) sont du « Club » comme leurs prédécesseurs Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, François Baroin, Gérard Longuet, NKM, Eric Besson ou encore Valérie Pécresse pour ne pas tous les nommer.
Enfin, la nomination de l’ex militante indépendantiste guyanaise Christiane Taubira au ministère de la Justice est un vrai sujet d’indignation. Une femme qui aime tellement la France qu’invitée il y a quelques temps sur RMC dans l’émission Les grandes gueules, elle expliquait croyant être en off,qu’elle se verrait bien quitter notre pays d’ingrats pour aller faire carrière « au Brésil ou en Afrique du Sud ».
Son arrivée à la Justice est appréhendée par certains comme une manière de la remercier de ne pas s’être présentée à la présidentielle. Elle fut accusée en 2002 d’être responsable de la non qualification de Lionel Jospin pour le second tour en le privant des 536 000 voix qui se sont portées sur son nom, alors que Jean-Marie Le Pen avait devancé le candidat socialiste de moins de 200 000 voix.
Mais cette nomination est surtout un clin d’œil appuyé envoyé au lobby antinational, aux tenants de l’idéologie de la repentance, aux « minorités » chères au cœur du PS et qui, selon le think tank socialiste Terra nova, sont l’avenir électoral de la gauche, dont l’appui dans les urnes est la condition de son maintien au pouvoir.
Mme Taubira est en effet l’auteur en 2001 d’une loi mémorielle qui porte son nom, accusant la France de crimes contre l’humanité pour esclavage.
Bruno Gollnisch le notait en 2005 à l’occasion du débat sur les aspects positifs de la colonisation, « de fait, tous ceux qui, aujourd’hui, ne se sentent pas Français, se retrouvent et se rassemblent pour se poser en victimes, passées, présentes ou à venir, de la France. Et lui demander de rendre gorge et comptes, devant les tribunaux s’il le faut. Car nos lois, sous prétexte de lutter contre le racisme et l’antisémitisme, confient au juge le droit de dire la vérité historique, et à n’importe quel groupe d’influence celui de tenter de la lui dicter. »
« Ainsi de la loi Gayssot, de sinistre notoriété, ou encore de la loi Taubira, moins connue, qui ne désigne comme crime contre l’humanité que l’esclavage et la traite transatlantique de Noirs, mais pas les traites transafricaines ou arabo-musulmanes, pourtant identiques dans l’horreur et l’ignominie. »
En mars 2011, Eric Zemmour notait que « la République, de Gambetta au général De Gaulle, a très bien vécu sans ces législations liberticides », en citant notamment la loi Gayssot (1990) et la loi Taubira et avait demandé aux élus UMP de supprimer notamment les lois mémorielles, « l’action pénale pour les associations antiracistes (…) et leurs subventions. »
Il fallait s’y attendre, M. Zemmour n’a pas été entendu et la seule lecture culpabilisante de notre passé continuera à s’imposer avec force prédit Bruno Gollnisch, notamment dans les programmes scolaires. La présence de Vincent Peillon à la tête du ministère de l’Education en est aussi un gage certain…
Le nouveau gouvernement
- Jean-Marc AYRAULT Premier ministre
- M. Laurent FA BIUS, ministre des affaires étrangères
- M. Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale
- Mme Christiane TAUBIRA, garde des sceaux, ministre de la justice
- M. Pierre MOSCOVICI, ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur
- Mme Marisol TOURAINE, ministre des affaires sociales et de la santé
- Mme Cécile DUFLOT, ministre de l’égalité des territoires et du logement
- M. Manuel VALLS, ministre de l’intérieur
- Mme Nicole BRICQ, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
- M. Arnaud MONTEBOURG, ministre du redressement productif
- M. Michel SAPIN, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social
- M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la défense
- Mme Aurélie FILIPPETTI, ministre de la culture et de la communication
- Mme Geneviève FIORASO, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche
- Mme Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement
- M. Stéphane LE FOLL, ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire
- Mme Marylise LEBRANCHU, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique
- M. Victorin LUREL, ministre des outre-mer
- Mme Valérie FOURNEYRON, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative
- M. Jérôme CAHUZAC, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé du budget
- Mme George PAU-LANGEVIN, ministre déléguée auprès du ministre de l’éducation nationale, chargée de la réussite éducative
- M. Alain VIDALIES, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement
- Mme Delphine BATHO, ministre déléguée auprès de la garde des sceaux, ministre de la justice
- M. François LAMY, ministre délégué auprès de la ministre de l’égalité des territoires et du logement, chargé de la ville
- M. Bernard CAZENEUVE, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes
- Mme Michèle DELAUNAY, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance
- Mme Sylvia PINEL, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée de l’artisanat, du commerce et du tourisme
- M. Benoît HAMON, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé de l’économie sociale et solidaire
- Mme Dominique BERTINOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée de la famille
- Mme Marie-Arlette CARLOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées
- M. Pascal CANFIN, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du développement
- Mme Yamina BENGUIGUI, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger et de la francophonie
- M. Frédéric CUVILLIER, ministre délégué auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable, et de l’énergie, chargé des transports et de l’économie maritime
- Mme Fleur PELLERIN, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique
- M. Kader ARIF, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants.