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« Laïcité », « priorité nationale », « préférence chrétienne »… : les nationaux au cœur du débat

Marine Le Pen a conclu dimanche  l’UDT du FN à la Baule par un réquisitoire très dur contre le piteux premier bilan de François Hollande et de la gauche  au pouvoir, une charge implacable contre le traité budgétaire européen – à voir sur www.frontnational.com. Un sujet qui a été assez largement occulté par la « polémique » autour de la laïcité qui est née vendredi  d’un entretien accordé par  la présidente du FN au quotidien Le Monde. Dans celui-ci,  elle  s’est prononcée   pour l’interdiction du voile islamique et de la kippa  dans la rue. Présente sur l’antenne de  TF1 samedi, elle  a précisé son souhait  que la loi de 2004, qui interdit le port de signes ostentatoires à l’école, soit élargie à l’ensemble de l’espace public.

« Je demande à nos compatriotes juifs ce petit effort, ce petit sacrifice sûrement, mais qui permet une égalité entre les exigences que l’on demande aux uns et aux autres. Je suis sûre qu’une grande partie d’entre eux sont tout à fait prêts à faire ce petit sacrifice », a expliqué Marine.  Si j’avais limité cette interdiction au voile, on m’aurait immédiatement brûlée en place de Grève pour islamophobie et, dans la République que je chéris, eh bien les règles sont égales. Et par conséquent elles doivent également s’appliquer à l’ensemble des religions, même si incontestablement certaines posent plus de problèmes que d’autres. »

Rappelons incidemment que lors  des tous premiers débats sur le port du voile à l’école, Jean-Marie Le Pen notait  que les signes et styles  vestimentaires distinctifs, religieux ou non d’ailleurs,  portés par les immigrés dans nos rues   -foulard, voile, boubou, et autre djellaba-, ont au moins comme insigne avantage de matérialiser aux yeux de nos compatriotes l’immigration de peuplement que nous subissons.

Reste que ce vœu de la présidente du FN est resté en travers de la gorge de beaucoup.

Depuis Drancy où il participait avec François Hollande à l’inauguration d’un mémorial de la Shoah, le ministre de l’Education, Vincent Peillon,  a feint de ne pas comprendre  le sens de cette  démarche en fustigeant « tous (les) discours de haine et de division ». « Tous ces amalgames, ces imprécisions, c’est le lit de l’obscurantisme et de la haine. Réagissons. Marine Le Pen jettera de l’huile sur le feu de tous les intégrismes, elle est la première des intégristes », a-t-il ajouté.

Même son de cloche  de Jean-François Copé. Le    secrétaire général de l’UMP a affirmé  que Marine Le Pen « montre qu’elle n’a rien compris à la laïcité. La laïcité n’est pas l’éradication de toutes expressions religieuses dans la société ».

« Tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit » a renchéri François Hollande, tandis que le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, affirmait que « Les juifs n’ont jamais demandé ou cherché à imposer le port de la kippa dans les lieux publics, donc je ne vois pas à quoi cette injonction répond ».  Là aussi M. Bernheim est hors sujet.

Le comble du mauvais goût et de la perversité a été atteint haut la main par Manuel Valls  qui a établi un parallèle assez odieux entre la concomitance de date des  propos de Marine  et le jour où le chef de l’Etat visitait la gare de Drancy  d’où furent déportés des  juifs vers les camps de  concentration . « Il y a des propositions qui résonnent mal quand le président de la République inaugure le mémorial de Drancy », a dit le ministre de l’Intérieur…fidèle à lui-même.

 Pourtant, loin des amalgames hypocrites, il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre ce que  Jean-Marie Le Pen a rappelé d’une autre manière et  avec force samedi après-midi, longuement ovationné par le gros millier de cadres et militants  frontistes rassemblés à La Baule. A savoir que   «l’islamisme est le fils aîné de l’immigration. »

Car  il s’agit de ne pas confondre les causes et les conséquences, le problème numéro un c’est bien  l’immigration, mise en place sous le règne des Giscard et Chirac et poursuivie avec constance depuis, laquelle «   est devenue une invasion (qui)  comme toute invasion, connaît ses traitres et ses collaborateurs. »

 « Ce sont des civils sans armes potentiellement plus dangereux qu’une armée. Il est urgent de mettre fin à cette immigration de peuplement», au moment ou les bouleversements démographiques et géopolitiques font grossir à nos portes  une « une menace sérieuse » celle de  « 200 millions de musulmans. »

 La proposition d’interdire le voile et la kippa dans la rue -« une  mesure  dans les faits difficilement applicable » a relevé Bruno Gollnisch –   n’est  pas un « sujet essentiel de la vie politique française mais cela me semble raisonnable » a estimé la président d’honneur du FN. « Ce serait sage. Cela maintiendrait l’homogénéité de la communauté nationale».

 Député élu sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine (RBM) , Gilbert Collard a  par ailleurs déclaré vendredi à l’AFP qu’il n’avait «pas de problème avec la kippa», mais qu’il comprenait la position de Marine Le Pen de vouloir interdire voile et kippa, par souci d’égalité. « on doit tous être amenés, quelles que soient nos convictions, à consentir des sacrifices d’affichage, afin de rétablir une laïcité générale qui pacifiera les relations» a-t-il affirmé

 Or,  la vraie question  est de savoir si ce souci d’égalité, au nom de la laïcité,  doit entraîner plus largement  la mise sur le même plan, de la religion autochtone des Français, une France façonnée par les valeurs helléno-chrétiennes qui sont les piliers de notre civilisation européenne,  et celle de la grande majorité des immigrés ou Français issus de l’immigration  installés sur notre sol ?

 L’assimilation à la communauté nationale, ne passe-telle justement pas par l’acception pleine et entière desdites  valeurs, de nos coutumes, de notre mode de vie ?

 En décembre dernier, Gilbert Collard, dans un entretien accordé à la   revue catholique Nouvelles de France, confessait  son admiration pour les catholiques fidèles à la Tradition : « Moi, je suis allé pour la première fois à une messe à Saint-Nicolas du Chardonnet : en voilà, des curés. Ils ne doivent pas tricoter, dans leur séminaire. Parce que le sermon que j’ai entendu, c’était un vrai sermon. Eux, au moins, ils savent parler aux gens. Ils ont le fond et la forme »

 C’est peut être selon lui  par un même souci de cohérence, de « fond et de forme »,   que   Me Collard  s’est  prononcé la semaine dernière sur RMC, dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin,    pour la suppression du  de poisson le vendredi dans les cantines scolaires, en parallèle à celle  des repas spéciaux pour élèves juifs ou musulmans dans les écoles de la République.

 Pourtant, il est tout sauf certain, estime de son côté Bruno Gollnisch,  que c’est en renonçant à nos spécificités et traditions culturelles, au symbole que représente, exemple parmi d’autres,  le fameux poisson du vendredi, que nous faciliterons le  « vivre ensemble »  comme  aiment à le dire les cuistres du PS et leurs amis.

Allié du FN comme Me Collard,  Paul-Marie Coûteaux, à la tête de la formation souverainiste SIEL (Souveraineté indépendance et libertés), a souligné de son côté que l’alternative qui s’offre aux  Français ne doit pas se résumer   au choix   entre le gris  matérialisme républicain bas de plafond et la religion du prophète.

Lors d’une table ronde  sur les Valeurs  à La Baule hier -Bruno Gollnisch, Bertrand Dutheil de la Rochere,  Alain Jamet et Wallerand de Saint-Just y participaient également- , M. Coûteaux  a estimé, à  notre avis fort justement, qu’ «il  ne faut pas considérer la laïcité comme une théologie, sinon tôt ou tard, on se prend les pieds dans le tapis ».

« Certes Marine a fort bien fait de mettre les choses au point pour l’espace public », « je suis vraiment pour la préférence chrétienne ». Et « j’ajouterais (…) la tradition juive »,  « mais je ne  mettrais pas sur un même pied d’égalité la tradition musulmane ».

« La laïcité peut être aussi un piège, car si nous fondons l’ensemble de la société sur la laïcité, à ce moment-là nous faisons le jeu de tous ceux qui veulent détacher les hommes de la foi », et « à ce moment-là nous faisons l’affaire du fric ». Et au final  nous le savons bien, du lobby mondialiste et des grands prêtres  de la République…universelle.   

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