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La christianophobie n’est pas une blague

cathedrale chartresFrançois Hollande aime faire des blagues et des commentaires humoristiques.  Pourquoi pas, mais encore faut-il les faire à bon escient et/ou les  assumer au risque de passer  une nouvelle fois pour une soumise et d’écorner au passage encore un peu plus l’image de la France. Ainsi, sa boutade lundi soir à l’occasion du 70ème anniversaire du Crif célébré à l’Elysée (!), a provoqué un incident diplomatique. En présence du président de cette officine, Roger Cukierman, M. Hollande s’est félicité de ce que  Manuel Valls, soit  « rentré sain et sauf d’Algérie ». « C’est déjà beaucoup» a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur avait  accompagné  Jean-Marc Ayrault à Alger pour le premier séminaire intergouvernemental franco-algérien.  Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra,  a fait savoir vendredi  que ce trait d’humour constituait « un incident regrettable». Samedi, le président d’une structure gouvernementale, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a appelé M. Hollande à présenter des excuses pour ses propos « provocateurs à l’encontre de l’Algérie ». Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), Abderezzak Mokri, a évoqué «une atteinte flagrante à l’Algérie ». Le même jour, la blague de M. Hollande faisait la Une des journaux arabophones El-Khabar, Echorouk et Ennahar. « Hollande se moque de l’Algérie devant les juifs », pouvait-on lire en première page.

 Dimanche dans la soirée, François Hollande a donc voulu ignorer la connotation antijuive des commentaires d’une certaine presse algérienne. Il a aussi   prouvé qu’il n’y avait pas qu’avec les autorités du Crif qu’il se comportait  comme un bon élève appliqué, obéissant,  ayant des tendances à l’auto-flagellation. Le président  socialiste  a donc fait repentance, et   exprimé officiellement dans un communiqué   « ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos » sur l‘Algérie et « en fera directement part » au président algérien Abdelaziz Bouteflika.

 En cette période de Noël, à l’heure où quelques journaux et magazines reviennent sur les persécutions croissantes contre les Chrétiens dans le monde, nous aurions aimé que le chef de l’Etat se souvienne aussi que la  France  fut longtemps une nation respectée et  la protectrice des Chrétiens d’Orient… 

 Selon les estimations de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), la haine christianophobe  cause la mort de 100 000 chrétiens  chaque année ; un  chiffre sous-estimé pour la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece),  qui avance pour sa part le nombre de 170 000 chrétiens tués à cause de leur foi, tandis que 200 millions de chrétiens seraient persécutés en raison de leur religion.

 Un des exemples les plus emblématiques de cette persécution est bien l’Irak post Saddam Hussein, pays dans lequel la liberté  religieuse des chrétiens était réelle jusqu’en 2003, avec notamment cinq ministres de confession chrétienne. Mais  depuis la destruction de ce régime nationaliste laïc par les Etats-Unis et ses alliés  la charia est désormais  le cœur nucléaire de la législation d’une nation qui a sombré dans  le chaos  et dans laquelle   les milices islamistes font couler le sang.

 L’Irak est maintenant  placé en quatrième  position de l’Index Mondial de Persécution 2013. Les chrétiens irakiens installés sur cette terre depuis 2000 ans et formant alors une des plus vieilles et dynamiques communautés du Moyen-Orient,  ne seraient plus actuellement  qu’entre 330 000 et 350 000. Ils étaient encore plus  de  1,2 million  au  début des années 90 et de la première guerre du Golfe.

 Beaucoup de chrétiens irakiens se sont enfuis à l’étranger  en Jordanie, au Liban,  en   Syrie où les chrétiens sont pourtant  eux aussi victimes des milices islamistes anti-Assad,  mais aussi dans la région autonome kurde, au nord du pays,  pour fuir les persécutions, les assassinats, les viols, les violences, les menaces. Les responsables de l’Eglise Assyrienne de l’Orient et de l’Eglise Chaldéenne  sont aussi nombreux à militer ouvertement pour la création d’une région autonome pour les chrétiens dans la plaine de Ninive.

 Les  Européens aussi  sont priés de ne pas revendiquer leurs racines, ni de célébrer trop haut leur génie particulier. Dans notre Europe bruxelloise décadente,  rongée par le  matérialisme délétère, les politiques mortifères,  existe  bien  une volonté idéologique de ne pas affirmer nos valeurs helléno-chrétiennes pour ne pas heurter les nouveaux installés, les officines communautaires et autres lobbies multiculturalistes, progressistes.

 Un constat dressé  par un contributeur du site Agoravox : «Même la monnaie commune ne représente sur ses billets aucun personnage historique célèbre européen ni aucun élément du patrimoine artistique, architectural, spirituel, scientifique ou industriel. Bruxelles a honte de notre passé et s’acharne à laminer nos mémoires. Au début 2011, la suppression des fêtes chrétiennes dans un prétendu calendrier européen, a révélé ce honteux complot pour effacer nos racines. Au nom d’une Europe, on efface ce qu’elle fut, comment elle s’est édifiée et ce que sont ses véritables valeurs. Un lavage de cerveau à l’échelle d’un continent ! »

 En cette fête de Noël, fête de l’espérance, de  la naissance du sauveur pour les chrétiens du monde entier, et au-delà, au moins dans l’inconscient de   tous les Européens, de la victoire de la lumière sur les ténèbres, ce  lavage de cerveau  n’est pas une fatalité ne cesse de répéter Bruno Gollnisch.  Pour peu notamment  que les Français  attachés à la pérennité de notre  civilisation fassent œuvre de résistance.  Et cela passe aussi par les urnes dés 2014 !

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