Dans cette dernière ligne droite de la campagne des élections européennes, les grands médias ont entrepris, quand même, de consacrer un nombre nettement plus important d’articles et de dossiers au grand marché transatlantique. C’est notamment le cas aujourd’hui du Parisien qui titre sur cette soumission programmée aux dogmes ultra libéraux états-uniens. Un grand marché sur la genèse duquel Pierre Hillard, dans ses Chroniques du mondialisme, consacre des pages fort éclairantes, à lire pour celles et ceux qui voudraient creuser le sujet sous un angle plus «métapolitique »…Une véritable forfaiture et trahison des intérêts fondamentaux de la France et des autres pays européens, contre lequel le Front National alerte, nous le croyons avec la grille de lecture la plus complète, fondée et recevable, nos compatriotes. Partisan d’un modèle européen qui n’est pas le nôtre, même Pierre Habib-Deloncle, ancien Secrétaire Général de l’Union Paneuropéenne de France et ancien Secrétaire Général de l’Association des amis de Jacques Chirac, n’en affirmait pas moins il y a quelques jours dans une tribune publiée dans Le Figaro qu’ « on ne peut pas imaginer qu’un gaulliste puisse voter l’instauration de la zone de libre-échange transatlantique ».
Ce projet de marché transatlantique, porté à bout de bras par les partis atlanto-progressistes, le PS, l’UMP et leurs alliés européens, Jean-François Copé, à la tête d’un parti dans lequel les gaullistes souverainistes sont priés de démissionner ou de fermer leur gueule, a pris grand soin hier soir, lors du débat l’opposant à Marine Le Pen sur LCI, de ne pas en évoquer les vrais dangers ni la vraie nature. Le président contesté de l’UMP a préféré enfiler les couplets sur le danger de l’extrême droite, le péril populiste, un FN qui ferait la courte échelle au PS, et dont le programme économique mènerait la France à la ruine.
Les Français étaient en droit d’attendre un peu plus de modestie de la part d’un homme qui assume dix ans de désastreuse politique UMP au pouvoir, ses cinq millions de chômeurs, ses huit millions de pauvres, son torrent migratoire, sa babélisation-balkanisation accélérée, son insécurité galopante, sa désindustrialisation dramatique, ses délocalisations à la chaîne sur fond d’ultra libre échangisme européiste, la destruction méthodique de sa souveraineté, la mise sous le boisseau d’une politique étrangère indépendante…
Non, M. Copé qui nage dans les factures de Bygmalion et barbote dans la piscine de Ziad Takieddine, a balayé tout cela d’un revers de la main pour réciter ses pitoyables mantras antinationaux, mille fois ressassés depuis….trente ans. Une ligne de défense caricaturale qui révèle une vraie panique, celle de voir le peuple s’affranchir du duopole gauche-droite qui assurait une confortable rente à vie à ses amis de la caste.
Sur son blog, l’éditorialiste Ivan Rioufol le soulignait le 12 mai, « PS, UDI, UMP » « se focalisent une fois de plus sur le FN, dont ils dénoncent le populisme et la démagogie (…). Rien n’est plus facile, pour la droite et la gauche, que de masquer le flou de leurs projets derrière le sempiternel discours moralisateur contre une (l’) extrême droite (…). Toute l’histoire du FN et de sa montée en puissance enseigne que la stratégie de ses adversaires, qui consiste à le dénigrer, le dénoncer, voire même à inciter à la haine sous des procès en fascisme ou en nazisme dénués de fondement, est contreproductive. Voir pourtant reproduite cette mauvaise réponse illustre le vide qui habite les partis. Quand Alain Juppé demande l’exclusion d’Henri Guaino de l’UMP au prétexte que ce dernier ne se reconnaît pas dans le programme d’Alain Lamassoure, tête de liste pour l’Ile de France, la droite dévoile un autoritarisme qui marque sa fébrilité et sa faiblesse».
Fébrilité, faiblesse qui ont gagné le PS depuis longtemps, à l’heure ou Manuel Valls vient d’annoncer sa nouvelle tournée anti FN qui le verra à Evry, Barcelone ( !) et Lyon, même si sa précédente, lors des élections municipales, eu des effets particulièrement contre-productifs.
Un Premier ministre qui objectivement espère non pas empêcher la déculottée électorale qui s’annonce pour le PS, mais surtout apparaître au sein de son camp comme celui qui mouille le maillot pour l’Europe progressiste supranationale. Et qui pourra toujours mettre ce nouvel échec sur le compte du fait qu’il vient tout juste d’arriver aux manettes…Manuel le malin ?
Il s’agit cependant de se garder de tout triomphalisme car comme Bruno Gollnisch ne cesse de la répéter, les jeux ne sont pas faits. Les résultats du 25 mai seront directement impactés par le taux d’abstention, par la capacité de mobilisation de l’électorat patriote. Certes deux nouveaux sondages publiés mercredi placent le FN en tête devant l’UMP et le PS dans dix jours, avec 23% des suffrages selon TNS Sofres-Sopra et 24% selon le baromètre quotidien Ipsos-Steria
Mais selon cette dernière enquête si seulement 38 % des électeurs sondés estiment que l’appartenance de la France à l’Union européenne est une bonne chose (24 % une mauvaise chose, 38 % ni l’un ni l’autre), seuls 36 % à 40 % des électeurs interrogés ont l’intention d’aller voter. Parmi ceux-ci, les sympathisants de l’UMP et du PS seraient respectivement 45 % et 42 % à affirmer qu’ils vont se rendre aux urnes, pourcentage atteignant 47% chez les électeurs du Front de Gauche. Or, les sympathisants du FN seraient avec ceux d’EELV les moins nombreux à déclarer avoir l’intention d’aller voter (respectivement 37% et 34%).
Cette nécessité de faire entendre sa voix le 25 mai doit donc être martelée sans relâche. Qu’y a-t-il de plus incohérent que de stériliser son indignation légitime devant les funestes orientations de l’Europe bruxelloise soutenues par les caciques de l’UMPS, en laissant les autres s’exprimer à sa place ?
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