Dans un bref entretien accordé au Figaro et mis en ligne hier, Jean-Yves Camus, spécialiste es FN, résumait à la serpe la difficulté qui est celle de l’opposition nationale emmenée par Marine Le Pen dans sa marche vers la conquête du pouvoir. « Le FN, dit-il, a besoin de se démarquer constamment du système UMPS pour exister. S’il est affadi et n’apparaît plus que comme un parti situé à la droite de l’UMP, il va perdre de son attraction, qui vient de sa capacité à transgresser différents codes comme le dogme de la démocratie représentative, le politiquement correct ou le fait qu’il soit le seul à prôner une sortie de l’UE. Le FN a donc besoin de sa radicalité, mais en même temps il la paye. Tout est donc une question d’arbitrage entre le coût de cette radicalité et le gain de la normalisation ».
Une «normalisation» qui ne pourra être décernée au FN par le microcosme politico-médiatique aux commandes de notre démocratie confisquée, qui vit grassement du Système, porteur d’une « vision du monde » d’une essence radicalement opposée à celle du Mouvement national. C’est cela qui explique très largement, faut-il le rappeler, la diabolisation, l’opprobre jeté sur le courant patriotique, national, souverainiste.
Non, cette normalisation, qui est en marche accélérée, viendra des Français eux-mêmes, convaincus que Marine, que le FN «voit juste », que son programme alternatif est adapté aux enjeux du XXIème siècle, aux périls qui menacent la pérennité même de notre nation et de notre peuple.
Tout cela est exposé assez clairement, malgré lui (?), par le secrétaire national du PS aux transitions démocratiques et à la francophonie, le député PS des Français de l’étranger Pouria Amirshahi. Il était dimanche 15 juin l’invité de Beur FM.
Ancien cadre du syndicat étudiant socialo-trotskyste Unef, signataire du Manifeste contre le FN, M. Amirshahi a proféré sur cette l’antenne un certain nombre de sentences définitives dont l’écoute fait hésiter entre la franche rigolade et la consternation.
Que ce dernier se rassure pourtant, même s’il n’a obtenu la nationalité française que récemment, dans les années 90, nous nous garderons bien de dire que c’est un français de relativement fraiche date. En effet, rappelons que ce constat factuel, et non pas un jugement de valeur discriminant et anti-républicain, dieu nous en garde, avait indigné son collègue député socialiste du même calibre, Eduardo Rihan-Cypel.
Comme ce dernier, Pouria Amirshahi est favorable à un large accueil des Roms sur notre sol, vœu qui n’est pas partagé à notre humble avis par la très grande majorité des Français, y compris d’ailleurs par les auditeurs de Beur FM. En septembre 2010 déjà, il avait apporté son soutien à la résolution adoptée par le Parlement européen sur les Roms, à la suite du lobbying opéré par milliardaire mondialiste George Soros et son Open Society Institute, demandant au gouvernement français de « suspendre les (quelques) expulsions» qui avaient été décidées.
Il était aussi au nombre des personnalités qui avaient adressé une pétition à François Hollande pour demander que le tiers-mondiste, partisan de la disparation des Etats-nations, du fédéralisme européen et immigrationniste convaincu Stéphane Hessel fasse son entrée au Panthéon.
Sur Beur FM, M. Amirshahi s’est livré à un numéro de contorsionniste assez improbable pour expliquer qu’ « il faut changer de politique », que le PS avait failli…mais n’avait plus de pièces de rechange dans sa boîte à outils pour mener fondamentalement une politique autre que celle engagée actuellement. Bref, qu’il s’agissait de continuer à voter pour son parti, vaille que vaille, malgré ses trahisons de son électorat populaire, sacrifié sur l’autel du «sens de l’histoire» euromondialiste.
« Quand vous vous faites élire sur un sujet et que vous ne le faites pas ou que vous faites le contraire (…) cela laisse un boulevard au FN » s’est désolé le député PS. Or « le FN dans son discours, la stratégie de Marine le Pen, c’est de renouer avec un discours sur l’égalité et de renier, de masquer tout ce qui peut apparaitre comme son fond de sauce véritable, xénophobe, islamophobe, antisémite ».
Rien de bien original dans la calomnie, mais M. Amirshahi fait preuve d’un peu plus de lucidité quand il constate l’évidence à savoir que « l’espace que prend aujourd’hui Marine le Pen c’est aussi un espace que les imaginaires collectifs de gauche en particulier ont abandonné (…). Quand Marine Le Pen dit (…) la gauche la droite c’est pareil le problème c’est qu’elle a un peu raison des fois (sic). Quand elle dit il faut faire attention parce que la France aujourd’hui n’est pas en capacité de peser, elle n’a pas le choix c’est décidé à Bruxelles par des gens qu’on ne connait pas, c’est la vérité, c’est ça le problème ».
Effrayé par tant d’audace Pouria Amirshahi reprend le sentier bien balisé du discours des loges extrémistes, du Medef à Mélenchon : « Marine ne pose pas les bonnes questions mais a une façon de dire les choses qui ressemble à ce que les gens voient. Je sais ce qui est en germe dans le FN, l’islamophobie, une vision rabougrie de ce qu’est la France. C’est la vieille idée stupide que la France est une nation millénaire, c’est pas vraie, blanche et catholique, il faut chercher de temps en temps leurs alibis » !
Un aveu de taille, qui pour le coup est bien le fond de sauce de la pensée, de l’idéologie libérale-libertaire présente chez la plupart des dirigeants des partis du Système . Pour ces gens là la France n’est pas la plus vieille nation du monde avec la Chine ; le sentiment d’appartenance à une même identité, une même communauté, présent déjà chez les tribus gauloises, comme le note notamment Jules Cesar dans « La guerre en Gaule » ; l’acte fondateur du baptême de Clovis ; la fusion harmonieuse des peuples latin, celte et germanique qui forme le socle de notre peuple; le lent travail d’édification et de consolidation de la France entrepris par nos rois, poursuivi par la république française, seraient autant d’énormes mensonges !
Non, c’est bien connu affirme donc en creux ce monsieur, la France est née de la déclaration des droits de l’homme et pour tout dire, allons plus loin, cette chimère française n’existait pas vraiment avant « le passage de l’obscurité à la lumière » symbolisée par l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981…
Et Pouria Amirshahi de conclure : «Il y une grande confrontation avec le FN avec le modèle républicain et citoyen d’un côté et le modèle nationaliste, le repli identitaire de l’autre, qui va fragmenter encore plus la société (sic). (Le FN), il faut le combattre partout avec l’alliance des forces vives (…) ».
Admettons que les termes de l’alternative qui s’offre aux Français sont parfaitement bien posés par le député PS constate Bruno Gollnisch. D’un côté le choix de leur modèle autobaptisé républicain par abus de langage, en fait celui d’une république non plus française mais hors sol, fragmentée, diluée par le haut dans le magma eurofédéraste, marche pied d’une gouvernance mondiale, et par le bas dans la submersion migratoire.
Et de l’autre celui de la conservation d’un espace national protégeant notre identité et défendant notre souveraineté, nos libertés :le cadre de l’Etat-nation enraciné. Si c’est cela ce que M. Amirshahi appelle faussement de la « xénophobie », si c’est cela la « radicalité » du FN énoncée par M. Camus cité plus haut, non seulement nous l’assumons mais nous en sommes fiers.
BS dit
Il paraît que Hannah Arendt a défini l’idéologie comme « une pensée qui se détache des réalités de l’expérience ». Nul doute que les Socialistes en général et ce Pouria Amirshahi en particulier sont des « idéologues ». On pourrait dire aussi : « des menteurs » ou des « faussaires »…
Mais, heureusement, les « forces vives », qu’il prétend associer à son combat contre le Front national, sont, elles, de plus en plus conscientes des « réalités » et donc de la nécessité d’en venir rapidement à l’application du programme du Front national d’aujourd’hui.
BS
dongrego dit
Pourquoi le PS ne prend comme porte-parole que des personnes d’origine étrangère ? De Harlem Désir à ce Amirshahi, en passant par Eduardo Rihan-Cypel et bien d’autres, c’est à se demander la voix de quelle France ils portent, et s’il s’agit même de la voix de la France.