L’histoire ne prend pas de vacances. Aux portes de l’Europe, les manipulations, provocations et autres combats entre « milices » en Ukraine restent une source d’inquiétude, tandis que les conséquences des menées atlanto-américaines au Proche-Orient ces dernières décennies ne cessent de déployer leurs effets pervers et sanglants. En Syrie, la rébellion menée majoritairement par les djihadistes, soutenus jusqu’à il y a peu par les occidentaux, ne semble plus capable de renverser le régime de Bachar el-Assad, élu officiellement président pour un troisième mandat la semaine dernière. Mais une large fraction du pays est toujours sous la domination des terroristes islamistes. En Libye, l’élimination du clan Kadhafi voulue par Washington, Londres et le trio infernal Sarkozy-Juppé-BHL, a précipité le pays dans le chaos et l’anarchie. Nouvelle illustration de cet état de fait, depuis une semaine les combats font rage autour de l’aéroport de Tripoli entre les milices de Zeitan, alliées au général Khalifa Haftar, et les milices islamistes de la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye.
En Irak, le torrent de sang déclenché par l’agression yankee de mars 2003 ayant conduit à l’élimination du régime baasiste de Saddam Hussein ne semble pas prêt de se tarir. Si la population irakienne, dans son ensemble, paye au prix fort la destruction du régime nationaliste, les chrétiens d’Irak sont clairement une communauté en voie d’éradication totale. « Avant l’invasion américaine de 2003 rappelle Le Monde, plus d’un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad, 60 000 à Mossoul, mais également dans la ville pétrolière de Kirkouk (dans le nord) et dans la cité méridionale de Bassora. La population chrétienne de Mossoul était estimée à 5 000 (douze fois moins qu’il y a dix ans, NDLR) avant la prise de la cité par les djihadistes » de l’Etat islamique (EI) le mois dernier.
Des chrétiens d’Irak aujourd’hui « persécutés », «chassés», «forcés d’abandonner leurs foyers sans pouvoir emporter quoi que ce soit avec eux» (pape François) , auxquels les fous d’Allah « ont ordonné (…) de se convertir à l’islam, soit de payer l’impôt spécial de la djizya , faute de quoi ils seraient tués s’ils restaient dans le califat ».
« Des habitants sunnites de Mossoul, bravant leur peur de s’exprimer, ont signifié dimanche leur solidarité avec les chrétiens et affiché leurs distances vis-à-vis de l’EI. Des responsables des villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, accueillant déjà de très nombreux réfugiés chiites, ont déclaré que les portes de leurs cités étaient ouvertes aux chrétiens ».
Quant à l’opération Rocher Puissant menée actuellement par Tsahal contre la bande de Gaza, visant à réduire fortement les capacités opérationnelles, militaires du Hamas, elle s’est d’ores et déjà soldée par plus de cinq cent mort Palestiniens, dont des femmes et des enfants, et d’un civil et d’une quinzaines de soldats Israéliens. En 2009, le Front National avait dénoncé l’offensive militaire de l’Etat hébreu baptisée Plomb durci. Le vice-président du FN Florian Philippot a souligné de nouveau ce matin sur France 2 qu’ « il faut immédiatement qu’Israël cesse son offensive, il y a un drame social, humain, humanitaire à Gaza », rappelant plus largement que « la solution (au conflit israélo-palestinien) à terme doit être équilibrée entre deux Etats ».
Comme nous le notions la semaine dernière sur ce blogue, comme le disent depuis des années Bruno Gollnisch et les dirigeants du FN, comme l’a souligné de nouveau Florian Philippot, l’importation du conflit israélo-palestinien sur notre sol découle largement d’une « immigration de masse non assimilée ». Il réagissait ici aux nouvelles violences commises en marge des manifestations pro-palestiniennes interdites de Barbés samedi et de Sarcelles dimanche -ville dans laquelle des commerces juifs ont été mis à sac parce qu’appartenant à des juifs.
Si selon l’adage bien connu les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles, le vice-président du Front a relevé que la «détestable » « communautarisation de la société » « est encouragée par l’UMP et le PS ». « Mais je pense que (lesdites émeutes pro-palestiniennes, NDLR) sont très largement un prétexte pour défier l’ordre républicain ». « Il y a un an, c’était Trappes qui prenait feu. Il suffit qu’un match de foot ne donne pas le résultat escompté et nous avons une émeute. Qu’une arrestation soit jugée un peu trop brutale et on a une émeute. Qu’il y ait une course-poursuite avec la police dans un quartier et on a une émeute ».
Car les condamnations rituelles et unanimes de la clase politicienne, de l’UMP au Front de Gauche, le déplacement à Sarcelles ce matin du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ne peuvent camoufler la nécessité de «mettre au pouvoir en France un pouvoir fort qui rétablisse l’ordre républicain, qui lutte contre le laxisme, le communautarisme, ce poison, l’immigration de masse parce que celui qui ne voit pas le lien… ».
Le lien, les Français l’ont fait, s’il en était besoin, en regardant les images des émeutes en question. Au-delà de l’empathie que nos compatriotes peuvent avoir –ou non- avec les gazaouis sous les bombes, ils constatent que cette solidarité avec les « frères palestiniens » exprimée dans nos rues, dans des manifs très majoritairement à composante arabo-musulmane, permet aussi de mesurer la transformation du visage de notre pays, la babélisation de quartiers entiers de nos villes.
C’est le moment qu’a choisi le Premier ministre Manuel Valls, qui dévisse dans les sondages, pour se plonger avec délectation et une bonne dose d’inculture ou de mensonge dans l’esprit de repentance , à l’occasion de sa commémoration hier du soixante-douzième anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’.
Comme l’ont fait avant lui Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, M. Valls, osant parler au nom de tous les Français, a ainsi affirmé que « le déshonneur de la France, c’est d’avoir été complice de l’occupant, d’avoir envoyé des hommes, des femmes et des enfants vers la mort parce qu’ils étaient juifs ».
Un discours indigne guère éloigné de celui d’un Chirac –à qui il a rendu hommage hier- ou de François Hollande il y a deux ans au même endroit , qui affirmait lui aussi que la rafle du Vel d’Hiv avait été commise «par la France ». Il s’était alors attiré les foudres du député gaulliste Henri Guaino pour qui la France était alors à Londres et non à Vichy, lui même à son tour alors sévèrement remis à sa place par les dirigeants (sarkozystes) du Crif…
Comment est-il possible constate Bruno Gollnisch que MM. Chirac, Sarkozy, Hollande et Valls ignorent de bonne foi les raisons pour lesquelles Charles de Gaulle et François Mitterrand ont refusé de commémorer cette rafle, estimant qu’elle n’était pas de la responsabilité de la France ?
La vérité consiste à rappeler que le gouvernement de Vichy ne gouvernait pas la zone occupée et que les arrestations furent ordonnées à la police française par le général Oberg, commandant la place de Paris, les agents récalcitrants s’exposant à être fusillé en cas de désobéissance. Oberg exigeait la rafle de 25 000 juifs étrangers réfugiés sur notre sol, mais il n’en obtint que la moitié car plusieurs milliers de familles ont été sauvées par des policiers parisiens qui les ont fait disparaître des fichiers – en l’occurrence des listes de juifs étrangers établies en octobre 1940 sur demande allemande- ou les ont prévenues dans la nuit.
L’historien franco-israélien Alain Michel le notait sur le site du magazine Marianne en juillet 2012, dans un article pointant les sept (grossières) erreurs du discours de François Hollande sur la rafle du Vel d’Hiv, «ce ne sont pas seulement les Justes et les héros anonymes qui ont sauvé les trois quarts des Juifs de France, mais aussi l’action et les choix politiques du gouvernement de Vichy ». C’est le gouvernement du Maréchal Pétain « qui, en tentant de protéger les Juifs français (et en abandonnant à leur sort les Juifs d’origine étrangère), a considérablement ralenti la machine de destruction allemande (voir les historiens Léon Poliakov et Raul Hilberg) ». C’est la France qui accueillit le plus grand nombre de réfugiés de confession juive, et c’est en France qu’ils échappèrent en plus grand nombre à la déportation.
Cette volonté de tordre le cou à la réalité, d’instrumentaliser également l’histoire à des fins partisanes, ne contribue pas peu, elle aussi, à retirer tout crédit aux gouvernements UMPS, impuissants et incapables, et à démonétiser encore plus leur(s) parole(s).
Hérodote dit
Collaboration ou cohabitation contrainte et forcée?
On a beaucoup glosé sur l’entrevue de Montoire entre le Mal Pétain et Hitler… Avec le recul du temps, cette entrevue qui survint quatre mois après la défaite de juin 40 reste un succès diplomatique pour le gouvernement français.
Imagine-t-on George W. Bush rencontrer Saddam Hussein quatre mois après la défaite de l’Irak en 2003? Non « W », bien que n’ayant jamais pu prouver la présence d’armes de destruction massives en Irak, fit juger Saddam Hussein puis le fit pendre…
A dire vrai l’entrevue de Montoire fut une journée de dupes. La collaboration, mot prononcé par le Mal Pétain, n’eut jamais lieu, il n’y eut que cohabitation contrainte et forcée entre l’occupant allemand et l’occupé français qui fit tout ce qui était en son pouvoir pour limiter les conséquences de l’ occupation militaire qui lui était imposée!
Quant à la fameuse poignée de main entre le Mal Pétain et Hitler, un vaincu et son vainqueur soucieux de réconciliation, elle préfigurait la poignée de main entre un autre vaincu et son vainqueur, à savoir Konrad Adenauer et De Gaulle vingt années plus tard… Entre-temps les rôles avaient changé!
kriska dit
Un immense merci pour cet article, qui mériterait de faire la une de tous les journaux !