Il y a la Libye de Kadhafi détruite par l’Otan « grâce » à l’activisme du trio infernal Juppé-BHL-Sarkozy, aujourd’hui en plein chaos, en passe de basculer totalement aux mains des milices islamistes soutenues par le Qatar. Il y a l’Irak de feu Saddam Hussein, ravagé par l’invasion yankee de 2003, également en proie à l’anarchie sanglante depuis dix ans. Il y a la Syrie de Bachar el Assad dont l’axe atlantiste, le tandem Juppé-Sarkozy puis Fabius-Hollande voulaient le scalp et également ensanglantée par le terrorisme, les menées de l’Etat Islamique (EI) qui a annoncé la création d’un « califat » islamique sur les territoires contrôlés en Irak et en Syrie. Une population syrienne livrée à son tour depuis trois ans aux exactions (tortures, mutilations, viols, crucifixions, exécutions de masse…) des djihadistes. Selon le récent rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, plus de 191 000 personnes ont été tuées en Syrie entre mars 2011 début du conflit, et avril 2014, lequel déplore la « paralysie internationale » qui encourage les « assassins ».
Plus de trois millions de Syriens auraient fui leur pays pour échapper au terrorisme. En outre, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % des Syriens ont été contraints de quitter leur domicile…
Face à ces réactions en chaîne catastrophiques, dans lesquelles la responsabilité des Etats-Unis est plus qu’évidente, Barack Obama a annoncé jeudi dernier qu’il n’avait « pas encore de stratégie » concernant des frappes aériennes en Syrie pour endiguer l’avance de l’EI, désormais nouvel ennemi commun de Damas et de Washington? Barack Obama a indiqué que son pays voulait « offrir aux gens en Syrie une alternative à Assad ou l’EI » et qu’il entendait « continuer à soutenir l’opposition modérée » (sic).
Sur le site La Voix de la Russie Leonid Issaïev, du Haut collège d’économie, déclarait il y a quelques jours que » les Etats-Unis qui bombardent à présent les positions de l’Etat islamique (EI) en Irak et le gouvernement de Damas qui combat les terroristes en Syrie se sont retrouvés du même côté de la barricade. » « L’opposition (syrienne, ndlr), épaulée autrefois par les Etats-Unis, a tout simplement montré son vrai visage. Et nous avons constaté que les Américains avaient formé durant la première année du conflit syrien ces mêmes forces terroristes qu’ils bombardent à présent en Irak et que les troupes de Bachar el-Assad bombardent en Syrie. Ainsi, les USA ont commis une fois de plus la même erreur au Proche-Orient ».
Jeudi dernier également, notait Ivan Rioufol sur son blogue le lendemain, c’était au tour de François Hollande d’appeler » à une large alliance contre les djihadistes, en oubliant qu’il y a un an il proposait de bombarder le régime du syrien Bachar el-Assad, qui leur résistait pourtant« .
Après avoir avoué il y a peu que les rebelles anti Assad, et partant des djihadistes, avaient été armés par la France à sa demande, le chef de l’Etat a en effet affirmé son souhait de la tenue d’une « conférence internationale à Paris« , pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’Etat islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire, militaire.
Quant à l’UMP, une délégation conduite par François Fillon et Pierre Lellouche est actuellement en Irak, appelant désormais comme la diplomatie américaine à la destruction de l’Etat Islamique, ce Frankestein aujourd’hui hors de contrôle (?).
Fort bien, mais il s’agit aussi de rappeler avec Bruno Gollnisch que l’alignement de la droite et de la gauche atlantistes au pouvoir sur les menées de Washington rend l’UMPS en partie responsable de la montée du djihadisme en Irak et en Syrie.
Dans ce contexte, M. Rioufol pourfend dans son billet les « promoteurs du multiculturalisme » en France qui fait le jeu de « l’islam politique », mais affirme aussi que » l’Europe, les États-Unis, Israël, la Russie partagent le même ennemi, qui prétend parler au nom de l’islam. À ces pays de faire bloc et de bouleverser les rapprochements, y compris sans doute avec l’Iran chiite ». Alliance avec le Satan iranien chiite pour faire pièce au terrorisme des extrémistes sunnites que certains experts américains défendent depuis des années…
Fidéle à son habitude, l’éditorialiste du Figaro dénonce aussi dans son article le « FN », au motif que « ses obsessions antilibérales et anti-atlantistes le rendent incongru en économie et en diplomatie (sic), le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre« . C’est déjà au nom de cette « solidarité avec le monde libre », que M. Rioufol avait soutenu naguère les interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan…
Certes, les exemples historiques ne manquent pas, un péril nouveau peut faire naître des alliances conjoncturelles . Mais rappelons ici comme nous l’avons déjà fait, qu’une opposition nationale qui ne renonce pas à faire entendre la voix d’une France indépendante et se méfie des discours simplistes, ne saurait justement communier dans l’atlantisme et avaler sans le recul nécessaire la propagande des néo-cons, l’instrumentalisation de la théorie sur le choc des civilisations...au nom de laquelle il fut notamment décidé d’abattre les régimes (laïcs!) irakien et syrien.
Il se trouve aujourd’hui certains médias (c’est de bonne guerre…) pour tenter de faire des différences d’approches ou à tout le moins d’analyses et de perceptions sur les évènements du proche-orient, le conflit israélo-palestinien, un probléme majeur au Front National! A la vérité, cette question interesse peu, voire pas du tout, la majorité des électeurs gaulois et n’est pas un facteur déterminant du vote FN (ou non), même si elle reste un sujet clivant, important pour la frange la plus politisée de l’électorat .
Le site de Marianne, sous la plume de Romain Massa, a donc tenté, comme l’ont fait avant lui certains de ses confrères, de dresser un état des lieux samedi, « car cet été, le parti (le FN, NDLR) est apparu (c’est peu dire) tiraillé (au sujet du conflit israélo-palestinien, NDLR). Un de ses conseillers, Aymeric Chauprade, est même allé jusqu’à publier un texte sur le sujet enterrant le FN à papa » (sic). « (…) Chauprade reprend (…) l’image d’un FN rempart pour les juifs de France . Mais il va plus loin et formule une position claire et nouvelle sur le conflit israélo-palestinien. Il fustige ainsi un Hamas qui met volontairement ses civils en danger » (…).
« Finie l’époque d’une bande de Gaza assimilée à un camp de concentration par Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen. Finie l’époque aussi où Chauprade lui-même déclarait que la France vit une épuration sourde de ceux qui ne vont pas dans le sens des intérêts américains et israéliens et qu’il connaît la souffrance cruelle et humiliante infligée par Israël aux Arabes, Libanais ou Palestiniens. On était alors au tournant des années 2010″.
« Le FN aurait-il fini par choisir son camp entre Israéliens et Palestiniens, entre juifs et musulmans puisque dans ce parti on mélange allègrement ces deux sujets » croit savoir M. Massa, qui décidemment….mélange tout.
« Car le Front avance-t-il – l’opération militaire menée à Gaza l’aura montré de façon éclairante cet été – est toujours tiraillé entre, pour être un peu caricatural, la ligne quenelle, du nom du geste popularisé par Dieudonné et reprise par Alain Soral, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch et la seconde, celle de Louis Aliot qui n’hésite pas à mettre en avant ses origines juives et s’était rendu en Israël pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen ».
« Contacté par Marianne« , poursuit-il, « Florian Philippot qui à ce moment-là est justement en compagnie de Marine Le Pen assure que la position du FN est la même que celle de la campagne de 2012, le texte de Chauprade est une position personnelle, il n’y a pas de débat pour Marine Le Pen et moi-même ».
Soyons donc un peu pédagogue et rassurons M. Massa. On peut juger très néfaste que le Hamas ait pris le contrôle de Gaza en 2007, avec l’assentiment d’une très large fraction des gazaouis, mais là n’est pas le fond de la question. Marine, Bruno, les dirigeants du Front l’ont déjà dit et répété mille fois, défendent le droit à l’existence d’Israël, le droit pour les Israéliens de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues et des droits bien évidemment symétriques pour les Palestiniens, musulmans et chrétiens. La solution dite des deux Etats.
Libre à chacun ou non de juger ensuite, à la lumière de la récente intervention militaire de tsahal, et comme l’a dit Bruno Gollnisch interrogé par Marianne, « un peu angélique la manière qu’a Chauprade de reprendre le discours officielle des autorités israéliennes ». Le débat peut avoir lieu, il sera en toute hypothèse tranché par la présidente du FN dans le cadre de l’élaboration de son programme pour la présidentielle de 2017. Il a d’ailleurs toujours peu ou prou existé au FN, qui comme son nom l’indique est un rassemblement d’hommes et de femmes de sensibilités diverses, mais rassemblés, soudés, unis dans la défense de notre identité, souveraineté et indépendance nationales. Ce qui rassemble les patriotes Français au sein du FN est bien plus fort que ce qui les divise.
Dans les faits, il est donc possible de partager l’avis de l’historien israélien Zeev Sternhell , bien connu pour ses travaux étayés sur le nationalisme français et le fascisme, interrogé sur le site du Monde le 8 aout dernier au sujet du conflit israélo-palestinien. Cette « conscience de la gauche israélienne » expliquait alors qu’il « (fallait) profiter de l’énorme fossé entre (les) moyens (militaires de l’Etat hébreu, NDLR) et ceux du Hamas, qui restent des moyens primitifs par rapport à (tsahal, NDLR), armée hypermoderne et superpuissante, pour lancer l’idée d’un accord global. Pas quelque chose qui nous oblige dans six mois ou deux-trois ans à revenir à Gaza. Mais c’est précisément ce que notre gouvernement, qui est le plus à droite qui ait existé en Israël, ne veut pas. La droite israélienne ferait passer Mme Le Pen et le Front National pour une bande de gauchistes à côté d’elle »!
« Nétanyahou affirmait-il encore, veut éviter la création d’un Etat palestinien viable. C’est son objectif historique et il le fait de différentes façons. Il refuse de négocier avec Abou Mazen et l’Autorité palestinienne. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif. En quoi est-ce leur problème ? C’est une exigence que nous n’avons jamais présenté par le passé. On dit bien Etat d’Israël ou Israël. Il n’a jamais été question d’Etat juif. Cela revient à obliger les Palestiniens à reconnaître que les juifs sont propriétaires de cette terre qui leur appartient par l’histoire et à reconnaître leur défaite historique en 1948. Si l’Etat est juif, il n’est donc pas arabe ».
Bref, il est loisible de comprendre ceux qui affirment que le jusqu’auboutisme contre-productif d’un Netanyahou, de ses alliés extrémistes est aussi un facteur de guerre, de malheur, de souffrances et de déstabilisation majeure pour toute la région.
Kriska dit
Comme vos articles sont agréables à lire, de par leur limpidité intellectuelle et leur rigueur morale !
Je regrette que vous ne soyez davantage mis en avant (dans les médias notamment) car vous êtes et avez toujours été un modèle, une référence au sein du FN.
Modérateur dit
Merci de vos compliments, nous y sommes sensibles, et à travers votre courriel, nous tenons aussi à remercier tous les internautes qui nous font l’honneur de nous lire et de nous soutenir. Vous pouvez compter sur Bruno, notre présidente,le FN et ses dirigeants pour maintenir bien haut la flamme de la résistance nationale; bien cordialement. gollnisch.com.
Vifn dit
LE NATIONALISME FRANCAIS SELON SAINT CHAUPRADE (ERREURS ET ERREMENTS) : le tort de l’analyse de Chauorade sur les questions judeo-musulmanes et la France tiennent surtout à la faiblesse du personnage et à la caricature qu’il offre au FN de ces sujets si sensibles de la géopolitique . Voici quelques éléments qui montre l’incompétence de Chauprade :
1- Chauprade n’a manifestement aucune compétence en langue arabe et ne maitrise pas assez ou pas du tout la philologie et le savoir théologique littéraire et historiographique arabe et musulman , pour se prétendre de quelque connaissance du monde arabo-musulman sur lequel il s’arroge d’avoir des positions si tranchées …En plus, il n’a pas les années d ’expérience d’un Soral ou celle de ER , ne serait-ce que d’un point de vue de la sensibilité et des grands traits intellectuels et culturels des élites musulmanes , qu’ils ont pratiqué dans le débat ou dans la polémique ..En matière d’Islam , d’Islamisme , de musulmans , Chauprade est un analphabète grave …du coup , comment peut-il si facilement parler du concept de « fondamentalisme » en Islam ? Comment il ose avec une frivolité outrancière , confondre Wahabisme et Sunnisme ? Quels sont ses compétences sur la controverse chiite dans ses aspects politiques , historiques , théologiques et géopolitiques ? Que sait-il des perses , des arabes , des berbères , des turcs , des kurdes , des africains , des groupes hérétiques musulmans dans le passé et dans le présent ? que sait-il des chrétiens chaldéens d’Irak , de l’église maronite ou copte , de la controverse arianiste , des conceptions neo-platoniciennes dans les églises chrétiennes d’Orient et dans les mouvements « batinistes » ou proto chiites du Levant ? que sait -il des Druzes , des yazidis , des alaouites , des Djaafaris irakiens et des halevis turcomans , des ismaeliens de l’Inde ou des ibadites d’oman et d’Algérie et de Lybie ….
2- Idem pour ses compétences en matière d’études juives et sionistes .Il nous semble que Chauprade ne connait du monde juif que ce qu’il connait d’Enrico Macias et des bulletins de propagande du CRIF . Que sait-il de l’histoire des hebreux anciens et des juifs de Babylone et sur le messianisme juif , les exodes historiques , les foyers juifs dans le monde slave et méditerranéen , les doctrines du Talmud et du sionisme , le révisionnisme ….
3- nous ne sommes pas sûrs mais il nous semble que Chauprade a les mêmes lacunes en matière de nationalisme français
Modérateur dit
Nous ne doutons pas pour notre part de l’érudition d’Aymeric Chauprade; il partage en outre à l’évidence avec nous nombre d’analyses, sinon il n’aurait pas rallié le FN. Tout juste soulignons nous une divergence d’approche sur le point précis évoqué notamment par Bruno Gollnisch. Merci de votre courriel, gollnisch.com