Dans ce texte du dirigeant communiste, point de propos, comme dans le tract du Front évoqué dans cet article du Point, concernant un nécessaire protectionnisme, la défense de nos services publics par un Etat stratège recouvrant sa souveraineté bradée à Bruxelles. Georges Marchais y défendait tout simplement le principe d’un arrêt de l’immigration.
Il écrivait alors: «la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes (…) La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage (…). Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration. (…). Cela rend difficiles leurs relations avec les Français (…) ».
Aujourd’hui une telle profession de foi vaudrait à feu le camarade Marchais son exclusion manu militari de la CGT , du PC et d’un Front de Gauche qui plus généralement lui aurait fait dresser les cheveux sur la tête…
De la même façon, ce même tract du FN et cette même lettre de Marchais seraient approuvés par un large panel des électeurs du PS ou de l’UMP. Ce dernier parti est certes une véritable auberge espagnole idéologique, où se côtoie un personnel politique aux vues diamétralement opposées –par conviction ou opportunisme peu importe ici- que sont par exemple un Jacques Myard et un Pierre Lellouche, une NKM et un Lionel Lucas, un Laurent Wauquiez et un Alain Lamassoure…
Une preuve supplémentaire en a été apportée par le sénateur UMP du Nord Jean-René Lecerf , chef de l’opposition UMP-UDI au Conseil municipal de Lille qui, cette semaine dans le quotidien La Voix du Nord, affirme avoir évoqué avec Martine Aubry une alliance avec le Parti Socialiste aux élections régionales pour faire barrage au FN et à Marine Le Pen.
« De fait, est-il rapporté, une partie de la classe politique nordiste s’inquiète de l’éventualité d’une victoire de Marine Le Pen aux élections régionales prévues fin 2015. C’est même, dit-on, l’une des principales raisons de l’opposition de Martine Aubry à la création d’une grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, deux territoires où le score du FN risque d’être particulièrement élevé ».
« Jean-René Lecerf préfère donc dire tout haut ce que certains pragmatiques pensent déjà tout bas. Il assure d’ailleurs en avoir parlé avec ses collègues de l’UMP Marc-Philippe Daubresse et Gérald Darmanin (membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy dont il est le porte-parole, NDLR): Je n’ai pas trouvé chez les uns et les autres d’antagonisme frontal» (sic).
M. Lecerf rejette «le risque d’une confusion entre UMP et PS»: «je n’en ai rien à faire! Appréhender entre républicains des problèmes d’intérêt général de la même manière, c’est plutôt rassurant. Ça permettrait peut-être, si d’aventure le risque Front National était avéré à l’issue du premier tour, de trouver une alliance autour d’un programme».
Ce programme commun existe déjà dans les faits. Mais cette alliance permettrait surtout affirme Bruno Gollnisch, de donner corps, de rendre immédiatement perceptible cette vérité frontiste selon laquelle le vrai clivage n’est plus entre l’aile droite et l’aile gauche du Système, mais entre les défenseurs des souverainetés et des identités nationales d’un côté, et de l’autre les libéraux-libertaires euromondialistes.
Alain Juppé, alias « le meilleur d’entre nous » ( !), dixit le calamiteux président Chirac, donne du crédit également au constat du FN dans l’entretien qu’il a accordé aux Inrocks et qui a été publié mercredi.
Ce dernier ne s’embarrasse pas de subtilité ni d’inventivité pour ressortir poussivement un vieux slogan RPR qui a fait long feu, celui d’une « complicité objective » entre le FN et le PS. Rappelant que sa famille politique «a toujours combattu le FN avec la plus grande fermeté», «moi ce qui m’inquiète» indique-t-il, c’est le FN-PS. Il y a une vraie complicité entre le FN et le PS depuis longtemps. Elle a été inventée par François Mitterrand et a été attisée au fil des ans ».
Mais M. Juppé est-il encore audible ? Ne lui en déplaise, les Français qui s’intéressent peu ou prou à la conduite des affaires du pays constatent que ladite complicité objective est bien entre les partis dits de gouvernements qui mènent de concert, à quelques nuances près, la même politique dogmatique d’ouverture des frontières, de submersion migratoire, d’assujettissement à Bruxelles, à l’Otan, au Nouvel ordre mondial . Soit exactement une politique correspondant à la définition du « parti de l’étranger », fustigé en son temps par le ventriloque Chirac dans son Appel de Cochin (1976) concocté par Pierre Juillet et Marie- France Garaud.
Pour faire bonne mesure, Alain Juppé se fend ensuite d’une analyse typiquement gauchiste de l’insécurité : s’«il y a une surreprésentation des populations d’origine étrangère dans les individus délinquants, ce n’est pas du fait de leurs origines mais parce qu’elles sont dans des conditions sociales et économiques difficiles »! Il serait bien inspiré de lire Xavier Raufer.
Il sort ensuite la machine a phrases creuses sur l’intégration : «Je pense que l’on peut gérer de manière heureuse notre diversité en respectant les différences de la société française tout en nourrissant un fort sentiment d‘unité nationale ». Aussi en appelle-t-il à « progresser dans les politiques d’intégration pour éviter cette confusion » (sic) entre «immigration» et «délinquance». Soit la politique menée depuis trente ans avec l’insuccès que l’on sait.
Last but not least, le maire de Bordeaux se dit « favorable à l’adoption pour les couples homosexuels» . Avec un art de la circonvolution qui laisse pantois et en dit long au final sur le personnage.
Il souhaite ainsi que la procréation médicalement assistée (PMA) soit «réservée aux couples hétérosexuels qui ont des problèmes de stérilité et non être mise à la disposition de deux femmes ». «Pour moi, fondamentalement, l’acte de naissance d’un enfant c’est un homme et une femme. Ensuite, il y a l’acte d’élever un enfant ». Quant à la gestation pour autrui (GPA), il souhaite « donner un statut » aux enfants nés de GPA, aujourd’hui privés de la nationalité française. Mais redoute « un trafic » car la GPA elle pourrait conduire à « l’eugénisme ». « L’étape suivante sera de commander un bébé blond aux yeux bleus », craint-il. Si le bambin est brun, frisé et aux yeux noirs ce serait évidemment moins grave M. Juppé? La lutte contre la bête immonde est vraiment un combat de tous les instants…