« Amis » qataris contre lesquels « les accusations s’accumulent et obscurcissent l’horizon de la Coupe du monde 2022 au Qatar » indiquait Le Monde. « Mardi, l’ex-chargée de la communication du comité de candidature Qatar 2022, Phaedra Almajid, raconte dans une interview à France Football avoir vu des responsables qataris proposer en janvier 2010 de l’argent à des dirigeants du football africains (pour acheter leur vote, NDLR) ».
A cela s’ajoute les révélations circulant depuis des mois sur les conditions présidant à la construction des infrastructures prévues pour accueillir cette coupe du Monde. Les milliers d’ouvriers embauchés, essentiellement originaires du sous-continent indien, sont de véritables esclaves travaillant dans des conditions épouvantables et privés de leur passeport à leur arrivée. Prés de 1000 d’entre eux seraient morts sur les chantiers l’année dernière. Nous citons en octobre 2013 sur ce blogue, les documents fournis aux journalistes du Guardian par l’ambassade népalaise à Doha faisant état de cette réalité.
Sepp Blatter, président de la FIFA, parlait alors d’une «erreur» à propos de cette désignation du Qatar pour accueillir la coupe du monde. En « novembre 2010 rappelait pour sa part Libération, un mois avant la désignation du Qatar, une réunion à l’Elysée aurait réuni Nicolas Sarkozy, l’émir du Qatar et Michel Platini. En échange du rachat du PSG et du lancement de beinsports, l’émirat aurait obtenu que la France, par l’intermédiaire de Michel Platini, membre influent de la FIFA, soutienne le dossier qatari. »
La puissance financière du Qatar, sa générosité avec ses amis, sa capacité d’arrosage, lui permet-elle de balayer les accusations et les témoignages accablants ? Le Monde indique qu’«à la suite de l’enquête du procureur Michael Garcia (sur les accusations de tricherie, NDLR), le président de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA, Hans-Joachim Eckert, a conclu qu’il n’y avait pas lieu de remettre en cause les désignations… »
Le Qatar, cheval de Troie d’une islamisme mondialisé, s’est vu dérouler le tapis rouge en France sous la présidence Sarkozy, pour financer des projets économiques et faire du prosélytisme dans les quartiers pluriels. Une politique avalisée dès l’arrivée à l’Elysée de François Hollande.
Qatar qui a été agrégé dans la coalition luttant officiellement contre l’Etat islamique (EI) constate Bruno Gollnisch, alors même que cette monarchie pétrolière est, avec l’Arabie saoudite, un bailleur de fonds important de la subversion fondamentaliste et qu’il aide et finance militairement les miliciens de l’EI.
D’ailleurs, dans un entretien à Paris-Match publié la semaine dernière, le président syrien Bachar el-Assad a dit tout haut ce que les spécialistes et les militaires savent parfaitement. A savoir que les frappes aériennes en Syrie de la coalition dirigée par Washington contre l’EI « nous (le régime syrien, NDLR) auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses et efficaces. C’est nous qui menons les combats terrestres contre (l’EI), et nous n’avons constaté aucun changement, surtout que la Turquie apporte toujours un soutien direct dans ces régions ». « On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu de résultats réels après deux mois des campagnes menées par la coalition ».
Dans le cadre de ce jeu complexe entre puissances qui se déroule en Irak et en Syrie, il s’agit aussi de noter –les médias français ont été peu diserts sur le sujet- que le Bureau de la Justice criminelle globale du département d’État américain vient de couper les subventions qu’il donnait au Syria Justice and Accountability Centre (SJAC), qui avait été créé à la Haye, en 2013, en vue de juger Bachar el-Assad pour crimes contre l’humanité. Les 5 millions de dollars octroyés à cette strucure ont été basculés sur un nouveau programme chargé d’établir les crimes commis par l’État islamique…
Quant au Qatar, et nous en finirons par là, il n’a pas seulement des soucis avec la FIFA. Le blogue de Jacques Borde vient de s’en faire l’écho, l’Égypte, qui en faisait la demande depuis le mois de février, vient d’obtenir d’Interpol que Youssef al-Qaradâwî, fasse l’objet d’une « Notice rouge » le plaçant sur la liste des personnes recherchées pour les charges suivantes : «Incitation et aide à commettre des assassinats intentionnels», «Aide aux prisonniers à s’échapper», « Incendies criminels », «Vandalisme et Vol».
Prédicateur connu aussi pour ses prêches anti-israéliennes et ses appels aux meurtres des juifs particulièrement virulents, « Qaradâwî vit actuellement au Qatar ». Il «préside le Conseil européen de la fatwa & de la recherche (CEFR) organe d’avis juridiques de la Fédération des organisations islamiques d’Europe (FOIE), dont est membre l’UOIF, lobby communautaire ayant pignon sur rue… ».
Une demande d’extradition (?) d’Interpol qui fera certainement plaisir à tous les antifascistes de l’UMP, du très islamophile Alain Juppé à l’organisateur de l’Islam de France et ami du Qatar Nicolas Sarkozy, qui déclarait encore dernièrement -le 25 novembre dernier, à Boulogne-Billancourt– que « le droit à la sécurité d’Israël » « (était) le combat de (sa) vie ».