Les Français attendent visiblement autre chose. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, 72% des personnes interrogées ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy se représente à la présidentielle de 2017 et 77% sont du même avis pour François Hollande. Un pourcentage également très élevé au sein de leur propre famille politique avec respectivement 50% et 56% de leurs partisans qui y sont opposés ! Certes, M. Sarkozy et même M. Hollande malgré les chiffres catastrophiques du chômage, dont l’inversion de la courbe ascendante est, a-t-il dit, la condition sine qua non de sa candidature, tablent sur leur bonne étoile. Ils sont parfaitement conscients du rejet qu’ils suscitent mais estiment être en mesure de l’emporter s’ils parviennent à se qualifier au second tour face à Marine Le Pen. Ils sont persuadés que les Français otages de ce Système, n’auront pas d’autre choix : ce sera eux ou le saut dans l’inconnu anxiogène, le déluge national-populiste ! Reste à savoir dans l’hypothèse catastrophique pour le pays d’une réélection d’un candidat de l’RPS, quelle sera la marge de manœuvre du futur président, élu par défaut, démonétisé dés son arrivée au pouvoir ? Pour reprendre la célèbre formule lepéniste, pourquoi les deux candidats du Système feraient-ils demain ce qu’ils n’ont ni su, ni pu, ni voulu faire hier? Est-il vraiment étonnant que la classe politicienne n’inspire plus depuis longtemps, ni confiance, ni respect chez une large majorité de nos compatriotes ?
Date symbolique de cette rupture, on fêtait la semaine dernière les dix ans du NON au référendum du 29 mai 2005 sur la ratification de la Constitution européenne, laquelle fut imposée, sous un autre nom, par Nicolas Sarkozy dés son arrivé au pouvoir avec l’aval de l’UMP et du PS. Un NON, un sursaut des Français qui fut, comme l’a rappelé Le Figaro, « un cataclysme dans la vie politique française ». Or, selon le sondage Ifop réalisé pour l’occasion, «si François Hollande posait aujourd’hui la même question, ce serait pire encore. Une bérézina. 62 % des Français, qui étaient en âge de voter en 2005, diraient non, soit sept points de plus qu’il y a dix ans. Et seulement 38 % voterait oui, soit sept points de moins ». Il y a dix ans Nicolas Sarkozy et François Hollande posèrent ensemble en couverture de Paris-Match, exhortant les Français à voter OUI, PS et UMP s’engageant activement dans ce but, tout comme 99% des grands médias. Aujourd’hui encore, il n’y a aucune différence de nature entre l’Europe atlanto-mondialiste voulue, défendue, imposée par l’actuel gouvernement et le projet sarkozyste; l’RPS campe a peu de choses prés sur la même ligne.
Invité hier de de l’émission Controverse de France Bleu Orléans/France 3/République du Centre, le député FN Bernard Monot a eu l’occasion de souligner cette identité de vue entre la gauche et la droite. Il a rappelé le souhait de l’opposition nationale d’un retour au franc, une des conditions du « retour au plein emploi », en l’espèce le passage au « nouveau franc français, coexistant avec un euro monnaie commune», avec «une parité un euro=un nouveau franc » qu’il s’agirait d’obtenir dans le cadre d’une « renégociation du traité de Lisbonne». Traité, répétons-le, qui a été voté par les élus de droite comme de gauche qui ont bafoué la volonté populaire, puisqu’il est la transposition exacte du projet de traité constitutionnel de 2005 rejeté par nos compatriotes.
Des Français, a encore souligné le député frontiste, qui souhaitent sortir des entraves de Schengen, retrouver la maîtrise de leurs frontières. Une France qui gagnerait elle aussi à retrouver, comme le Royaume-Uni qui ne fait pas partie de la zone euro, une banque centrale française indépendante.
Tous sujets abordés qui n’ont pas empêché l’animateur de cette émission, Stéphane Barbereau, qui ne prenait guère la peine de dissimuler son parti-pris antifrontiste, d’ânonner quelques approximations historiques pour évoquer le cas Bruno Gollnisch… dans les mêmes termes que le magazine d’extrême gauche Politis…un hasard certainement.
Selon ce procureur-journaliste du service public, le député Gollnisch, défendu ici par notre camarade Monot, ce serait rendu coupable d’une sorte de crypto-maréchalisme. Il aurait repris des «arguments que l’on entendait sous Vichy», des «argumentaires pétainistes» (sic) pour évoquer le ministre du calamiteux Front populaire, Jean Zay, qui vient d’entrer au Panthéon –voir notre article en date du 28 mai. Interrogé sur le fait de savoir si Philippe Pétain avait « un bon bilan » à son actif ( !) , à croire qu’il s’agit d’un sujet essentiel chez certains journalistes, Bernard Monot a rappelé que ce dernier s’était vu confier les pleins pouvoirs par une majorité écrasante des députés de l’Assemblée nationale, dont des députés socialistes. Et que le vieux maréchal avait fait « ce qu’il a pu » dans un contexte pour le moins difficile.
N’en déplaisent aux obsédés et autres monomaniaques des « heures les plus sombres », sujet autrement plus angoissant, plus essentiel pour les Français, la question européenne sera en tout cas très prégnante dans la présidentielle de 2017. En 2012, elle ne fut abordée que par Marine et le FN, problématique européenne qui fut très largement mise sous le tapis, et pour cause, par les candidats Sarkozy et Hollande. Une occultation qui sera plus difficile à opérer dans deux ans. La campagne pour la conquête de l’Elysée se déroulera en effet certainement dans la foulée du referendum promis aux électeurs, à des fins tactiques pour couper l’herbe sous le pied aux souverainistes de UKIP, par le Premier ministre britannique David Cameron sur une éventuelle sortie de son pays de l’UE (« brexit »).
M. Cameron entend monnayer son maintien dans l’Europe en contrepartie d’aménagements avec les immortels principes bruxellois. Il entend ainsi imposer chez lui plus de restrictions sur la liberté de circulation des citoyens des pays membres, notamment vis-à-vis des ressortissants des pays de l’Est, et une baisse des droits sociaux accordés aux étrangers. Mais surtout, mesure phare de défense de la souveraineté nationale, que les élus britanniques aient un droit de veto sur les législations européennes.
Demandes qui ont été fermement rejetées par François Hollande qui a rencontré le Premier ministre conservateur lors de sa tournée européenne, vœux que M. Sarkozy aurait lui aussi pareillement balayé s’il avait été à la place de M. Hollande. Preuve de son embarras, d’habitude si prolixe, le président des Républicains n’a pas pipé mot sur cette épisode. Les exigences de M. Cameron apparaissent pourtant comme étant des souhaits de bon sens pour une majorité de Français qui, contrairement à leurs voisins d’Outre-manche, ont été de surcroit dépossédés de leur souveraineté monétaire et du contrôle de nos frontières par notre intégration à l’espace Schengen.
Alors, certes, Le Figaro avait raison de souligner la semaine dernière « les positions très contradictoires », de nos compatriotes « sur l’Europe », « présentée depuis des années comme une gage de prospérité et de sécurité ». « Côté face, ils réclament majoritairement (62 %) des politiques économiques et budgétaires propres à chaque État. Côté pile, 59 % se disent favorables à la création d’un poste de ministre de l’Économie et des Finances européen et 71 % sont opposés à une sortie de l’euro. En réalité, les Français ne veulent pas forcément moins d’Europe. 60 % de sondés sont ainsi favorables à l’élection d’un président de l’Europe au suffrage universel direct et 71 % à la création d’une armée européenne. Plus largement, 62 % des sondés estiment même que l’appartenance de la France à l’Union européenne est plutôt une bonne chose. Il y a, estime Jérôme Fourquet de l’Ifop, une acceptation résignée de l’Europe chez les Français. Beaucoup pensent en effet qu’une France seule et isolée ne ferait pas le poids.»
Une acceptation résignée des Français, des réponses antagonistes, voire schizophréniques parfois, qui s’expliquent par le flou qui entoure pour le plus grand nombre les mécanismes, les institutions de cette UE technocratique et totalitaire. Résignation, fatalisme qui sont aussi le résultat, constate Bruno Gollnisch, du décalage existant entre la propagande européiste intensive sur le thème « hors de l’UE, de l’euro, point de salut » et le choc du réel. Celui d’une Union dont le logiciel, à l’instar des familles politiques qui se succèdent eu pouvoir en France depuis quarante ans, a contribué à détruire nos entreprises, nos emplois, notre tissu économique, industriel, à paupériser et tiers-mondiser notre pays. Et ça, c’est vraiment un bilan désastreux dont les politiciens devront (devraient) répondre devant les Français en 2017.
Patrick Euvrard dit
On les oblige à coups de lois, voire davantage, à se résigner. Jusqu’au jour où ?
Christophe dit
Et si d’aventure, se produisait, en dépit de tous les moyens d’ingénierie sociale, de manipulation des masses ; ou bien de créations d’événements d’actualités propre à modifier l’opinion (genre affaire de Carpentras) … une divine surprise ? !
Et bien le système y a pensé ! Et ce nouveau FN ayant donné tout les gages, toutes les assurances, se rangera très probablement, en cas de victoire, dans cet « arc républicain » si indulgent avec l’Europe, si compatible avec les intérêts du bloc atlantique et si bienveillant pour la marche de la mondialisation. Le FN, dont l’idéologie n’était plus conservée qu’en apparence, doit à présent mener son « aggiornamento » (comprenez sa grande épuration). Après avoir placé un à un ses cadres « modernistes » (c’est de l’ironie !) dans toutes les instances du parti, l’heure était donc venue de tuer le père fondateur, ce qui fut fait ! A présent, on ne donnerait pas cher de la peau de ses sympathisants. Je croie que l’avenir de madame Arnautu et de monsieur Gollnisch s’annonce difficile dans ce FN « nouvelle vague », devenu truellard, pro-LGBT et pour l’avortement ! Le Front de Marine aura mis tellement d’eau dans son vin, que même les frontistes les moins regardants ne peuvent plus ignorer aujourd’hui que le breuvage a changé de couleur.
Pour ma part, si les instances de ce parti à la dérive, deviennent le lieu de débat entre les partisans de la Gay pride et les frères « trois points », En tant que catholique « non conciliaire », je ne cautionnerai pas cela ! J’ajoute qu’étant attaché à la tradition, et ayant un minimum de bagage politique, la nouvelle rhétorique du Front empreinte de « républicanisme » et de «laïcité » m’est odieuse ! Je ne sais que trop la réalité conceptuelle de ces termes et leur sens historique.
Je vais probablement, me rapprocher demain de formations politiques, certes plus confidentielles et plus radicales, mais également plus proches de mes idées.
Bonne chance à vous tous !
Modérateur dit
Lisez l’entretien accordé par Bruno à Civitas et que nous avons mis en ligne sur ce blogue la semaine dernière, il donne une vision du FN actuel heureusement très différente de la votre Christophe! gollnisch.com
Christophe dit
J’ai, en plusieurs occasions, exprimé l’estime que je porte à Bruno Gollnisch. Le seul problème c’est qu’il incarne parfaitement le FN tel que l’on voudrait qu’il soit et non le parti tel qu’il est réellement. Avec un esprit résolu de conciliation et une rondeur « chanoinesque », il espère accorder ce patchwork idéologique que constitue aujourd’hui le Front National. N’ayant aucune responsabilité politique, mon propos ne s’embarrasse pas de ces subtilités. Je peux donc être plus direct, quitte à égratigner, au passage, quelques individus ! Personnellement, je n’attend plus, et depuis longtemps, une quelconque « clarification » de la ligne politique du FN, car son évolution est pour moi évidente. Quand Marine le Pen justifie publiquement le rôle de la LDJ, je comprends parfaitement à quoi elle veut en venir et n’est nul besoin de demander des explique-à-Sion! L’ambition gouvernementale et sa soumission inhérente : « la dédiabolisation » a un prix idéologique Ne le chercher plus : il est là ! Jean-Marie le Pen lui, s’attaque frontalement à la dictature de la « bienpensance » par des saillies (qui n’auraient rien, dans un état de droit, de légalement répréhensible, et rien de scandaleux à moins de considérer le droit à la recherche historique comme une activité subversive). Autre chose, qu’un parti politique accueille tous français qui manifestent, à l’égard de nos idées un certain ralliement est une chose normale ; mais que l’on propulse tous les transfuges : francs maçons, militants homosexualistes, ou sionistes communautaires pour prendre les commandes du parti constitue une folie que seule la basse cuisine politique peut expliquer.
Modérateur dit
Le FN Christophe a toujours été, en quelque sorte, un « patchwork idéologique », notamment en ce qu’il abritait (abrite) des personnalités venues de tous les courants et les sensibilités politiques, non seulement de la mouvance « nationaliste » au sens large, mais aussi de « l’arc républicain » et ce au moins depuis son émergence électorale dans les années 80 et l’arrivée de « transfuges » en provenance des partis « classiques ». Cela étant posé, le grand dénominateur commun de tous les frontistes est la volonté de défendre la souveraineté et l’identité nationales, de porter au pouvoir notre corpus patriotique, en utilisant « l’instrument » FN, hier avec Jean-Marie à sa tête, aujourd’hui avec Marine. Encore une fois, pour bien connaître le FN de l’intérieur, votre grille de lecture nous semble donc ne pas correspondre à l’exacte réalité, même si la croissance du FN, qui en augmente l’hétérogéneité, invite fortement à réaffirmer ses lignes directrices. C’est pourquoi le débat d’idées sur les orientations du FN, ses valeurs, et Bruno fait et fera entendre sur ses sujets, sa « petite musique » et ses convictions, est tout à fait légitime. Bref, Attendez de lire notre prochain programme, le projet présidentiel de Marine pour 2017, pour juger d’une éventuelle trahison des fondamentaux. Si cela devrait être le cas, Bruno le fera savoir! gollnisch.com