Spécialiste es extrême droite, Valérie Igounet a pondu un article, mis en ligne hier sur son blogue «derrière le front », hébergé sur le site de France TV info, qui ne s’embarrasse pas de subtilités. Intitulé «Gollnisch-Soral même combat?», sa lecture révèle une analyse pauvrette, biaisée, partiale et réchauffée de cette historienne-militante. Pour résumer son propos, elle explique l’invitation faite à Bruno par une antenne d’E&R à Reims à tenir une conférence le 21 janvier, comme la conséquence d’un même tropisme négationniste et/ou antisémite. Ben voyons, mais c’est bien sûr! Faute d’arguments sérieux et crédibles, on entend interdire tout débat, on lâche les mots qui tuent, on atteint directement le point Godwin à l’appui d’une thèse inique qui vise à semer la zizanie entre frontistes: le FN abriterait encore en son sein des «vipères lubriques » dont Marine devrait urgemment se débarrasser pour prouver sa sincérité républicaine. La ficelle est un peu grosse Mme Igounet !
Tout aussi absurde, idiot et déplacé, l’antenne CGT de Bourgogne et Franche-Comté est montée au créneau pour s’indigner de la nomination de Conseillers régionaux FN au sein des Conseils d’administration de 28 lycées. Dans un communiqué, le syndicat cornaqué par les communistes a affirmé «que le FN n’est pas un parti comme les autres (heureusement !, NDLR) et qu’il constitue une grave menace pour la démocratie et le monde du travail ». « (Les idées du FN) n’ont rien à faire dans des établissements de l’Education nationale où les personnels s’efforcent de faire vivre les valeurs d’égalité, de solidarité et de fraternité et le vivre-ensemble » (sic). C’est d’ailleurs au nom du vivre-ensemble que la CGT défend, comme le Medef , la régularisation des clandestins, et la poursuite de l’immigration, armée de réserve du capital…
On rappellera aussi que cette fraternelle vigilance cégétiste ne s’est jamais manifestée pour dénoncer publiquement la pénétration dans les entreprises, notamment celles du service public, de revendications communautaristes, ethnico-religieuses, principalement islamistes…au nom du vivre-ensemble là aussi ?
Avec un parti communiste relégué aux oubliettes par les électeurs, des employés Français qui sont les moins syndiqués du monde occidental et une CGT qui garde sa capacité de nuisance mais au nombre d’adhérents historiquement bas, le communiqué de la centrale s’apparente à un petit coup de com qui ne coûte pas cher. Poudre aux yeux, encore et toujours, que Florian Philippot a perçu dans la volonté de prolonger l’état d’urgence –« jusqu’à ce qu’on puisse se débarrasser de l’Etat islamique » a confié Manuel Valls à la BBC !- au moins pendant trois mois comme l’envisage François Hollande. « L’état d’urgence, c’est une mesure ponctuelle par définition. Sinon c’est de la com», a estimé le vice-président du Front National sur Radio Classique.
François Hollande «fait de la com, il ne fait plus que de la com. Aucune mesure de fond n’est prise: ni rétablissement des frontières nationales, ni fermeture des mosquées radicales, ni renvoi des imams étrangers radicaux, ni lutte contre le communautarisme qui est le terreau de tout cela» a-t-il ajouté.
Il est vrai que la France a surtout besoin dans sa lutte contre la menace islamo-fondamentaliste d’un gouvernement prenant des mesures politiques fortes, concrètes, et doté d’outils efficaces, avec les moyens financiers afférents, pour contrecarrer les menées subversives et terroristes.
Or, selon de nombreux spécialistes, la création de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) entérinée par Sarkozy sous son quinquennat en 2008, et à laquelle s’est substituée en 2014 la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), aurait profondément entravé la collecte (vitale) d’informations. Pour parler clairement, la disparition-fusion de la direction de la Surveillance du territoire (DST) et de la direction centrale des Renseignements généraux (RG), dans le but avoué d’une meilleure synergie, d’éviter «la guerre des services», n’aurait pas été bénéfique pour la sécurité de nos compatriotes.
D’une polémique l’autre, François Margolin et Lemine Ould Salem se sont émus, rapporte L’express, du souhait d’un «fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, siégeant à la commission de classification du centre national du cinéma (CNC) », d’entraver la diffusion de leur documentaire, Salafistes. «Entre images inédites et interviews de prédicateurs extrémistes, ce film démonte les rouages de la machine de mort djihadiste.»
Ce fonctionnaire «y a vu une apologie du terrorisme. Il a réclamé l’interdiction totale du documentaire -impossible car illégale-, éventuellement une interdiction aux spectateurs de moins de 18 ans.» « Nous nous attendions à tout sauf à cela», « que l’on nous accuse de faire le jeu du terrorisme me paraît invraisemblable…» affirmait M. Margolin . Fleur Pellerin a finalement annoncé en début d’après-midi que Salafistes serait bien interdit aux mineurs.
«Cette controverse est bien dans l’air du temps: confuse » jugeait encore cet article. « Le 9 janvier Manuel Valls, affirme : Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer (le terrorisme), c’est déjà vouloir un peu excuser. Plus récemment, les autorités ont envisagé d’interdire toute conférence ou débat consacré à l’islamisme radical, au salafisme et au djihadisme. Comme si le fait d’évoquer ces sujets contribuait à les renforcer… Comme si le silence et l’ignorance pouvaient faire office de rempart, de protection. » En effet !
Dans Le Monde, le réalisateur de Shoah, Claude Lanzmann, qui « prépare un film sur la Corée du Nord co-produit entre autres par François Margolin», a fait part de son indignation devant cette censure. Avant même que le ministre de la Culture prenne sa décision, il espérait que Mme Pellerin «tranche pour la liberté»… et effectuait un parallèle (bien hasardeux) avec « la dernière interdiction d’un film (datant) de 1962, pendant la guerre d’Algérie, quand la police parisienne jetait dans la Seine les manifestants du FLN ».
«De fait, notait encore l’Express, la polémique pollue la sortie de Salafistes: si la menace de censure lui offre un écho international, plusieurs salles ont choisi de renoncer à le projeter. De fait, le documentaire ne va être diffusé, pour le moment, que dans cinq salles: deux à Paris, une en banlieue et deux en province. »
Il est aussi assez simple de comprendre que c’est bien l’incapacité de l’Etat de protéger d’éventuelles menaces toutes les salles de cinéma de France, de Navarre (et de banlieues) qui auraient été susceptibles de diffuser ce documentaire, qui a incité à cette mesure de censure. Et ce, au-delà même du degré de violences des images ou des propos qu’il contient… et du maintien ou non de l’état d’urgence dans une France désarmée par ceux qui avaient en charge de veiller à sa sécurité. Cela aussi devrait faire réfléchir les Français.
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