Intervention de Bruno Gollnisch le 2 février 2016 au Parlement européen de Bruxelles.
Madame la Présidente, les causes de l’afflux de migrants sont bien connues. C’est tout d’abord la désorganisation, avec le concours de l’Occident et des États-Unis d’Amérique, de pays comme l’Iraq, la Syrie et la Libye. C’est ensuite l’appel d’air que constitue la rhétorique de l’Union européenne et de certains États membres ou de certaines forces politiques qui ne cessent, précisément, d’appeler, pour des raisons idéologiques ou politiques, à davantage de migrations en Europe, et l’appel de Mme Merkel a été entendu. Mais tout à l’heure encore M. Pittella et Mme Harms nous ont délivré des discours extrêmement émouvants, sauf que si M. Pittella et Mme Harms rentrent chez eux et qu’ils trouvent des migrants qui sont entrés à leur insu dans leur domicile, je pense qu’ils vont appeler la police et qu’ils fermeront les serrures de leurs portes à double tour, ainsi d’ailleurs que les volets de leurs fenêtres.
C’est également le laxisme de l’Union européenne, car on dit toujours – c’est une incantation purement verbale – que ceux qui n’ont pas le droit d’être considérés comme des réfugiés politiques – et c’est l’immense majorité des migrants, mes chers collègues, vous le savez bien – doivent rentrer dans leur pays d’origine. Ah, comme c’est intéressant! Dans mon pays, par exemple, la France, il a été prouvé par l’une de nos plus hautes institutions financières et judiciaires, la Cour des comptes, que 95 % des déboutés du droit d’asile, dont la demande a été soigneusement examinée pendant des mois, des années, avec toutes sortes de niveaux de recours, restaient en France ou, quand ils étaient reconduits à la frontière, par exemple à la frontière franco-belge, ils rentraient le lendemain dans le pays d’où ils avaient été prétendument expulsés.
Le principe de non-refoulement est une absurdité quand il s’applique à des pays qui sont sûrs. Par conséquent, ni l’article 33 de la Convention de Genève, ni l’article 19 de la charte européenne ne s’opposent à ce que l’on renvoie des gens qui viennent de pays sûrs et qui ne viennent chez nous que pour des raisons économiques.
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