Succédant à François Hollande sévèrement conspué par des agriculteurs étranglés, notamment des éleveurs en grande situation de détresse, Manuel Valls a reçu lui aussi un accueil houleux ce matin lors de sa visite au Salon de l’agriculture, en présence du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et du président de la très décriée FNSEA, Xavier Beulin. Une agriculture française, répétons-le, qui contrairement aux mensonges assénés et répétés ad nauseam, n’est pas la grande bénéficiaire de la Politique agricole commune ( PAC), du principe de la concurrence libre et non faussée qui a principalement profité à l’agro industrie et aux spéculateurs. Périco Légasse le rappelait dans un long entretien au Figaro, «ce salon a un sens très profond, celui de consacrer le triomphe de l’industrie agricole par l’éradication de l’agriculture paysanne. (…). Quand je vois le panneau géant à l’enseigne d’un célèbre distributeur low cost au milieu des vaches laitières alors que ses magasins vendent un infâme liquide blanc d’importation, en briques UHT, qui ruine les éleveurs français, je pense que la provocation a des limites. C’est la foire des voyous qui viennent narguer les gens qu’ils rackettent et tout le monde se balade dans ces allées en se disant que cette cohabitation est un formidable signe d’évolution sociale. De qui se moque-t-on? »
Périco Légasse parle juste quand il souligne également la nécessité pour les Français d’être des consommateurs responsables, voire ajouterons nous de faire preuve aussi plus largement d’un nationalisme de la fourchette dans leurs achats. «Quand il en a les moyens financiers dit-il , et qu’il ne change rien à ses mœurs alimentaires dans le sens d’une attitude responsable et citoyenne, le consommateur participe aussi à l’effondrement de notre patrimoine agricole. D’où l’urgence, on ne le répètera jamais assez, d’une information civique pour les adultes sur les enjeux de consommation et une éducation du goût pour les générations qui constitueront la clientèle de demain.»
Il est légitime de penser en tout cas que l’Etat serait plus inspiré de lancer des campagnes et des actions concrètes sur ce thème. Plutôt que de mobiliser des millions, par exemple, pour financer les officines antinationales et sa propagande de lutte contre les discriminations et pour le vivre-ensemble, alors qu’un pan entier de notre monde paysan est littéralement en train de crever.
Les menaces sur le devenir de notre agriculture sont encore exacerbées par le Marché transatlantique (TTIP ou TAFTA), dont le but affiché est de lever certaines barrières commerciales, pour créer à terme un marché de 850 millions de consommateurs. Il s’agirait ainsi , c’est en tout cas comme cela que ce Tafta nous est vendu, de contenir et de faire pièce au rouleau compresseur chinois.
Il nous est même promis que cet accord qualifié de gagnant-gagnant le serait encore plus pour les Européens, avec environ 120 milliards d’euros introduit dans le circuit économique européen et 95 milliards «seulement» dans celui des Etats-Unis. C’est là le scénario idéal, hollywoodien, qui est présenté par le Commissaire européen aux affaires économiques, l’inénarrable Pierre Moscovici.
Reste que depuis Maastricht, nous avons appris légitimement à nous méfier des contes de fées racontés par les Bruxellois. Il n’échappe à personne que les négociations entre l’UE et les Etats-Unis menées sous la mention restricted imposée par Washington, sont d’une rare opacité, les documents rédigés en anglais sont notamment interdits de traduction et peu ou pas consultables par les élus. Lesdites négociations se poursuivent actuellement, avec l’ouverture d’un nouveau round le 22 février à Bruxelles. Les négociateurs ont indiqué vendredi qu’un accord serait en vue d’ici à la fin de l’année.
M. Légasse partage sur ce point le scepticisme et l’inquiétude du FN quand il affirme qu’ «aujourd’hui le cancer de l’Union européenne est le clan atlantiste qui agit au sein des institutions. Les conditions de la négociation sur le Traité transatlantique (…), sont hallucinantes. Le silence qui entoure ces tractations conduites pas des gens sans mandats ni représentativité prouve que quelque chose d’illicite se trame entre Bruxelles et Washington. A Paris, le thème est tabou quand on questionne le sommet de l’Etat: Ne vous inquiétez pas, ça ne pourra pas aboutir, l’Allemagne s’y opposera. Pour le coup, ce TAFTA est une grosse météorite américaine qui peut un jour nous tomber dessus.»
Météorite qui précipiterait l’Armageddon à venir, sachant que c’est bien le sort de notre agriculture qui se joue avec le Marché transatlantique. Fils d’agriculteur, le député européen socialiste Belge Marc Tarabella (souvent beaucoup moins bien inspiré) a fait état en décembre dernier d’ un rapport du ministère américain de l’agriculture. Il traite du TIPP qui, dores et déjà, couplé à la production agricole américaine, garantit un revenu minimum aux agriculteurs d’outre-Atlantique, alors que le nôtres sont soumis à une PAC qui a été dépouillée de tous mécanismes de régulation.
Selon cet élu socialiste (qui devrait en parler à ses collègues…) indiquait le site de RTL Belgique, les «conclusions (dudit rapport) sont sans appel : d’une part, le secteur agricole Européen serait le grand perdant de cet échange, d’autre part les européens pourraient même subir des effets négatifs en cas d’accord. De l’aveu même des américains, les Européens n’ont pas grand-chose à y gagner (…). Plusieurs scénarii sont envisagés par les Américains. Deux leur sont extrêmement favorables. Il s’agit premièrement de l’abolition des droits de douane, qui rapporterait 5,5 milliards de dollars aux Etats-Unis là où l’Union européenne ne gagnerait que 800 millions. Le second serait cette même abolition à laquelle on ajouterait la suppression des mesures non tarifaires. Là, les USA gagneraient 10 milliards de dollars tandis que l’Union européenne seulement 2 milliards.»
«Cette disproportion entre les gains potentiels au niveau agriculture de la signature d’un tel accord transatlantique –qualifiée de déséquilibre astronomique par Marc Tarabella- aurait de lourdes conséquences pour notre agriculture. En effet, cette nouvelle concurrence ferait plonger les prix pour les producteurs européens (…). Dans le texte, on peut également lire que le scénario qui serait néfaste (aux Américains, NDLR) serait celui de citoyens faisant de la qualité et des questions sanitaires une priorité (…). Les autorités US expliquent qu’alors les consommateurs se tourneraient vers la production locale. Dans un tel cas, les Américains conviennent que le TTIP n’aurait aucun intérêt. On imagine volontiers toute la détermination outre Atlantique d’éviter un tel scénario catastrophe pour les entreprises US.».
Le problème étant que nous doutons pour notre part des capacités des technocrates de l’UE à défendre non seulement l’agriculture européenne, mais ce qui nous préoccupe au premier chef, à savoir le devenir de l’agriculture française D’ABORD. Agriculture nationale qui est aussi rappelle Bruno Gollnisch, et c’est tout sauf un détail dans les décennies troublées et lourdes de menaces à venir, une arme commerciale de plus en plus en jachère, mais aussi le gage de notre sécurité et de notre indépendance alimentaire.
Roger dit
Je reste toutefois étonné quand je consulte après les élections la couleur des bulletins de votes en région ! Cet arme à la disposition des citoyens devrait frapper, ce qui n’est évidemment pas le cas.
Faut-il alors se plaindre ?
Concernant le patriotisme de la fourchette, on attend toujours l’étiquetage de l’origine des produits transformés et une règlementation plus claire sur les lieux d’élevage et d’abattage des animaux, ce qui n’est pas le cas et ce, malgré une question de Marion à l’assemblée nationale.
Enfin, laisser aux centrales d’achats des grandes surface la liberté d’exercer leurs choix entre des produits (pas chers) d’importation et les produits (plus cher) à la production locale contrôlée par des normes drastiques desquelles les étrangers sont dispensés, c’est se tirer une balle dans le pied.
De toutes façons, même s’ils faisaient cet effort, Bruxelles s’y opposerait au nom de la libre concurrence et de l’ouverture des marchés.
L’Europe et sa politique agricole commune engageant notre indépendance et les risques sanitaires qui se profilent (souvenons nous de la crise de la vache folle) va finir de ruiner la France mais c’est cette idée là que se fait Merkel de l’Europe et qu’elle soutient contre vent et marée au nom de l’Euro-Roi !
Modérateur dit
En effet Roger et vous avez raison de rappeler ici notamment la question cruciale de l’étiquetage, une claire indication de provenance permettant aux consommateurs d’acheter intelligent, d’acheter français! Merci de votre courriel et de votre intérêt renouvelé pour notre blogue, cordialement, gollnisch.com
BISTOUILLE POIROT AIX EN PROVENCE dit
J’attends de Bruno Gollnisch qu’il situe très exactement l’opposition du Front National à TAFTA et l’engagement entier du reste des européistes français pour son adoption afin de mieux la signifier à mon environnement toujours en recherche d’une collusion soit disant soigneusement cachée par les frontistes. Une mise au point claire, définitive et nécessaire s’impose…. MERCI;
BISTOUILLE POIROT AIX EN PROVENCE dit
A propos des étiquetages, comment voulez-vous que le consommateur apprécie la valeur d’un additif quand il lui arrive encore de figurer sur une étiquette ? Combien sont ceux qui savent ce que contient le « E » suivis de trois chiffres ? Ne pourrait-on pas faire figurer en couleur rouge des additifs AUTORISES mais estimés NEFASTES par les associations de consommateurs ? Bien sûr, je vois déjà venir ceux qui à ma suite proposeront du braille pour les aveugles en faisant l’impasse sur les daltoniens. Mais sans pour autant donner dans ces excés et bien avant d’avoir codifié ces additifs, qui connaissait la différence existante entre le rejh-al-ghar, l’auripigmentum, un orpiment, le mispickel, arsénio -sulfure naturel de fer? Trop peu de gens, pas même moi qui viens d’en apprendre l’existence et qui vous dis que nous avons affaire à des sels blancs, jaunes et rouges d’un corps simple: l’ARSENIC ! Alors là tout le monde comprend. Eh bien pour les additifs E***, c’est la même chose…
BISTOUILLE POIROT AIX EN PROVENCE dit
Suite de notre ARSENIC. Tous les poisons sont dans la nature poutant l’homme s’élève depuis la nuit des temps au milieu d ‘eux. Ce sont leur gestion ou leur exposition qui nous sont préjudiciables. La nature par définition est toute représentée dans la classification de Mendéléieff et contient même des isotopes dont la faible période radioactive a contribué à leur disparition dans les premières nano secondes de l’existence de la Terre. On le sait pour les avoir recréés artificiellement en laboratoire ou dans des cyclotrons. Mais d’autre éléments restent eux encore naturellement présents et le resteront encore au delà de la disparition de l’espèce humaine. Songez à ce propos que dans l’Etat du Kérala en Inde, les habitants vivent au contact d’une radioactivité naturelle à laquelle seuls les travailleurs de l’atome peuvent être exposés ( je n’ai pas dit qu’ils y avaient droit !). Et quand on sait que le public ne peut être exposé qu’au centième de la concentration maximale admissible par ces personnels, je vous laisse apprécier l’intérêt que vous apporteriez au Kérala si vous décidiez d’en faire une terre d’immigration !! Tout est donc relatif.
BISTOUILLE POIROT AIX EN PROVENCE dit
Suite et fin de l’Arsenic…
au cours du procès de Marie Besnard, célèbre mais triste empoisonneuse qui éliminait ses victimes en usant de l’arsenic, un expert convoqué à la barre fut amené à donner un avis sur le fait que les cheveux des victimes contenaient de l’ARSENIC. Le chimiste répondit sans vouloir défendre Marie, que tous les poisons étaient représentés dans toutes choses et que l’arsenic comme le reste des éléments de la classification de Mendéléieff étaient contenus dans les barreaux du siège sur lequel le président du tribunal était assis. A l’annonce de cette évidence le juge inquiet se leva de sa chaise… Il ne nous reste plus qu’à faire le lien entre l’existence d’un additif, sa dangerosité, une radioactivité supportée, et un poison connu mais diffus.