Cela n’est guère surprenant, le premier débat télévisé hier soir entre les sept candidats à la primaire à gauche a été un flop d’audience. Selon Médiamétrie, seulement 3,8 millions de personnes étaient devant leur poste pour assister au duel (profondément ennuyeux) entre les ténors de la gauche sous prozac, désireux de faire bonne figure en ne lâchant par les coups. Un chiffre à comparer au score de référence du premier débat de la « primaire de la droite et du centre » (5,6 millions). Cela augure mal de la suite pour la boutique socialiste, à l’heure ou les candidats hors les murs , MM. Macron et Mélenchon, ont nettement plus le vent en poupe. Nous retiendrons pour notre part de ce débat, et c’est après tout une nouveauté (une avancée?), que de Jean-Luc Benhamias à Manuel Valls, de François de Ruygy à Arnaud Montebourg, tous les candidats présents se sont prononcés en faveur du rétablissement de la peine de mort. Du moins dans son application hollandaise, consistant à assassiner, liquider à l’étranger des djihadistes souvent de nationalité française. « Des enfants de la république » devenus » terroristes » selon la terminologie de M. Valls …
Personnalité médiatique de cette république livrée à tous les mauvais vents, dévoyée, déracinée, hors-sol, abîmée par des décennies de cogestion gauche-droite, Laurence Parisot, ex patronne du Médef, s’inquiétait hier sur la site de boursorama d’une annonce de Pierre Gattaz, son successeur à la tête du syndicat patronal. Celui-ci a indiqué qu’il recevrait « sans doute » Marine Le Pen, comme tous les autres candidats à la présidentielle. « Je suis très étonnée par cette annonce » a-t-elle déclaré, » je pense que c’est une erreur, peut-être même une erreur lourde de conséquences. En acceptant de recevoir Marine Le Pen, le Medef et Pierre Gattaz contribuent à sa banalisation ». « Pierre Gattaz a évoqué le fait que j’aurais boycotté Marine Le Pen… Je ne l’ai pas boycottée, c’est beaucoup plus sérieux que cela, je l’ai dénoncée » (sic), a-t-elle ajouté. (…) On ne peut pas traiter la personne qui porte et qui défend ce programme comme n’importe quel candidat à l’élection présidentielle. »
Et d’ajouter encore: » le Front National a un programme, qui est non seulement, cataclysmique pour l’économie française, et européenne. Mais qui est en plus dangereux pour les valeurs de notre République, et pour des principes fondamentaux auxquels nous sommes attachés. » Le psittacisme antinational de Mme Parisot n’est pas une surprise, on lui doit d’ailleurs un livre signé de son nom en 2011 (Un piège bleu marine) d’une indigence, d’une pauvreté intellectuelle et argumentaire à peu près équivalente aux productions similaires du PS ou de NKM. La nouveauté réside dans cette invitation, si elle se concrétise, de M. Gattaz à Marine, sous la pression peut-être de certains patrons, dirigeants de PME-PMI, TPE-TPI qui sont nombreux à être séduits par le programme frontiste.
Certes, Bruno Gollnisch, comme les autres dirigeants du FN qui défendent un sain capitalisme entrepreneurial, à l’opposé de toutes les dérives d’un capitalisme financier, spéculatif, porté par une certaine idéologie libérale, n’ont jamais ménagé leurs critiques vis-à-vis des prises de position irresponsables et/ou économiquement, socialement désastreuses d’un Pierre Gattaz . En décembre 2015, Mme Parisot félicitait d’ailleurs Pierre Gattaz dans Les échos affirmant qu’il avait » raison » de prendre position contre le FN » en tant que porte-parole des chefs d’entreprises de France de faire savoir que le programme économique du Front National est un danger. Ce qui compte, c’est de faire de la pédagogie continue et d’expliquer régulièrement les effets désastreux qu’auraient ses propositions sur notre économie. »
Une pédagogie à laquelle s’essaye le dignitaire de la très bourgeoise secte du Grand Orient, Jean-Luc Mélenchon qui, depuis trente ans, il était alors encore au PS et favorable à Maastricht, s’échine à expliquer aux catégories populaires qu’il ne faut pas voter pour le Grand Satan FN et Le Pen. Comme en 2012, il s’emploie ces derniers temps à attaquer un FN qui recueille la majorité du vote ouvrier depuis 1988, phénomène qui s’est encore accéléré ces dernières années. En meeting mercredi au Mans, le candidat d’extrême gauche creuse toujours assez vainement le même sillon en expliquant que le FN se livre à un « plagiat » (!) de ses propositions, en voulant notamment pour preuve subliminale que Florian Philippot dans une récente vidéo publiée sr sa chaîne youtube arbore » une tasse rouge » !
Hier , rapportait une dépêche de l‘AFp, devant la presse, M. Mélenchon confirmé sa stratégie consistant à multiplier les attaques contre l’opposition nationale, populaire et sociale, méthode qu’il juge habile pour bénéficier d’une bonne couverture médiatique… Il tiendra ainsi, tout comme Emmanuel Macron, une réunion à Lyon le 5 février, pendant la convention présidentielle de Marine, tout en apparaissant sous forme d’hologramme au même moment, » une première mondiale « , dans un meeting à Paris.
Cette ubiquité ectoplasmique se retrouve dans la teneur des attaques qu’il formule contre la candidate soutenu par le FN, en reprenant pour le coup les mêmes éléments de langage des pontes du Medef, de Bruxelles, de la droite et de la gauche euromondialistes. A l’écouter, alors même qu’il affirme dans le même élan sans trop de cohérence que le FN reprend ses propositions, il éprouve en écoutant Marine un « renouveau d’horreur et de dégoût de l’idéologie de cette femme », fustige « l’ignorance » et « l’obscurantisme » du Front National, entend « marquer solennellement (par sa présence à Lyon, NDLR) le gouffre qui sépare la logique, le programme politique de Marine Le Pen et la tradition républicaine des Français la plus profonde et la plus noble ».
Effectivement un gouffre sépare les nationaux, les patriotes, les souverainistes qui défendent et soutiennent la candidature de Marine et les tenants de ce vieux Système à bout de souffle, les partisans du du mondialisme ou de l’altermondialisme qui invoquent la république pour peu qu’elle cesse d’être réellement française. Ou pour reprendre la formule imagée de Patrick Buisson, » les enracinés du local » d’un côté et de l’autre, les « agités du global » qui communient dans « l’idéologie bougiste », « la maladie de Parkinson de la mondialisation ». Choisis ton camp camarade!
Laisser un commentaire