«Tout sauf eux » titrait Libération samedi en une, photos de François Fillon et de Marine Le Pen à l’appui. Le quotidien du milliardaire binational et soutien d’Emmanuel Macron Patrick Drahi, à peine les résultats connus, préconisait hier soir dans la rubrique «analyse »de son site la mise en place d’ « un centre anti poison contre le Pen ». Car la barre du premier tour a bien été franchie! Quinze ans après le coup de tonnerre du 21 avril 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle (16,7%, 17,8% au second), Marine réalise un score inédit pour l’Opposition nationale, populaire et sociale dans une élection présidentielle. Elle recueille 21,53% des suffrages (7,7 millions des voix), améliorant de près de quatre points son score de 2012 (17,9 %). Certes beaucoup de nos amis espéraient que la présidente du FN vire en tête hier soir et ont exprimé leur surprise devant le score très élevé d’Emmanuel Macron (23,75%). Mais la vraie confrontation commence maintenant, face au gourou d’En Marche! Un candidat archétypal du sans-frontièrisme dans tous les domaines, du mondialisme libéral-libertaire face aux tenants des protections et des solidarités nationales, de la justice sociale, aux défenseurs de l’enracinement, des saines limites et des valeurs helléno-chrétiennes de notre civilisation. Marine a salué dés hier dans son résultat, l’« acte de fierté (…) d’un peuple qui relève la tête » et a immédiatement appelé à la mobilisation de toutes énergies patriotes, pour mettre en place une « alternance fondamentale » face à « l’héritier de François Hollande ».
Le premier grand enseignement de ce scrutin du 23 avril c’est bien sûr l’élimination des deux candidats des « deux grands partis de gouvernement » qui se succèdent au pouvoir par roulement depuis cinquante ans, à savoir François Fillon le champion de la coalition LR-UDI(19, 91%) et Benoit Hamon qui représentait ici l’attelage PS-EELV (6,35%). Deux éliminés qui, toute honte bue, ont appelé à voter Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. Un appel qui a encore un semblant de logique quand il émane de ce qui reste de la fraction du PS qui soutenait M. Hamon. Mais qui révèle la pusillanimité d’un Fillon, confronté tout le long de sa campagne à l’hostilité des progressistes de LR, qui se voulait un candidat désormais anti Système, celui d’une droite décomplexée, quasiment hors les murs, moins soumis à Bruxelles, plus gaullien dans sa vision des relations internationales, au tropisme identitaire et défenseur des valeurs traditionnelles. Ce qui lui avait valu le soutien de Sens commun ou encore la bienveillance des partisans d’une France libérée de notre inféodation à l’Otan. Comment justifier dans ces conditions aux yeux d’une très grande partie de son électorat cet appel à voter Macron pour faire barrage à l’extrême-droite?
Notons encore le score très important réalisé par Jean-Luc Mélenchon (19,64%), vrai tribun et maître du logos qui a mené une campagne dynamique et ingénieuse. Le candidat socialo-lambertiste qui avait badigeonné habilement de populisme et de patriotisme son programme initial, mettant notamment la pédale douce sur son immigrationnisme rédhibitoire dans les classes populaires, a presque réussi son pari.
Il a su en tout cas tirer parti de la décrépitude du PS, de la médiocrité de son candidat officiel, du triste bilan, des reniements et des mensonges du quinquennat Hollande; bref, il a su capter la révolte du peuple de gauche contre l’enfumage du hollandisme et la violence eurolibérale. M. Mélenchon n’ a pas donné de consigne de vote pour le second tour, souhaitant consulter les adhérents de La France Insoumise. Il serait en tout cas dans l’ordre des choses qu’une partie des électeurs de ce dernier se dirige elle aussi vers un vote Marine le 7 mai. Ce qui sera aussi certainement le cas de ceux du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan qui réalise un score très honorable (4,73%), plus élevé que l’addition de ceux réalisés par tous les autres petits candidats, le sympathique Jean Lassalle (1,21%), François Asselineau (0,92%), Jacques Cheminade (0,18%), les très antipathiques Poutou (1,10%) et Arthaud (0,65%).
Invité hier à s’exprimer sur France inter, France info, France 24 et BFM, Bruno Gollnisch a relevé que les électeurs hostiles à l’euromondialisme, quelles que soient leurs attaches partisanes affichées au premier tour, ont tous vocation à barrer la route dans les urnes le 7 mai au projet inquiétant et flou de M. Macron. Lequel s’est illustré une nouvelle fois par son discours indigent, grotesque et «filandreux» prononcé hier soir devant ses partisans dans lequel, par un tour de passe-passe sémantique assez grossier, il s’est dit le représentant des des« patriotes » face « à la menace des nationalistes ». Le député frontiste s’est félicité de ce que l’heure du vrai débat, programme contre programme, a sonné, amenant enfin l’indispensable clarification que les Français attendent. Le candidat de Bruxelles, de Mme Merkel et des forces obscures du mondialisme devra sortir du bois. Et Bruno Gollnisch de rappeler que comme l’observait le cardinal de Retz, «On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ».
Emmanuel Macron a commencé à le faire hier lors de sa sa soirée de victoire (prématurée?) à la brasserie La Rotonde, dans le VIe arrondissement de Paris, là où François Hollande avait célébré en 2011 sa victoire à la primaire du PS. Le candidat d’En marche! avait invité pipoles, acteurs, financiers, des personnalités comme Jacques Attali, Daniel Cohn-Bendit et même Dominique Strauss-Kahn si l’on en croit le Le journaliste Jean Quatremer. On tombe toujours du côté où l’on penche.
MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS dit
Si vous avez raison en termes strictement logiques et politiciens, par contre, vous sous-estimez gravement l’incommunicabilité des anciens Français avec les nouvelles générations illettrées, voire analphabètes.
Il s’est aussi passé une incroyable procédure lors du vote de Dimanche : les bulletins ne comportaient aucune image !!! Résultat, il faut savoir lire… Or, on sait que 17 % des jeunes électeurs sont illettrés et plus 9 % soit environ la moitié analphabètes à cause de leur apprentissage par la méthode globale… Ce n’est pas encore l’Afrique mais on y vient… Les affiches, les professions de Foi demandaient de savoir lire, c’est-à-dire mieux que déchiffrer : comprendre ce qui était écrit ! Nous, anciens, somment placés de l’autre côté de la barrière d’incommunicabilité dressée par l’Education Nationale et on perd la moitié des électeurs rien qu’à cause de cela, sans parler des innombrables intox médiatiques… Des messages subliminaux des émissions dites « grand public » etc…
Après m’être abstenu Dimanche, j’irai voter pour MLP le 7 mai le couteau sur la gorge comme en 1981 avec VGE, car elle n’est pas le cheval idéal, loin de là… ce n’est vraiment pas un modèle !
Hochon dit
J »étais assesseur ce 23 Avril dans une commune de l’Hérault 3000 âmes et 2000 votants.Marine a obtenu 719 voix(35.95 %),Macron 340 voix (17 % ),Fillon 306 voix (15,3 %)Mélanchon 357 voix (17, 85 %) .une minorité de jeunes ,en effet !!!J’ai pu recueillir l’intention de vote le 7 mai prochain de fillonistes :Près de 40% d’entre eux ne voteront pas Macron mais Marine .Les Mélanchonistes interrogés gardent encore en mémoire l’allusion au « Détail » de J M Le Pen mais rien n ‘ est encore perdu !!!
BISTOUILLE POIROT AIX EN PROVENCE dit
M’intéressant à des bureaux dits représentatifs, j’ai pu constater, [en éliminant les candidats affichés à gauche et donc en ne retenant aucune voix de leur part pour MARINE], qu’il faudrait que tous les autres battus fournissent 40% de leurs électeurs sauf pour ceux de Fillon qui devraient eux fournir entre 60 et 75% de leur voix à MLP. On est pas sorti de l’auberge et me demande même si elle est équipée d’une porte … Hypothèse complémentaire: Je considère que les « exprimés » restent stables.
Allez Marine, le chemin est tortueux mais roule à droite et enclenche un grand braquet pour le sprint final…..
Charles dit
Du point de vue d’un Québécois: de grâce votez MLP le 7 mai prochain car vous n’aurez peut-être plus cette chance durant votre vie. Si vous votez EM vous ne ferez que hâter la déstruction de votre beau pays.
Tartempion dit
Tout à fait d’accord avec vous !
En politique, il faut être REALISTE,
et non pas rêver d’être gouvernés par le Bon Dieu en Personne,
ce qui serait bien, mais nous sommes sur Terre, et non au Paradis !
Super Castor dit
Gollnisch parle de barrer la route au projet de Macron. De leur côté, Hamon et Fillon appellent à faire barrage à Marine Le Pen. On reconnaît le vocabulaire de la LICRA. Je me demande quelle était la langue maternelle de ceux qui ont imposé cette expression bizarre de « faire barrage à quelqu’un ».
L’expression « faire obstacle » me semble naturelle, mais je trouverais bizarre de dire « faire blocage » au lieu de « bloquer le passage ».
Mettons qu’Hamon et Fillon veuillent saboter la carrière d’un citoyen anti-remplaciste. Vont-ils lui faire sabotage ? Ce serait une façon bizarre de s’exprimer.
Si ça se trouve, dans l’esprit des socialo-républicains, le mot « barrage » ne représente pas seulement l’action de barrer le passage, c’est peut-être une comparaison avec les barrages qu’on construit en travers des rivières. Dans ce cas là, on peut parler à la rigueur d’un barrage contre le nationalisme, mais l’idée d’un barrage de rivière contre Marine Le Pen en personne est débile. Ce ne sont quand même pas des esprits subtils qui s’expriment ainsi.
Quoi qu’il arrive, je vote à nouveau pour elle dans 15 jours.
À mon avis, faut pas faire barrage, faut assécher marécage.
RolandM dit
Macron n’est qu’un Chirac au petit pied. On oublie que c’est Chirac qui a mise en route l’ A.N.P.E. belle – mère de PÔLE – EMPLOI, lesquelles en transférant au profit de l’appareil d’ Etat les responsabilités des D.R.H. de toutes nos Entreprises petites, moyennes et grosses, ont marqué la fin des Trente Glorieuses de Pompidou, et installé pour des lustres le chômage de masse… Il faut supprimer PÔLE EMPLOI illico, rendre à nos Entreprises toutes leurs responsabilités à propos du Travail et de son apprentissage, qui sont son domaine réservé, et confiner la Fonction Publique au seul rôle qu’avait rappelé notre Général de Gaulle dans une de ses formules aussi simple qu’humoristique : un fonctionnaire, c’est fait pour fonctionner.
Compte tenu de l’intérêt majeur à booster la dernière ligne droite de Marine LE PEN et de ce qu’aucun candidat ne s’est risqué à prendre à bras – le – corps les deux lourds et épineux problèmes qui soucient la majorité des Français : la dette publique et le chômage, je lui propose :
de s’attaquer aux deux simultanément, en supprimant purement et simplement PÔLE EMPLOI.
En d’autres termes Marine peut ainsi rameuter les électrices et électeurs des 9 autres candidats, pour lesquels le travail, le chômage et l’apprentissage sont pour elles et eux des problèmes majeurs qui les touchent directement ou indirectement.
RolandM dit
Ajout à mon précédent message :
Nos partis politiques étrillés dans ce premier tour ouvrent une voie royale à MACRON issu d’aucun d’eux, c’est – à – dire de nulle part politique ! Ils vont quasi unanimement demander à leurs électeurs de reporter leurs voix sur MACRON, nous ramenant à plus de 75 ans en arrière à un ersatz de dictature d’appareil d’Etat. C’est le cas de le dire ou jamais ! A moins que Marine réussisse la gageure patriotique de rallier les indécis républicains des candidats éliminés… ?!