Il y a deux semaines, le magazine « Le Point » m’a demandé, comme à quelques autres personnalités politiques, d’exprimer en environ 1000 signes une appréciation portant sur Maximilien de Robespierre, l’une des principales figures de la Révolution française. Pour des raisons tenant sans doute aux contraintes de mise en page, Le Point, à qui je n’en veux nullement, et que je remercie ici d’avoir pensé à moi, n’a guère extrait qu’une phrase de chaque contribution. Encore dans mon cas est-elle tronquée, ce qui nuit un peu à sa compréhension. On trouvera ici l’in extenso de ma (modeste) contribution initiale.
ROBESPIERRE
La veille de cet article, j’étais à Montfort L’Amaury. Dans l’église, une plaque apposée sur un pilier rappelle le souvenir d’ « Ursule Thierrier, épouse de Pierre Taupin, mère de 5 enfants », ici baptisée en 1755, « guillotinée devant sa demeure à Tréguier (Côtes du Nord) le 15 floréal an II (4mai 1794) pour avoir recueilli des prêtres catholiques ». Sans ce modeste rappel, ce ne serait qu’une victime inconnue de plus parmi celles que firent Robespierre et ses amis de sinistre mémoire : Carrier à Nantes et ses noyades, Couthon à Lyon et ses ruisseaux de sang , Fouché, Barère, etc.
En réclamant la mort de Louis XVI, non pas en raison de ce qu’il avait fait, mais en raison de ce qu’il était, Robespierre est l’inventeur de la responsabilité « objective » des supposés contre-révolutionnaires. La terreur en découlait nécessairement. Il est aussi responsable de l’inversion du langage, qui délivre le bourreau de tout scrupule. En cela il est le précurseur des totalitarismes modernes, dont plusieurs ne manqueront pas de se réclamer de lui. Lénine, Staline, Pol Pot, etc. Puisque le but de la Révolution est censé être le bonheur de l’Humanité, les réticents s’excluent de cette humanité. On proclame l’avènement de la liberté pour toutes les idées…sauf celle que l’on désignera sous le nom de fanatisme. De la même façon qu’aujourd’hui les « déviants » du Mondialisme sont taxés de « discours de haine, racisme, xénophobie », lesquels ne sauraient être considérés comme des opinions, mais comme des délits.
Victime de ses complices, Robespierre est mort de la mort qu’il avait infligée à tant d’innocents, et cette fin est une manifestation de la justice immanente. Mais le poison qu’il a répandu subsiste. Comme le dit Mme Rolland en montant à l’échafaud « Oh Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».
Bruno Gollnisch
Horizon dit
Voici le troisième couplet de la chanson « Ma France » de Jean Ferrat :
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre, ma France.
J’ai du mal à comprendre le sens de profond de ces quatre lignes.
Est-ce un hommage à Robespierre ou une critique ?
Qui pourrait m’éclairer ?
Merci.
MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS dit
BRAVO !
Allons bon, votre système exige au moins 20 caractères : je rallonge donc pour vous dire que je n’aurais pas mieux fait, fut-ce avec un autre exemple de départ. Il y en a tant ! J’aurais par contre sûrement ajouté ce que j’ai annoté dans le livre à couverture bleue de la Constitution, tel qu’acheté dans la années 70 chez l’imprimerie des Journaux officiels : à maints endroits j’ai noté : » ROBESPIERRE » à côté des articles. La Constitution de 58 en est une expression directe !
Jojo dit
Quel passage le rédacteur de « le point » t-il extrait et tronqué?
Modérateur dit
Vous pouvez comparer le texte du point (facilement consultable sur internet) et celui mis en ligne sur le blogue de Bruno, bien cordialement; gollnisch.com