Au nom du principe de solidarité ( !) le tandem Macron-Philippe a décidé une hausse de la CSG qui frappera durement les retraités jugés « privilégiés », en l’espèce ceux qui perçoivent plus de 1 200 euros net par mois… Au nom du principe de souveraineté européenne, le gouvernement vient d’annoncer coup sur coup le passage sous contrôle italien du chantier naval STX après sa nationalisation provisoire et surtout la fusion qualifiée de nécessaire entre Alstom et Siemens. Invité hier de France info, le député européen socialiste Edouard Martin a fait part (suivant en cela les dirigeants du FN) d’une inquiétude fondée et légitime à l’annonce de ce « mariage forcé ». « Le gouvernement nous dit qu’on échappe aux mastodontes chinois. On n’échappe à rien du tout. Les garanties, dont se gargarise Bruno Lemaire (secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes) , sont des garanties de perlimpinpin. Cela ne vaut absolument rien. Il n’y a pas d’actionnaire français dans ce nouveau conglomérat. La France se retire et laisse la main libre à Siemens, et donc, aux Allemands. » « Siemens a déjà la main sur Alstom, donc c’est Siemens qui absorbe Alstom. Cela me rappelle Lafarge-Holcim : les Suisses ont très vite changé le capital et Holcim a pris la main sur Lafarge, qui aujourd’hui est une entreprise suisse. La désindustrialisation française se poursuit. »
Ex syndicaliste CFDT sur le site Arcelor-Mittal de Florange, Edouard Martin avait accepté en 2014 de rallier le PS en échange d’un mandat européen. Socialo-bruxellois au pouvoir qui ont pourtant pris toute leur part dans la désindustrialisation de notre pays et la paupérisation des catégories populaires. Mais Edouard Martin préfère réserver ses récriminations à l’opposition nationale. Le JDD indiquait qu’il avait eu « la rage de voir le FN en pôle position en France comme dans sa circonscription aux élections européennes » et qu’il entendait « aller à Strasbourg » avec ses amis, « déterminés comme jamais (pour) combattre les idées xénophobes et racistes ». Avec de pareils adversaires, la technocratie supranationale doit trembler de tous ses membres…
Au nom cette fois du principe d’égalité homme-femme et de la lutte contre la phallocratie , il se trouve des oreilles complaisantes dans les allées du pouvoir pour mener une réforme en faveur de l’écriture inclusive. Gabrielle Cluzel évoquait sur boulevard voltaire « le manuel édité chez Hatier à destination des CE2 intitulé Questionner le monde et pionnier en matière d’écriture inclusive. Cet exercice ubuesque de féminisation systématique des mots au moyen de points médians rendant les phrases aussi indigestes et illisibles que si elles étaient pour partie rédigées en alphabet morse – les artisan·e·s, les agriculteur·rice·s, etc. (…). Le postulat initial est l’existence d’un lien indissoluble entre genre des noms et guerre des sexes, sans daigner expliquer, avec cette grille de lecture, comment l’utérus peut se trouver être un mot masculin, la barbe, la moustache et la prostate des mots féminins, ni pourquoi – comme le fait remarquer le linguiste Alain Bentolila – on dit UNE avenue et UN boulevard, ni encore par quel étrange mystère, en allemand, le mot fille – das Mädchen – se révèle être neutre…»
Une aberration note Bruno Gollnisch, promue sans surprise par la très formatée Marlène Schiappa, sur le site du Secrétariat à l’Égalité entre les femmes et les hommes dont elle a la charge . Il s’agit d’une vieille revendication des groupuscules d’extrême gauche qui rédigent leurs tracts et leurs articles en novlangue inclusive. Une avancée sociétale défendue également par un libéral comme l’ex président de l’UEJF, Raphaël Haddad, membre du comité de rédaction du site de BHL, La règle du jeu. Ecriture inclusive qui a fait son apparition cette année à la fête de l’Huma. Communistes et mélenchonistes qui soutiennent globalement « les principales priorités (de l’action de Mme Schiappa) la lutte contre le harcèlement sexiste dans la rue – en refusant hystériquement de faire le lien entre ce phénomène et l’immigration-invasion, NDLR – et contre le sexisme de la langue. » Un parti communiste new look qui joue décidément jusqu’au bout son rôle de petit supplétif du politiquement correct à la sauce libertaire.
Certes, même chez les plus progressistes, ladite réforme orthographique a ses détracteurs. C’est notamment le cas de l‘intellectuel-militant antifrontiste Raphaël Enthoven , chroniqueur sur Europe 1. Sa charge contre « (cette) agression de la syntaxe par l’égalitarisme », cette « réécriture qui appauvrit le langage comme le novlangue dans 1984 » , ce lavage de cerveau, cette volonté « d’extirper à la racine d’un mot toute trace d’inégalité » qui participe d’un « négationnisme vertueux » a choqué Les Inrocks...ce qui est souvent bon signe!
Précédé par une réputation droitière et conservatrice et de récents propos de bon sens, la logique voudrait que le ministre de l’Education dite nationale, Jean-Michel Blanquer (qui a cependant aussi ses détracteurs à droite ), s’oppose à la diffusion de l’écriture inclusive à l’école et partant, du manuel concocté par les éditions Hatier. Rappelons que l’offensive menée par Mme Schiappa ne fait que relayer le vœu émis dès 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), créé par Najat Vallaud-Belkacem en 2013 et présidé par la socialiste Danielle Bousquet. Le HCE exigeait que la communication publique, les administrations utilisent l’ écriture inclusive « pour une communication sans stéréotype de sexe ». C’est au nom de ce même principe de lutte contre le sexisme que le gouvernement de François Fillon avait banni le terme mademoiselle des documents officiels.
Le changement macronien dans la continuité en quelque sorte.
Roger dit
L’écriture inclusive fera long feu comme le fit le calendrier républicain imposé par les sans-culottes de 1789 et dont la seule date à garder en mémoire est celle du 10 thermidor de l’an An II, date à laquelle Robespierre et la Terreur qui l’accompagnait furent exécutés.
Cette « réforme », c’est la connerie « exclusive » récurrente des révolutionnaires de salons…
Outre son caractère agressif pour l’un des piliers de notre culture, notre langue natale, notre racine, notre lien charnel avec notre patrimoine littéraire, nos auteurs, nos poètes, ceux-là même que nos voisins nous envient, cette pratique s’avèrera une ingérable perte de temps au clavier dans le monde de l’entreprise.
Comme dirait Audiard « ils sont à cent contre un sur ce parcours »…