Le Front National fêtera le 27 octobre le quarante-cinquième anniversaire de sa création sous l’impulsion de Jean-Marie Le Pen. Quarante-cinq ans de luttes, d’abord confidentielles avant son émergence électorale dans les années 80, grâce à la ténacité de militants courageux et de figures exceptionnelles. Quarante-cinq d’analyses et d’avertissements qui se sont (très souvent) dramatiquement vérifiés. Quarante-cinq ans d’attaques (y compris physiques), d’insultes émanant d’un microcosme politico-médiatique globalement gauchisant, (alter) mondialiste, libéral-libertaire foulant au pied les valeurs et les idées qui ont fait la grandeur, la force de la civilisation européenne, de la France et du peuple français. Quarante-cinq ans de combat national qui ont abouti cette année à une étape importante dans notre longue marche vers le pouvoir: les 11 millions de voix qui se sont portées sur Marine le 3 mai, une alliance électorale avec M. Dupont-Aignan brisant la loi d’airain de la ghettoïsation/diabolisation, l’élection de députés en juin malgré l’absence d’une proportionnelle qui aurait permis à 120 frontistes de faire leur entrée à l’Assemblée. Un quasi demi-siècle d’une résistance nationale qui monte en puissance partout en Europe comme dans le reste du monde. Car oui, les peuples sécrètent instinctivement leurs propres défenses immunitaires face au monde gris, sans âme que nous promettent les idéologues/précepteurs des sociétés liquides, de la fin des nations et de l’enracinement. Une résistance au rouleau compresseur du cosmopolitisme marchand, planétarien, laïque et obligatoire, qui est toujours perçue si ce n’est avec rage, du moins avec condescendance et une certaine dose d’incompréhension de la part de sentencieux analystes. Les mêmes qui prédisent régulièrement depuis trente ans la fin du Front National…
Au nombre de ceux-là, signalons pour la bonne bouche l’analyse vraiment débile (au sens étymologique du terme) du journaliste Bertrand Delais, auteur dernièrement d’un documentaire particulièrement complaisant consacré à la campagne d’Emmanuel Macron , En Marche vers l’Elysée. Sur le site du Huffington Post M. Delais a pondu un article intitulé « 4 raisons pour lesquelles le FN ne sert plus à rien dans la France d’aujourd’hui- Face à l’offre politique de l’ère Macron, Marine le Pen n’est plus qu’un ersatz du monde d’avant. » Au titre de la raison principale de son constat il explique que « le FN était un parti qui prospérait sur une illusion de l’opposition entre la droite et la gauche qui peu ou prou avaient des politiques semblables, car on gouvernait au centre.» Or, ajoute-il, « Emmanuel Macron a revendiqué cette réalité en rejetant du même coup les jeux de postures. Se faisant, il a redonné crédit à l’action politique et a ôté à Marine le Pen un de ses carburants préférés, l’UMPS… Elle ne pouvait plus le dénoncer puisqu’il s’était réaffirmé autrement. » Et pourquoi donc? A suivre ce qui tient lieu de raisonnement à M. Delais, le fait que M. Macron confirme, rende encore plus visible par son action politique et les ralliements de nombreux républicains et socialistes à son action, le fond commun qui relie la droite et la gauche du Système, rendrait donc le FN inutile? C’est bien évidemment exactement l’inverse! C’est justement la claire perception par nos compatriotes d’une réalité que le FN pointe du doigt depuis des décennies qui renforce l’alternative incarnée par l’opposition nationale!
Même raisonnement tordu et indigent formulé ce matin sur France Culture dans Le journal des idées de Jacques Munier, dont l’antifrontisme n’est pas vraiment marqué du sceau de la culture, même politique…M. Munier dans sa recension du dernier numéro de la revue Europe, ne manque pas de citer sans recul l’ethnologue et anthropologue Jean-Loup Amselle. Ce dernier écrit que « des digues ont sauté, de sorte que la quasi-disparition, au sein du champ intellectuel, de la question sociale, qui était autrefois au centre de la discussion, a signé du même coup la victoire idéologique du choc des civilisations et du nationalisme en tant que mode d’appréhension du monde actuel. Une évolution que l’anthropologue, auteur notamment des Nouveaux rouges bruns, (sic) analyse comme une victoire du FN, idéologique avant d’être électorale : En introduisant une vision ethno-raciale des problèmes sociaux, le FN fragmente les milieux populaires qui étaient autrefois unis derrière des intérêts de classe. »
M. Amselle et son perroquet M. Munier confondent sciemment les causes et les conséquences. Ils font l’impasse en l’espèce sur le fond réel du problème. A savoir que cette fragmentation des milieux populaires n’est pas le fait du FN, mais d’une classe politique qui pour complaire à un certain patronat hors-sol a encouragé une immigration de travail pour affaiblir les syndicats et surtout peser à la baisse sur les salaires des travailleurs français. Fragmentation qui s’est accélérée avec la mise en place du regroupement familial qui a pris l’allure d’une immigration de peuplement débouchant sur les tensions, les périls, les difficultés d’intégration et /ou d’assimilation que l’on sait.
Jean-Loup Amselle, certes, est un adversaire assumé du fait national. Il déclarait sur le site du Monde le 10 février 2016, abordant le sujet de la déchéance de nationalité, que « ce n’est pas la déchéance de nationalité pour quelque catégorie de Français que ce soit qu’il faudrait introduire dans la Constitution, mais bel et bien envisager la suppression d’un principe de nationalité à plus ou moins longue échéance et quel que soit le pays concerné ». Evidemment ce serait une solution radicale pour se débarrasser définitivement du populo, des ploucs et autres réactionnaires qui s’accrochent encore à leur pays…
Autre procès fait au FN, celui de la haine antisémite, procédé parfois utilisé quand les nationaux ne se sentent pas obligés de se coucher devant la pensée dominante et d’adorer sans réserve les icônes républicaines. Le site de La nouvelle république -sous la plume du peu subtil et laborieux Baptiste Bize qui coche toutes les cases de la propagande antifrontiste la plus primaire-, relate sous cet angle la nouvelle session qui s’est tenue au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine au sein duquel, comme de juste, les élus frontistes multiplieraient coups de théâtre et de provocations.
Ainsi, «les élus du Front National ont commencé lundi, en ouverture de séance plénière, par demander une minute de silence à la mémoire des deux jeunes filles égorgées et éventrées par un terroriste islamiste à Marseille (…). Ils ont ensuite profité de la présentation d’un rapport sur l’égalité entre les femmes et les hommes pour dénoncer le fondamentalisme islamiste qui serait à l’origine des agressions sexuelles dont les femmes sont victimes en France : C’est l’immigration massive et incontrôlée qui importe une culture qui n’en a que faire des droits des femmes. Enfin, comme libérés par le départ des partisans de la dédiabolisation du parti (sic) , les élus frontistes ont renoué avec leurs fondamentaux, tard dans la soirée, en s’opposant au rapport proposant de donner au lycée d’Andernos (Landes) le nom de Simone Veil (ancienne ministre auteure de la loi légalisant l’IVG en France, première présidente du Parlement européen et rescapée de la Shoah (…). Pour toute réponse, les élus des autres groupes politiques encore présents, de gauche comme de droite, avaient prévu de brandir un portrait de Simone Veil dans l’hémicycle. Simone Veil est un exemple pour tous et mérite notre reconnaissance a calmement rappelé Otilia Ferreira, pour les centristes du MoDem. Au nom des écologistes, Laurence Motoman a tout de même dit son indignation : A gerber ! »
Cette même Mme Motoman, modèle d’élégance connue pour son extrémisme de gauche qui ne pas fait honneur à l’écologie véritable, s’est couverte de ridicule lors de son intervention relayée sur les réseaux sociaux en avançant que l’amendement déposé par le FN ne considère pas Simone Veil « comme la femme héroïque qui a fait avancer les droits des femmes, mais seulement et avant tout et essentiellement comme une juive à qui donc on peut substituer une autre personne, du moment qu’ elle soit juive aussi, du moment que son nom sert à illustrer les obsessions du FN »
En effet, explique le journaliste-militant de La nouvelle république, Laurence Motoman et ses amis ont été rendus furieux par l’amendement du groupe FN déposé par Gonzague Malherbe. Celui-ci a «demandé de remplacer le nom de Simone Veil – cible historique de l’extrême droite qui traitait Jean-Marie Le Pen et ses amis venus perturber un de ses meetings de SS aux petits pieds en 1979 -, par celui de Jonathan Sandler, assassiné avec ses enfants au lycée juif Ozar-Hatorah de Toulouse en 2011. »
Il n’est pourtant pas très difficile de comprendre qu’il est permis d’émettre des réserves sur l’action politique de Mme Veil, notamment son immigrationnisme et son européisme, sans pour autant être taxé antisémitisme, ni manquer de respect à sa mémoire, comme l’a expliqué Bruno Gollnisch (voir ici et ici ).
Nous le notions également sur ce blogue, ce genre d’agitation participe de la guerre culturelle menée contre les défenseurs des identités, des traditions, des souverainetés, des enracinements. Or, comme l’écrivait Dominique Venner, « dés lors qu’ils sont désignés comme des ennemis, les plus pacifiques n’ont pas d’autres choix que de combattre ou de se soumettre. Suivant le mot de la philosophe Simone Weil (la grande!) parodiant la parole évangélique, celui qui ne veut pas tirer l’épée, périra par l’épée ».
Le spectacle d’hystérie donné par certains adversaires du FN ne contribue pas peu au dégoût des Français pour la classe politicienne. Système politico-médiatique qui n’hésite pas à surfer sur les thématiques les plus nauséabondes, incapable de s’extraire d’obsessions dont il font le reproche aux nationaux en maniant l’inversion accusatoire. Si on ajoute à cela leur déni du réel qui au nom du pasdamalgame entend nous interdire d’alerter sur les dangers qui pèsent sur notre destin de nation libre, nous pouvons affirmer que décidément oui, l’opposition nationale à de l’avenir.
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