Dans une récente tribune relayée par le Huffington Post, le haut-fonctionnaire et libéral de gauche Nicolas Tenzer, revenait de nouveau sur sa marotte consistant à peindre sous les couleurs les plus sombres la Russie de Vladimir Poutine et rappelle qu’il était favorable à un boycott de l’actuelle coupe du monde de foot . Professeur à la Paris School of International Affairs, président fondateur du Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique (CERAP), membre du directoire de l’antenne française de l’Aspen institute, club de reflexion neocon s’inscrivant dans l’architecture des réseaux mondialistes comme le CFR, la trilatérale ou Bilderberg, M. Tenzer a la panoplie complète de l’expert. Il fait rarement dans le détail ni la subtilité quand il aborde la question de la défense des intérêts atlanto-progressistes, de la nécessaire soumission des peuples européens à la doxa bruxelloise, du libre échangisme et des sociétés ouvertes . Souvenons-nous à titre d’exemple que l’Aspen Institute de Lyon avait réuni en décembre 2005 plusieurs clubs de réflexion pour élaborer la meilleure stratégie de communication et de (ré)éducation afin d’endiguer le sursaut national qui s’était manifesté lors des référendums qui avaient vu le NON à la Constitution européenne l’emporter en France et aux Pays-Bas.
Nous le rappelions à l »occasion de la réélection de Vladimir Poutine,au-delà des imperfections de la toute jeune démocratie russe, il est permis de s’interroger avec Bruno Gollnisch sur le fait de savoir si ce n’est pas principalement le sursaut national et identitaire russe qui vaut à ses dirigeants actuels d’être traînés dans la boue. Reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, défense des indépendances nationales, de la famille traditionnelle, politique nataliste autochtone: c’est le modèle occidentaliste, européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes.
Une renaissance heurtant de plein fouet la vision du monde, les intérêts des cénacles mondialistes, qui autorisent les parallèles ou les jugements les plus spécieux contre les peuples et les gouvernements qui refusent de marcher et de penser dans les clous des partisans du nouvel ordre mondial. Dans son article précité, Nicolas Tenzer fait mine de relativiser la comparaison entre les jeux olympiques de Berlin du regime hitlérien en 1936 et la coupe du monde en Russie...tout en lui reconnaissant implicitement un certain crédit. A l’image de la pitoyable declaration en mars dernier du ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui expliquait en plein montage de l‘affaire Skripal (voir ici et ici) que le gouvernement russe voulait utiliser la prochaine Coupe du monde « comme Hitler a utilisé les Jeux Olympiques de 1936. »
M. Tenzer juge insupportable que la vitrine qu’offre toute compétition internationale de cette envergure au pays qui l’accueille, puisse banaliser la puissance russe à laquelle il fait endosser toutes les turpitudes…Mais nous le savons le qualificatif de fake news ne saurait s’appliquer aux affirmations d’ un membre éminent de l’Aspen institute qui assène que M Poutine entend « opérer un renversement intégral des principes du monde libre –et les détruire », que la Russie réprimerait brutalement en Crimée la minorité tatar, assassine des dissidents, persécute les homosexuels, a abattu délibérément l’avion civil du vol MH17, commet des crimes de guerre en Syrie, « attaque les principes mêmes de la démocratie libérale. »
Une engeance russe qu’il s’agit de mater, d’autant que « Sa propagande révisionniste, son jeu trouble avec l’antisémitisme et son effort pour saper la distinction entre le vrai et le faux, trouvent un prolongement, au niveau mondial, dans ses tentatives de corruption du fonctionnement régulier du Conseil de sécurité des Nations unies par ses onze vetos, la non-application immédiate de la résolution de février 2018 sur la Syrie…»
M. Tenzer expliquait en avril qu’il était partisan d’une escalade militaire contre la Syrie et partant d’un risque d’affrontement entre l’Otan et Moscou au Levant. Il relayait avec le même aplomb les bobards sur les attaques chimiques à la Ghouta contre des civils , attribuées faussement à l’armée de la République arabe syrienne dans sa lutte contre les milices terroristes islamistes. « Si l’on veut sauver et mettre un coup d’arrêt à ce qu’essaie de faire Moscou disait-il, il faut s’affranchir de l’ONU », « les prétextes à l’inaction sont scandaleux, inacceptables » «quand on a en face des États, que ce soit le régime d’Assad, ou la Russie ou l’Iran, qui commettent des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité »…
Dossier iranien justement qui illustre de manière emblématique la soumission de notre gouvernement, et plus largement des européens et des nations du monde libre, devant l’insupportable prétention des Etats-Unis à imposer universalité de leurs sanctions. C’était l’objet d’une brève intervention de Bruno Gollnisch au Parlement européen de Strasbourg le 12 juin. Gageons qu’elle ne vaudra pas au député européen national une invitation à l‘Aspen institute.
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