Dans le hold-up électoral que tente de réaliser le gouvernement, il avance pour se justifier deux arguments marqués au sceau de la plus insigne mauvaise foi, malheureusement fréquemment repris sans examen critique par certains commentateurs :
- « rapprocher l’élu de l’électeur », c’est le contraire qui se produira, puisque les élus régionaux ne seront plus désignés dans le cadre départemental. Quant aux élus européens, cet argument relève de la bouffonnerie, puisque leur élection se déroulera dans des circonscriptions dont l’une va de Roubaix au Mont-Saint-Michel, l’autre du Beaujolais jusqu’à Bonifacio, une troisième de Dreux au Puy-en-Velay etc…
- « constituer des majorités stables dans les régions », mais il n’existe aucune instabilité dans les régions françaises ! Des exécutifs minoritaires continuant de les gérer sans difficulté, protégés contre des coalitions de circonstance par l’obligation légale dans laquelle se trouve l’opposition, pour les renverser, de s’entendre sur un contre-projet (art 43.11 du Code général des collectivités territoriales).
L’opération gouvernementale doit apparaître clairement pour ce qu’elle est : une manœuvre cynique et brutale destinée à découper la France en euro-régions, à empêcher l’émergence de nouvelles forces politiques, et surtout à réduire l’influence croissante de la seule véritable opposition au système : le Front national.
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