Tel l’arroseur arrosé, l’ultra-européiste Raffarin est aujourd’hui aux prises avec la logique bruxelloise et maastrichienne qu’il a en grande partie contribué à mettre en place. Quant à Chirac, l’homme qui fit pencher la balance en faveur du oui à Maastricht, qui fut à l’origine du pacte de stabilité, et qui en remet une couche aujourd’hui en défendant le très contesté projet giscardien de constitution européenne, il demeure aujourd’hui bien discret, se gardant bien d’assumer une politique qu’il a largement inspirée. En termes de pratique institutionnelle, son irresponsabilité n’est plus seulement pénale, elle est également politique…
Le déficit budgétaire record avalisé par les ministres Mer et Lambert, tous deux se présentant volontiers, par ailleurs, comme des “ennemis de premier plan” du Front national, ne passe même plus sous les fourches caudines de Romano Prodi, du militant socialiste Pascal Lamy et autres… Bruxelles entend tout simplement que Paris revoie piteusement sa copie. Comme le dit si bien Enrico Macias, “Le Pen porte décidément la scoumoune à ceux qui le combattent le plus”…
Au début des années 1980, aux états-Unis – alors que la situation budgétaire était loin d’atteindre les profondeurs de celle de la France d’aujourd’hui –, le sénateur républicain Jarvice avait montré le “geste qui sauve” à la télévision, en resserrant d’un cran sa propre ceinture, montrant par là qu’en période de croissance ralentie, l’état devait avant tout s’attacher à réduire son train de vie…
le train de vie de l’État
Le train de vie de l’Etat français, parlons-en, justement. Le budget 2004 ne supprime qu’un nombre infime de fonctionnaires (en tout cas très loin de l’objectif affirmé et nécessaire de ne couvrir que la moitié des départs en retraite). Des fonds supplémentaires vont être affectés aux calamiteux services de l’inénarrable Ferry, comme si la question de l’enseignement était une question d’argent plutôt que de volonté politique. Et surtout, la politique folle d’immigration continue de plus belle. Cette dernière coûte au bas mot 500 milliard de francs au contribuable français alors que, de l’aveu même du député UMP Mariani, seuls 5 % des étrangers extra-européens qui entrent annuellement en France disposent d’un contrat de travail.
La baisse de 3 % de l’impôt sur le revenu a été ainsi très largement annihilée par les augmentations massives des taxes sur le gazole et le tabac, pour la plus grande joie, pour ce dernier cas, des multiples trafiquants originaires d’Europe de l’Est et du Maghreb. L’entrée des 10 pays d’Europe de l’Est dans l’Union européenne signifie, à terme, la mise en place d’un véritable marché parallèle, ruineux pour nos buralistes et juteux pour les mafias.
Mais ce n’est pas tout. Le contribuable français est de nouveau sollicité pour éponger l’affairisme des souteneurs du système, avec, au premier rang d’entre eux, l’ami présidentiel François Pinault. Dans l’affaire Executive life, la France a en effet été condamnée à une amende de 575 millions de dollars pour les actes illicites commis, une fois de plus, par le Crédit lyonnais. Ce même Crédit lyonnais qui a bénéficié de la couverture d’un ancien Directeur général du Trésor, le bien- nommé Jean-Claude Trichet, récemment promu à la tête de la Banque centrale européenne…
le poids de Bruxelles
Il faut dire qu’au plan européen les Français payent également aujourd’hui, au prix fort, les engagements de leurs dirigeants. De façon systématique, la très mondialiste Commission de Bruxelles sanctionne les fusions et les regroupements bénéficiant aux entreprises européennes (Schneider-Legrand, entre autres) et les autorise lorsqu’il s’agit d’une absorption d’une entreprise européenne par un groupe anglo-saxon, comme vient de le démontrer la décision sur l’affaire Péchiney-Alcan. Plus près de nous encore, les exigences formulées par Bruxelles sur l’entrée de l’état dans le capital d’Alstom. Parce que nous considérons, tant par pragmatisme que par souci de défense des intérêts nationaux, que l’on ne saurait rester indifférent au sort de cette entreprise stratégique et créatrice d’emplois, nous nous sommes élevés contre le pointillisme de la Commission.
Mais le gouvernement français ne peut en faire autant, lui qui a depuis consenti à tant d’abandons de souveraineté, et qui s’apprête à récidiver avec le projet de Constitution européenne, défendu par Chirac, jusque dans sa volonté, contre le souhait de Jean-Paul II, de ne faire aucune référence au christianisme afin de complaire aux turcs… entre autres.
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