Automne 2001. Des dizaines de milliers de policiers descendaient dans la rue, exaspérés par le cadeau aux voyous qu’était la loi Guigou sur la présomption d’innocence, les désorganisations dues à la mise en place de la police de “proximité”, les conditions de travail dégradées et, surtout, la multiplication des blessures ou des morts de policiers par armes à feu.
A leurs côtés, des femmes de gendarmes, porte-parole et porte-drapeaux de leurs époux, interdits de manifestation parce que militaires. C’était le résultat paroxystique de l’application, cinq ans durant, par Jospin, de l’idéologie antisécuritaire gauchiste et de la culture de l’excuse.
Automne 2006. à nouveau, un malaise policier profond, des manifestations, une augmentation des agressions contre les policiers. Sur le seul premier semestre de l’année 2006, près de 2 500 policiers ont été blessés en service, une augmentation de 15,78 % par rapport à l’année précédente.
Les revendications
Les revendications policières sont les mêmes qu’en 2001 : plus de considération pour les difficultés croissantes de leurs missions, un soutien hiérarchique, un meilleur salaire, une plus grande fermeté des magistrats, eux-mêmes correctement rétribués, mais en proie à des difficultés matérielles importantes pour ce qui est de l’accomplissement de leur mission (manque de locaux, de personnels, de places en détention…). Le tout sur fond d’élections professionnelles, transformées en baromètre de popularité du ministre de l’Intérieur par les socialistes, ce qui permet d’éluder les véritables problèmes et de les noyer dans le salmigondis politicien.
Aider la police
Car rien n’a vraiment changé par rapport à 2001 ! Ni la grande misère de notre police et de notre justice face à l’ampleur des tâches qui sont les leurs, ni les manipulations de statistiques qui peinent à cacher l’explosion des violences contre les personnes, ni même la fondamentale identité de vues entre la droite courbe et la gauche socialo-marxiste sur les problèmes de sécurité. Villepin osait ainsi déclarer dernièrement qu’il fallait “comprendre le sentiment de harcèlement des jeunes de banlieues”. Et Sarkozy se réfugiait dans l’effet d’annonce, dans le cas d’espèce, le durcissement des peines en cas d’agression des forces de l’ordre. Réponse classique de pseudo-décideurs impuissants : ajouter une nouvelle loi alors que celles qui existent ne sont pas appliquées.
Il serait temps que M. Sarkozy choisisse clairement entre sa campagne électorale et son ministère. Les 145 000 policiers qui tentent d’assurer l’ordre et la sécurité dans notre pays, méritent infiniment mieux que ces mascarades médiatiques.
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