Étrange campagne que celle que nous venons de vivre. Sous l’influence des médias, les candidats ont dû se concentrer tous les deux jours sur un sujet différent, souvent « secondaire » au regard de la fonction qu’occupe, dans notre pays, le Président de la République.
Effet immédiat de ce zapping permanent : des sujets importants ont été occultés ou traités en dehors de toute analyse politique. Ainsi, alors que les toutes dernières semaines ont été émaillées de faits divers graves, à aucun moment les problèmes d’insécurité n’ont réellement été évoqués. Comme s’ils n’existaient plus.
Evacuées en quelques jours, les émeutes de la gare du Nord, signe que le feu couve depuis 2005 et qu’il peut éclater à tout moment, sur un prétexte absolument futile. Traités comme simples faits divers, le viol et l’assassinat de Sophie Gravaud, à Nantes, dont le principal suspect était décrit comme « nantais d’origine bosniaque », ce qui évite de préciser sa nationalité et, éventuellement, sa situation au regard de la loi sur l’entrée et le séjour des étrangers en France. Idem, le cas de cet homme battu à mort par ceux qu’il avait raccompagné chez eux depuis la foire du Trône. Traité comme un regrettable accident, la mort en service à cette même foire de Reynald Caron, ce policier dont l’on devait apprendre plus tard qu’il avait été en fait frappé et poussé par des jeunes tentant d’échapper à une interpellation, et dont la famille et les amis ont été priés de renoncer, du moins avant le scrutin, à la commémoration qu’ils souhaitaient organiser. Mentionnés pour mémoire, l’ouverture des procès des auteurs de la lapidation quasi rituelle de Ghofrane Haddaoui à Aix ou de Pierre Bodein, multirécidivistes emblématiques du laxisme de la justice. Mais alors même que la presse relayait ces informations, et les « petites phrases » politiques qui parfois les accompagnaient, tout le monde a soigneusement évité de les mettre en perspective, notamment avec le bilan catastrophique de Sarkozy au Ministère de l’Intérieur. C’est qu’il fallait par dessus tout éviter un nouvel effet « Papy Voise », alors même que les idées et les thèmes du Front National et de son candidat s’imposaient au cœur de la campagne et dans les discours de nos adversaires.
Etrange campagne, donc, que nous venons de vivre, au résultat décevant, mais certainement pas décourageant. Non seulement nous sommes toujours debout, mais nous sommes plus combatifs que jamais, car la bataille n’est pas terminée. Quatre millions de Français ont fait confiance à Jean-Marie Le Pen. Ces millions-là, et d’autres de nos électeurs qui ont à tort cru voter « utile » dimanche, doivent faire entendre leur voix dans les cinq prochaines années. En votant massivement pour les candidats du Front National aux prochaines élections législatives.
Ce n’est qu’avec un Front National fort qu’ils pourront peser sur celui ou celle qui accédera au pouvoir.
Laisser un commentaire