Lors de l’examen au Sénat mercredi du projet de loi de modernisation de l’économie (LME), le Secrétaire d’Etat au Commerce, Hervé Novelli, a jugé que l’impôt sur la fortune (ISF) était « un impôt archaïque » dont les effets ont « nui au développement de l’économie française ». Mais l’ISF est l’arbre qui cache la forêt du fiscalisme confiscatoire. Dans son programme de gouvernement, tel qu’exposé au cours de la campagne de la présidentielle l’année dernière, Jean-Marie Le Pen proposait, certes, que la résidence principale soit exonérée du calcul de l’ISF. Mais loin des mesurettes en demi-teinte prônées par l’UMP au pouvoir, le Président du FN a bien compris que la gravité de la situation économique française rendait impérative une vrai « choc fiscal », une véritable réforme d’envergure. L’opposition nationale entend ainsi ramener le taux d’imposition sur les plus values de cession d’entreprise de 26% à 15% ou 10% selon le montant de la cession, sachant que dans cette optique l’Etat devrait reverser respectivement le tiers ou la moitié de son produit fiscal aux salariés de l’entreprise concernée. Parallèlement, les nationaux souhaitent libérer l’entreprise et le travail de toutes les entraves qui tendent à les asphyxier. C’est pourquoi le programme frontiste prévoit une diminution de 50% de l’impôt sur le revenu en 5 ans en commençant par les basses tranches, et un abaissement de 33% à 20% du taux d’IS pour les PME. Loin des atermoiements du gouvernement il s’agit de créer les conditions d’une croissance retrouvée, en redonnant du pouvoir d’achat aux ménages et en recréant les capacités d’investissement des entreprises. À terme, l’effet de relance sur la consommation et l’investissement générerait des recettes fiscales importantes. Des « mesures, extrêmement fortes, notait alors Jean-Marie Le Pen, mais parfaitement compatibles avec l’équilibre général de notre Programme qui est même bénéficiaire de 200 millions d’euros et n’alourdit donc aucunement la dette. Mais il est vrai que le FN est le seul à proposer plus de 70 milliards d’économies sur les dépenses de l’Etat ! ». Un projet ambitieux, cohérent et novateur qui tranche effectivement avec les politiques menées par l’UMPS…
Les Français trinquent
Selon un sondage TNS Sofres paru mercredi, l’évolution du pouvoir d’achat constitue le principal sujet de préoccupation pour 64% des Français, un pourcentage en hausse de 25 points en un an, devant le chômage et la santé. Ce même institut, dans une enquête d’opinion à paraître samedi dans Le Figaro Magazine, enregistre dans les faits la désillusion de nos compatriotes, à l’heure où les espoirs suscités par l’élection de Nicolas Sarkozy se sont évanouis. Le Chef de l’Etat voit ainsi sa cote de popularité subir un nouvel effondrement en recul de quatre points par rapport au mois précédent, avec 33% de Français affirmant lui faire confiance, contre 65% qui expriment un avis inverse. Seulement 7% des Français (-3) jugent que l’action du gouvernement est efficace en matière de lutte contre la hausse des prix, 91% (+3) sont d’un avis inverse. Moins d’un Français sur dix (9%) estime que « les choses vont en s’améliorant » en France. 81% (+2) pensent qu’elles « ont tendance à aller plus mal ». François Fillon, jusqu’alors relativement préservé par sa relégation dans l’ombre du fait et l’hyper-médiatisation de M. Sarkozy, obtient son plus mauvais score depuis juillet 2007 avec 54% (+3) des sondés qui déclarent qu’ils ne lui font « plutôt pas ou pas du tout confiance pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ». Faute de pouvoir enrayer concrètement la paupérisation, la tiers-mondisation et le déclin de notre pays, Sarkozy et ses amis vont donc multiplier les opérations de diversion.
Après Bogota, Gaza
Comme nous l’évoquions dans nos précédentes éditions, la présidence française de l’UE va être prétexte à plus de 500 manifestations différentes sur tout le territoire, et l’épisode Bétancourt achevé, le mari de Carla Bruni a aussitôt embrayé sur un nouveau cheval de bataille. Mercredi soir, lors de sa conférence de presse tenue à l’occasion de l’annonce de la fin du calvaire de cette otage, M. Sarkozy a déclaré que sa nouvelle priorité était la libération du soldat de Tsahal enlevé par le Hamas et retenu dans la bande de Gaza depuis deux ans, le franco-israélien Gilad Shalit. « Nous ne l’oublions pas. La France est toujours prête à se mobiliser quand quelqu’un est injustement retenu » a-t-il affirmé. Un sujet sensible sur lequel le Président de la République sait qu’il obtiendra un consensus unanime du microcosme médiatico-politicien. Françoise de Panafieu l’avait bien compris, même si cela ne lui a pas porté chance. Candidate sarkozyste malheureuse lors des dernières municipales à Paris, elle avait elle-même jugé ce dossier aussi prioritaire que le droit de vote des immigrés aux élections locales. Elle avait donc promis que le portrait du soldat Shalit serait affiché place de l’hôtel de ville à côté de celui de Mme Bétancourt si elle était élue. Ça n’a pas suffit…
Mettre les exploiteurs et les prédateurs hors d’état de nuire
La coalition emmenée par Silvio Berlusconi avait gagné les élections législatives du printemps dernier en promettant des mesures drastiques de lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine. Ce même Berlusconi s’était signalé quelques années auparavant en procédant à la régularisation massive de centaines de milliers d’immigrés en situation irrégulière, créant un appel d’air qu’il était pourtant aisé de prévoir…. Ancien militant du MSI, frayant désormais dans les eaux nettement plus « bourgeoise » de l’Alliance nationale dirigé par Gianfranco Fini, Gianni Alemanno avait été élu en avril dernier à la mairie de Rome sur un programme musclé. Il avait assuré lui aussi qu’il entendait lutter dans le cadre du mandat qui est le sien contre l’immigration, notamment celle des nomades Roms, qui engendre une vertigineuse augmentation de la délinquance. Dans la même optique, Roberto Maroni, membre de Ligue du Nord et Ministre italien de l’Intérieur de ce quatrième gouvernement Berlusconi, a de nouveau soutenu mardi son projet visant à relever les empreintes digitales des adultes mais aussi des enfants Roms, trop souvent exploités par leur famille dans un but de prédation. M. Maroni a donc appelé à « un véritable recensement » dans les camps nomades « pour pouvoir garantir à ceux qui ont le droit de rester dans le pays de pouvoir vivre dans des conditions décentes. Et de renvoyer chez eux ceux qui n’ont pas le droit de rester en Italie ». Ce souhait a soulevé la colère des ligues de vertu antiracistes et immigrationnistes. A l’instar du Conseil de l’Europe dont le secrétaire général, Terry Davis, a dépassé les bornes du ridicule en déclarant vendredi, en un lourd sous-entendu assez écœurant, que cette proposition « suscite des analogies historiques si manifestes qu’il est inutile de les préciser ». Les fantasmes malsains sont décidemment une seconde nature chez les immigrationnistes.
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