Le sondage de l’Ifop indique ainsi qu’au-delà de la question des minarets, moins d’une personne sondée sur cinq (19 %), accepte qu’on construise des mosquées si des fidèles les demandent et 41 % des Français refusent -ils n’étaient que 22 % en 2001. C’est la proportion la plus grande d’opposants de ces vingt dernières années.
« À l’époque, le Front national émergeait, tout comme SOS-Racisme » rappelle Jérôme Fourquet de l’IFOP. « En 1989, 38 % des Français refusaient de voir une mosquée près de chez eux ». « Les décennies suivantes voient ce rejet faiblir ». « En 2009, avec le retour des tensions, l’opinion s’est radicalisée sur la place de l’islam en France et se prononce clairement contre sa visibilité, analyse-t-il. Comme si vingt ans de droit à la différence ou encore la laïcité positive prônée par Nicolas Sarkozy n’avaient été qu’un discours de surface, sans prise avec le pays », soulève l’Ifop.
Le Figaro relève que le Président de la République « avait même envisagé de toiletter la loi de 1905 pour permettre le financement public du culte musulman. Tandis que les services de l’État priaient les maires de s’impliquer pour sortir l’islam de lieux de culte insalubres. Or, cette normalisation de l’islam voulue par le gouvernement et les élites politiques se révèle brutalement à contre-courant de l’opinion. Le décalage est particulièrement marqué pour les électeurs de Nicolas Sarkozy. Ils sont 48 % à refuser l’édification de mosquées et 55 % à repousser les minarets. Et seulement 25 % (mosquées) et 33 % (minarets) parmi ceux qui ont voté Ségolène Royal ou François Bayrou.
Au sein de l’électorat populaire particulièrement sensible au discours du FN cette opposition aux revendications communautaires islamistes est la plus forte indique encore cette enquête. Hormis les professions libérales, les plus jeunes et les plus âgés, tous se montrent réticents. Les ouvriers sont les plus mobilisés. 65 % contestent l’édification des mosquées, suivis par les professions intermédiaires, les artisans et les commerçants. « Qu’ils vivent à la campagne ou en ville, les Français s’inquiètent « .