Le sondage Ifop pour le JDD publié hier enregistre une nouvelle baisse de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy (de 38% à 36% de satisfaits), tandis que celle de François Fillon recule de trois points (de 50 à 53%) après trois mois de hausse. Pour autant, ce désaveu croissant de la majorité présidentielle n’inciterait pas l’électorat à la mobilisation dans le cadre des élections régionales. Toujours selon un sondage Ifop, mais réalisé pour Sud Ouest dimanche, seuls 54% des électeurs sont « tout à fait certains d’aller voter » en mars, l’institut de sondage pointant « une estimation record de l’abstention à un niveau de 46% ».
Dans le détail, cette enquête d’opinion relève cependant de fortes disparités entre sympathisants de droite et de gauche : « le potentiel de mobilisation du Parti socialiste est bien supérieur à celui de l’UMP : 69% de l’électorat de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007 déclarent son intention d’aller voter contre 57% seulement de celui de Nicolas Sarkozy ».
Au-delà, ce sondage indique en creux, confirmant par là les enquêtes précédentes, que les catégories votant traditionnellement le plus pour le Front National sont aussi celles dans lesquelles la tentation de l’abstention est la plus forte. Ainsi l’Ifop indique que les abstentionnistes potentiels « sont jeunes (seuls 28% des 18-24 ans déclarent leur intention d’aller voter contre 53% des 35-49 ans et 65% de plus de 65 ans) et qu’ ils appartiennent d’abord aux catégories populaires (65% des cadres ont l’intention d’aller voter contre 45% des employés et 37% seulement des ouvriers) ».
Bref l’opposition nationale se retrouve confrontée à son principal défi dans cette campagne : prouver aux Français, et principalement aux catégories qui souffrent le plus de la politique mondialiste et immigrationniste de l’UMPS, qu’une alternative politique crédible et cohérente existe aux partis du Système, que le meilleur moyen de se faire entendre n’est pas de tourner le dos aux bureaux de vote mais d’y déposer un bulletin FN.